Asma Mhalla: “la dystopie est devenue notre réalité” • FRANCE 24
Place maintenant à l’invité d’œur de l’info. Sommes-nous en train de basculer dans une nouvelle forme de totalitarisme servie par la technologie et les réseaux sociaux qui a servi nos cerveaux dans l’objectif de nous faire penser d’une certaine manière, de nous convaincre parfois que le réel n’est pas réel qui nous empêche aussi en nous saturant de contenu divers de prendre le temps de réfléchir et qui nous enlève par la même notre liberté. C’est la thèse développée dans un essai aussi sombre qu’incisif qui analyse les mutations à l’œuvre dans les États-Unis de Donald Trump mais dont les conséquences sont visibles sur chacun de nous complice involontaire de cet asservissement par l’usage que l’on fait des technologies. Son autrice est avec nous ce soir. Bonsoir à ce moment-là. Merci beaucoup d’être avec nous sur France 24. Vous êtes politologue, enseignante à Science Poau et à Polytechnique, essayiste et autrice d’un premier essai tout d’abord très remarqué, on s’en rappelle, technolitique dont vous développez le thème majeur dans ce nouvel essai qui s’intitule Cyberpunk, le nouveau système totalitaire. Merci encore d’avoir accepté notre invitation. Alors, ce thème que vous développiez, le voici, le 21e siècle, est celui d’un empire cognitif. Vous parlez d’une alliance entre un état, celui de Donald Trump et une alliance avec les géants de la tech, notamment Elon Musk. Zuckerberg également le patron de Facebook. Une alliance qui nous fait basculer, dites-vous, dans un nouveau régime carrément totalitaire. Vous n’avez pas peur des mots ? J’ai pas peur des mots parce que il faut tout simplement lire leur idéologie, leur texte et voir leur projet. Il suffit simplement de mettre les choses bout à bout. Et pourquoi est-ce que ça peut paraître tout d’un coup un peu grand ou trop gros ce que je dis ? C’est parce que dans le bruit permanent de l’époque, qu’est-ce qu’on fait tous ? On est accroché à l’anecdote, au commentaire du signal, du plus petit signal, de la micro échelle. Et ce faisant, on ne voit plus du tout l’image globale qui est en train de se jouer. Or, l’image globale qui se joue, c’est une nouvelle figure politique, un nouveau léviatant mais qui a deux têtes pour ce coup-ci, pour notre siècle. Vous avez d’un côté ce que j’ai appelé moi le big state, c’est-à-dire cet état potentiellement ou pire empire ou pas et pire mais empire ou pas et qui tient sa puissance par les technologies et par surtout ces géants technologiques et l’autre tête une forme nouvelle de souveraineté privée par ces méga corporations technologiques et derrière il y a des agendas idéologiques qui sont très claires et très affirmés et d’ailleurs les agendas idéologiques de certains gourous de la techqué Elon Musk je peux aussi évoquer Peter Till sont beaucoup plus préoccupant que ce simplement d’un Trump qui ne serait d’une certaine façon et c’est un peu aussi mat que le marche-pied vers un nouveau régime politique et en effet technotalitaire. En quoi se complète-t-il ces deux phases d’un même pouvoir que vous C’est une c’est une alliance qui est très étonnante parce que ils ne sont pas toujours d’accord. Ils ne sont pas toujours on l’ vu entre Donald Trump et Elon Musk et en même temps ce qui compte c’est pas du tout les relations interpersonnelles. Ça c’est l’anecdote. C’est pas ça que l’histoire retient. Ce que l’histoire va retenir, c’est la nouvelle architecture du pouvoir. Et la nouvelle architecture du pouvoir, celle-ci, elle est convergente en ce sens que vous avez les deux têtes du laviathan, big tech Big State qui ont le projet de la puissance américaine, de l’empire américain. Et vous ne comprenez ce qui se passe aujourd’hui dans cette nouvelle alliance que si on lit ça par le prisme de l’empire, des théories