Après avoir annoncé lundi que la Belgique reconnaîtrait la Palestine sous conditions, Bart De Wever a parlé pour la première fois à la tribune de l’ONU.
Il était près dix-huit heures, à New York, quand Bart De Wever a prononcé son premier discours à la tribune de l’ONU. Trois jours après avoir annoncé que la Belgique reconnaîtrait, sous conditions, l’État de Palestine, l’Anversois a précisé à l’assemblée qu’il avait 54 ans. « Cela veut dire que j’étais adolescent dans les années 1980, lorsque Ronald Reagan était président de ce grand pays. Un homme que j’admirais et que j’admire encore ».
Notre Premier l’avoue, il est nostalgique de cette époque. « Car je croyais alors véritablement que le monde occidental était uni par des valeurs communes et un respect mutuel. Je croyais aussi que nos valeurs finiraient par s’imposer au monde entier ». L’Anversois a pu déchanter. Il ne cite pas un Romain mais un historien grec, Thucydide. Et prononce cette phrase que ce Grec ancien avait employée pour résumer la logique brutale du pouvoir : « Les forts font ce qu’ils peuvent, et les faibles subissent ce qu’ils doivent ».
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On a l’impression, BDW en premier, que cette logique a été revisitée par les « grands » de ce monde, à commencer par Vladimir Poutine et Donald Trump. « Il avait peut-être raison sur la nature humaine. Mais ce n ‘est pas le monde dans lequel nous voulons vivre aujourd’hui. La civilisation consiste à s’efforcer d’être meilleurs que nos instincts primaires, à les dépasser. Les Nations Unies sont nées de la guerre la plus destructrice de l’histoire humaine pour incarner précisément cette aspiration ».
«De l’égo-politique»
Et pourtant, constate notre compatriote, les organisations internationales sont sous pression. « Le droit international est sous pression. Le respect de la souveraineté est sous pression. La géopolitique se réduit souvent à de l’égo-politique ».
Des mots beaux, des phrases fortes avant que De Wever ne mette en lumière les deux domaines dans lesquels « nous » devons avancer d’urgence : notre sécurité et notre prospérité. « La prospérité engendre la paix. La prospérité bâtit la confiance. La Belgique est prête à être votre partenaire dans cet effort. La Belgique est – et restera toujours – ouverte aux affaires ». « Ne succombons pas à la logique de Thucydide. Montrons que le destin de l’humanité n’est pas de dominer ou de souffrir, mais de coopérer et de prospérer. Cela doit rester la mission des Nations unies.