Mobilisation à Fribourg –

La grogne de la fonction publique monte encore d’un cran à Fribourg

Manifestants à Fribourg avec une banderole ’Uni contre les coupes budgétaires’ lors d’une protestation contre le PAFE, le 24 septembre 2025.

Manifestation du service public et parapublic fribourgeois contre le Programme d’assainissement des finances de l’État (PAFE), le 24 septembre.

KEYSTONE/Jean-Christophe Bott

En bref:Près de 3000 fonctionnaires fribourgeois ont manifesté mercredi contre le plan d’austérité cantonal.Les mesures envisagées par le Conseil d’État visent à réaliser plus de 100’000 francs d’économies.Les coupes concernent l’ensemble du personnel de la fonction publique: policiers, infirmiers, enseignants, cantonniers…La manifestation donne le ton de la journée de grève, annoncée le 1er octobre.

«Pas un plan d’assainissement, mais un coup de hache dans les prestations à la population!» Mercredi, dès 17 h 30, les fonctionnaires fribourgeois ont une nouvelle fois donné de la voix contre les mesures d’austérité prévues par le Conseil d’État, visant notamment la fonction publique.

À une semaine de la grève votée par le personnel de l’État, désormais déclarée licite par le gouvernement, les syndicats espéraient une forte mobilisation, «pour donner le ton de la journée de grève du 1er octobre», selon les mots d’Isabelle Castella, président de la FEDE, association faîtière qui défend les intérêts du personnel d’État. L’appel a été entendu: les organisateurs ont annoncé la présence de 3000 manifestants, soit davantage que le 4 juin, où 2500 personnes s’étaient rassemblées pour dénoncer le Programme d’assainissement des finances de l’État (PAFE).

Pour Isabelle Castella, «le personnel ne comprend plus l’acharnement dont il fait l’objet. Le Conseil d’État met aujourd’hui en avant «la symétrie des sacrifices», mais veut réaliser plus de 100 millions de francs d’économies sur le dos de ses employés.»

«Les Fribourgeois vont faire les frais de ces coupes»

Abandon de l’indexation des salaires pour trois ans, remaniement des grilles salariales, diminutions du nombre d’équivalents temps plein, délais prolongés pour pourvoir les postes vacants sont quelques-unes des mesures envisagées pour atteindre cet objectif.

«Pour une infirmière, cela peut représenter environ 10’000 fr. de pertes sur trois ans et les effets sont encore plus marqués sur les plus bas salaires, souligne Emilie Risse, infirmière à l’hôpital de Fribourg et vice-présidente de la section cantonale de la faîtière de la branche, l’ASI Fribourg. Mais au-delà de l’impact salarial, ce sont nos conditions de travail et la qualité des soins qui sont en jeu: faute de personnel, nous n’avons plus assez de temps à consacrer à nos patients.»

Le corps enseignant s’alarme également de la perte de qualité induite par ces coupes. «Au final, ce sont les Fribourgeois qui vont faire les frais de ces coupes, car les employés de l’État rendent un service à la population», souligne Claire Spring, présidente de la SPFF, l’un des organes de défense de la branche.

Dans cette optique, le personnel ne devrait-il pas accepter au moins en partie ces coupes pour éviter un report sur les contribuables? «Ces efforts, le personnel y contribue depuis des années et on ne peut plus brandir l’argument d’employés privilégiés, réagit Isabelle Castella. Nous pouvons entendre le besoin de réaliser des économies, mais ce PAFE est injuste, d’autant plus que le Canton de Fribourg n’est pas en difficultés financières: il a une fortune de 590 millions de francs.»

Des coupes à Fribourg, mais aussi dans le canton de Vaud

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