de l’empire. Et ça c’était Paul Kennedy. Donc en fait aujourd’hui vous avez un empire américain qui est plutôt sur le déclin et surtout qui est aujourd’hui complètement challengé par une autre superpuissance, la Chine. Et cette cristallisation géostratégique se joue autour de l’IA, des réseaux sociaux, donc en fait de la guerre des perceptions, de la guerre des récits, mais aussi des hyperguerres, c’est-à-dire aujourd’hui ce qu’on va appeler les révolutions dans les affaires militaires par l’intelligence artificielle militaire. Et donc vous comprenez bien que une fois qu’on a dit ça, toutes les décisions, tous les discours, toutes les prises de position de Trump mais aussi de Biden avant avant lui, mais aussi de Obama encore avant, c’est d’ailleurs sous Obama qu’on va voir la stratégie Pivot vers le Pacifique. On comprend bien qu’en fait les États-Unis sont en train de jouer quelque chose de supérieur à simplement les disputes entre deux égos. H alors vous dites que dans ce monde he qu’on est en train déjà de vivre, même si beaucoup de gens n’en ont pas conscience, nos esprits sont reconfigurés. Vous dites même programmé, tous programmés. Là aussi, c’est un peu fort ou on peut vraiment le démontrer. C’est très très facile hein. Je sais, j’utilise des mots mais pour simplement nommer le réel. D’ailleurs, le titre Cyberpunk, il est pas du tout dû au hasard. C’est parce qu’en fait vous avez eu toute cette littérature de la fin des années 7080. C’est un courant littéraire, hein. C’est un courant de science-fiction mais qui est en rupture et qui partait du réel vraiment de ce qu’on dont les auteurs vivent déjà ce qu’ils sont en train de décrire. Et ils sont d’ailleurs souvent encore vivants. Et et l’un des grands auteurs de ce courant s’appelle William Gibson et au début des années 90, il va dire “Le futur est déjà là.” Et c’est ça en fait qui va commencer à à qui qui va être un des premiers signes de l’écriture de Cyberpunk, le nouveau système totalitaire. Le futur est déjà là. simplement le problème c’est que on est tellement court-circuité en saturation cognitive permanente et surtout on a tellement cette peur de l’effondrement de cette fin de système de de cette hyper normalisation en fait qu’on fait semblant de de croire que tout va bien ou que tout continue d’aller un peu comme avant là où en réalité on est en train de basculer. Et donc le futur est déjà là, c’est aussi de dire la dystopie est devenue notre réalité. Encore faut-il la nommer et tout à l’heure vous parlez de l’empire cognitif. Je vais être je vais vraiment vous donner les trois technologies totales pour ne pas dire totalitaire qu’on a déjà dans notre poche ou dans notre quotidien. La première disons que c’est une totalisation attentionnelle, c’est-à-dire que vous avez un smartphone, donc une saturation avec les contenation captation attentionnelle. C’est toutes les super app, c’est tout ce temps qu’on passe à tourner en rond autour de cinq applications. Et ça Philippe Keid, un autre auteur précurseur du mouvement Cyberpunk, expliqué qu’en fait quand vous entrez dans ces outils là, ce n’est pas une ouverture sur le monde. Il n’y a plus de dehors. Vous entrez, vous pénétrez dans l’univers psychique des architectes de ces technologies là. Or, quand ces architectes s’appellent Zuckerberg, Mosque, Altman, on comprend bien qu’il a une idéologie d’abord personnelle, antidémocratie, libertarienne, anti-État, très élitiste. C’est un peu leur liberté contre la nôtre d’une certaine façon. Donc ça formate notre pensée, notre manière de voir les choses. L’ génératif GPT aujourd’hui pose une question philosophique majeure qui est celle de se demander ce qu’est penser. Qu’est-ce que penser aujourd’hui ? Si au moindre doute on va prompter et qu’on reçoit une information prémâchée, c’est ça disrupte l’acte même philosophique donc de citoyens de pensé. Et donc c’est ça que ça veut dire. Et enfin la dernière catégorie de technologie totale ce sont évidemment les technologies biométriques, la reconnaissance faciale, les risques et cetera sur lesquels ils travaillent à peu près les mêmes acteurs ou d’autres. Et donc là, vous avez une captation de l’identité même de ce que vous êtes. Quand on vous lit, quand on vous écoute, on pense beaucoup à 1984 de George Orwell. C’est logique. C’est voulu, c’est absolument logique. C’est logique d’abord du point de vue du style parce que si on remonte encore d’un cran, bah les précurseurs, les grands-pères on va dire, de Cyberpunk, c’était Orwell ou Huxley. Donc les premières dystopies. Et puis surtout je vais vous donner des exemples très concrets pour qu’on comprenne. Quand Donald Trump il y a quelques mois de ça, Donald Trump a a lancé parmi tant d’autres slogans, tant d’autres outrances, a lancé cette idée de la paix par la force qui a été repris d’ailleurs par Netaniaahu en Israël pour justifier ce qui se passe à Gaza. Bon, que disait Orel dans 1984 dans sa novel langue, il disait “La guerre c’est la paix. Est-ce que ça ne vous rappelle pas quelque chose ? parce que ça ne fait pas échosystématiquement. Et ce qui est absolument incroyable dans le mode de gouvernement de Trump, c’est vraiment la notion de l’emprise psychopolitique. C’est-à-dire que en fait, vous avez toujours ce l’emprise qui dit tout avance néanmoins sans bruit et c’est ça qui c’est ça qui nous aveugle et nous empêche justement de de réaliser ce qui est en train de se passer. Le mode de gouvernement de Trump fonctionne sur trois, si je devais les schématiser, sur trois grands leviers psychologiques collectifs, hein, et que vous pouvez appliquer en terme de politique intérieure mais en terme géopolitique de la même façon. La première, c’est la saturation cognitive. Il matraque de contenu nonstop tout le temps, d’images de vidéos. Rappelez-vous Trump Riviera, Trump Gaza et cetera. Donc c’est en fait nonstop. Donc ça c’est le premier matraquage. Quand on vous matraque, il a compris quelque chose Trump, c’est que il gagnerait la la guerre de la perception et des perceptions. Tout à l’heure vous parler de guerry hybride, ça en fait partie par en fait la saturation cognitive. C’estàdire que la réalité devient tout d’un coup influe parmi d’autres et ce faisant la narration que lui va faire du réel prévaut puisque c’est lui qui sature par les mégaphones des réseaux sociaux qui sont un peu à sa botte. Ça c’est la première chose. Ensuite, c’est le système de la double pensée. Il va donner à un peu comme Orwell deux vérités incompatibles dans la même phrase. La guerre, c’est la paix. La paix par la force. Et donc si vous n’adérez pas, vous êtes donc un ennemi, euh le la brebie galeuse et cetera, vous finissez par douter de vous-même. Et puis en c’est la double contrainte. C’est la double contrainte permanente. Dans le cas de Trump, c’est très intéressant parce que vous avez plein de choix possibles. C’est pas qu’il n’y a pas de choix, c’est c’est là où la perversion ou la toxicité existe, mais que c’est quel que soit le choix que vous avez, vous êtes piégé. Je vous donne un exemple très concret. Cet été, il y a eu la visite, il y a eu le le sommet en Alaska entre Poutine et Trump pour parler soi-disant de l’Ukraine. De jours plus tard vont se précipiter dans le bureau oval et et à la Maison Blanche les quelques leaders européens 7 plus l’OTAN plus Vlen, donc 6 + 2. Et c’est très intéressant cette séquence parce que le double bind, la double contrainte diplomatique, elle est là. Si vous allez si vous êtes leader européen et que vous allez à Washington, vous envoyez le signal et d’ailleurs c’est ce que va faire Trump et il va l’instrumentaliser comme ça sur ses réseaux sociaux, vous êtes vassalisé, vous êtes infantilisé, vous êtes humilié. Si vous n’y allez pas, vous perdez votre place dans le jeu diplomatique. En fait, la double contrainte, c’est que vous avez le choix d’y aller ou de ne pas y aller, mais dans les deux cas, vous avez perdu. Et dans le alors votre réflexion et votre livre traite principalement des États-Unis de Donald Trump qui sont donc le laboratoire de ce changement mais ce changement est en réalité à l’œuvre partout et on est- même complice involontaire de ce de cet asservissement que vous avez de cette vassalisation que vous avez décrit parce que ça se joue à plusieurs échelles mais sur toutes les échelles. La première pourquoi les États-Unis sont aujourd’hui une autre affaire c’est l’affaire des Européens. C’est l’affaire du monde entier, c’est l’affaire de l’Afrique, c’est l’affaire de tous. Pourquoi ? Parce que c’est d’abord la première puissance mondiale et que on est en pleine réflexion sur cette cet empire qui est en train d’essayer d’optimiser ses coûts. Toutes les discussions sur les coûts sécuritaires, l’auton et cetera participent de cette notion d’empire. Ça c’est la première chose. La deuxième chose c’est que quand Trump arrive au pouvoir en février, rappelez-vous 2025, vous allez avoir le discours de Jens à Munique quand même qui lance la guerre culturelle et la bataille idéologique contre l’Europe. Donc on est aujourd’hui en Frontline en première ligne de cette guerre idéologique avec une nouvelle internationale disons néoréactionnaire. Et on l’a vu quand ? il y a quelques semaines, la semaine dernière à Londres quand vous avez vu ces manifestations et qui on va retrouver là dès leader après donc l’assassinat de de Charli K où Musk va appeler à la violence d’ailleurs enfin à prendre à prendre fait et cause et justement ça c’est un bon exemple de ce que vous appelez la construction de nouveaux récits de cette nouvelle réalité dont beaucoup de nous n’ont pas n’ont pas conscience à nouveau n’ont pas conscience parce que parce que précisément c’est du récit et que il est absolument invasif et partout et ce qui est intéressant C’est en fait Trump, j’ai presque envie de vous dire, c’est pas une crise du politique. Ce serait vraiment de courte vue de ne penser que ce n’est que ce ne serait qu’une crise du politique. C’est une crise du réel. C’està-dire que il parle d’un fait brut, l’assassinat d’un militant ou d’un accident, mais qui prend place quand même dans un contexte politique de démocratie faible, très affaibli, enfin plus qu’affaibli, c’estàdire dévitalisé littéralement. Mais ce qu’il fait, c’est il part d’un fait brut, l’assassinat euh condamnable, absolument condamnable, d’un activiste américain. Et il en fait en fait la rhtorique de l’ennemi intérieur dans une liturgie religieuse évangéliste majeure avec la thématique de l’apocalypse. Donc ça ça devient le nouveau régime de vérité qui devient donc le nouveau régime de réalité. et derrière il est amplifié par les technologies de masse X Instagram enfin et tous les réseaux sociaux qui donc deviennent et propagent ces informationsl et des technologie qui polarise aussi de plus en plus la société ce qui sert ce régime et qui sert absolument ce régime c’est très intéressant parce que au 20e siècle autrefois j’ai presque envie de vous dire on disait diviser pour mieux régner et là c’est designer les interfaces pour murier les algorithmes bien sûr dans le cadre de notre discussion du jour alors c’est une tradition au cœur de l’info, hein. Je demande toujours à mes invités de de choisir une image d’archive pour éclairer un petit peu notre propos. Et euh à ma surprise, vous avez choisi euh alors deux photos qu’on va voir. Donc tout d’abord, une de David Bi euh vous allez nous expliquer pourquoi et une autre qu’on verra apparaître dans quelques instants de Romain Gari. Pourquoi est-ce que euh des propos qu’ils ont pu tenir sont importants pour vous ? Alors déjà parce que je suis une fan inconditionnelle et qui sont très euh très marquants dans mon travail, dans ma réflexion, ça c’est la première chose. David Bi parce que euh déjà ce qu’il incarnait, c’était quelqu’un de absolument hybride et donc on est dans les hybrides, tout est complètement hybridé. Donc déjà ce qu’il incarnait et puis surtout en 99, il va donner une interview vidéo qu’on retrouve un peu partout d’ailleurs où il explique en fait de façon très prémonitoire ce que va être notre époque. Et donc le journaliste qui est complètement lui encore dans les années 90 du siècle passé lui posait des questions sur les nouvelles communications et cetera et lui présageait déjà parce qu’on avait les prémisses d’internet à ce moment-là présageait déjà tout ce qu’on allait vu, c’estàdire la polarisation le côté aussi cyborg l’hybridation de l’homme machine il parlait lui d’en l’impact de cette technologie sur la société sur la société et sur la communication et donc la la la fusion entre le message et le messager et c’était très intéressant parce qu’il avait compris tout ce qu’on était en train de tout ce qu’on allait vivre avec la question des réseaux sociaux et Romain Gary parce qu’il va donner une interview qui est absolument moi qui qui avait été absolument orgasmique pour moi où il disait que la la principale force spirituelle de notre temps l’hypermodernité était la connerie et il avait raison euh dans ce contexte assez sombre que vous décrivez évidemment la liberté la liberté d’expression sont menacé est-ce que pour vous les États-Unis dans ce contexte que vous avez décrit dans votre essai, c’est toujours une démocratie. Euh c’est une c’est une démoc c’est un simulacre de démocratie. Voilà, c’est une démocratie qui en fait le cadre, il y a le fond et la forme. Donc le cadre est et démocratie, ça s’appelle démocratie. À l’intérieur ce qui s’y passe, c’est tout sauf une démocratie. Aujourd’hui, vous avez une instrumentalisation de l’appareil judiciaire. On est même en train d’entrer dans une espèce de postégalité avec Trump. Vous avez des médias qui sont complètement avec des procès billons avec la rhtorique quand même de l’ennemi intérieur. On n’y passe pas assez de temps. Mais ça c’était Carl Schmid quand même hein. Le le l’ennemi intérieur, le joue le le jeu contre nous, vous et cetera. Donc le bouqu émissière, la chasse aux étrangers, enfin il y a l’homogénéisation de la population américaine, enfin ça c’est pas du tout de la démocratie illibérale. Ça c’est des codes fascistes. Mais simplement vous parlez d’un fascisme hybride he d’ailleurs hybride et simulacre dans le sens où il montre en creux à quel point nos démocraties sont fragiles et sont dévitalisées et ne sont plus qu’en fait elles-mêmes que du spectacle de de démocratie. Et d’ailleurs, c’est pas Trump qui va affaiblir la démocratie en premier lieu, c’est la dictature du flux. C’est le plus permanent qui empêche final au fond de se retrouver de discuter de façon apaisée quand vous passez mais bien sûr quand on et et en fait vous tout à l’heure vous vous me demandiez concrètement pour nous ce qui est dans notre poche le smartphone mais quand vous êtes bombardé de notifications du matin au soir et que vous avez l’impression que tout vous dépasse que le monde vous dépasse vous avez non seulement le récit de l’impuissance qu’il faut absolument déconstruire parce qu’en fait on a du pouvoir. On n’est pas obligé d’être matraqué du matin au soir de leurs outrances. Ce n’est pas une fatalité. Nous sommes aussi pas une fatalité. Comment s’opposer disons à ce nouveau totalitarisme ? Vous donnez à la fin du livre une sorte de manuel que vous appelez un manuel de survie cognitive pour échapper à tout cela et recouvrir pleinement notre liberté. Alors qu’est-ce qu’on fait ? Alors on fait plein de choses. J’ai j’ai dans à la fin il y a 13 petits exercices pour pour l’esprit libre. D’abord, il y a non, dire non, refuser. Et vous savez, il y a toute cette idéologie du développement personnel qui vous expliquait qu’il fallait jamais dire non parce que au au risque de blesser les gens et cetera. Donc en fait, on a complètement anesthésié les gens. Dire, refuser, être indigné, être révolté. Couper les technologies, ça c’est coup pas forcément parce qu’elles sont systémiques, elles ne sont pas des outils ludiques, elles sont système. Si je vous coupe aujourd’hui de Gmail, d’Outlook et de vos téléphones, vous ne pouvez plus opérer dans la société. Non, mais le faire en conscience, comprendre les agendas et avoir la mesure, c’est la question du milieu, de la mesure, de la nuance, le temps que on a une nouvelle classe politique enfin efficace qui nous travaille, nos vraies souverainetés industrielles. Mais tant que euh nous n’avons pas cette cette prochaine génération politique, oui, il va bien falloir que nous on se prenne en charge et puis surtout le réel, les corps, l’amour, les cafés, la rue, c’est fondamental. On va pas changer le monde derrière nos écrans, c’est impossible. Et merci beaucoup à ce mam là de nous avoir rappelé ces évidences. Merci d’avoir répondu à mes questions ce soir sur France 24 et je rappelle le titre de votre dernier essai Cyberpunk, le nouveau système totalitaire aux éditions du seuil. Cet entretien est à revoir sur notre site internet et nos réseaux sociaux. Restez avec nous sur France 24. Prochain point sur l’actualité dans quelques instants.
Sommes-nous en train de basculer dans une nouvelle forme de totalitarisme, servi par la technologie, qui asservit nos cerveaux, dans l’objectif de nous faire penser d’une certaine manière, de nous convaincre parfois que le réel n’est pas réel? Qui nous empêche aussi de prendre le temps de réfléchir, nous enlevant par là même, notre liberté? C’est la thèse développée dans “Cyberpunk, le nouveau système totalitaire”, le dernier essai de la politologue Asma Mhalla, invitée d’Au Cœur de l’Info.
#Cyberpunk #totalitarisme #technologies
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34 comments
1984 Orwell
18 Jan 2022 Sergej lavrov and Annalena Baerbock und 27.09.2025 Sergej lavrov and Annalena Baerbock . How do you see now? Scan of Names in Street s in Russia and Europe for four years?
@13:55 en 1999 on avait des prémices d'internet ? Nah ! 🤣
Woaaa, j'adore cette Asma Mhalla. L'expression lucide des bouleversements technologiques qui menace la souveraineté même des nations. J'espère que tous les aspirants au pouvoir français vont lire attentivement ce bouquin afin d'exprimer le plus plus grand enjeux de l'ordre mondial.
Quand tu commences avec le refrain orange man bad ta crédibilité par en fumée.
Cette personne ne connait absolument pas son sujet.
Robocop… Pffff…
Malgré la crise économique, je gagne 23 900 $ chaque semaine depuis que j'ai commencé à trader avec la plateforme crypto Gonzalez
Merci pour cet entretien autant passionnant qu'inquiétant
Elle a complètement raison. Je me suis tout de suite rendu compte quand Trump a inventé le smartphone
Oui je suis daccord
Techno-fascisme
Elle comprend bien les enjeux du monde actuel.
C'est vraiment fascinant.
Excellent
Dans le cyberpunk, liberté ou dépendance semblent si proches ; nouvelles ouvertures ou récits surcalculés, incomptables nuances de couleur plein les mirettes ou oubli numérique vertige des grands nombres. L'homme absurde, comme la littérature le décrit, s'il existe, peut-être qu'il est assis dans le café d'en face. Pendant ce temps, le kybernetes des fonds et des choses, il navigue loin de tout regard.
bel entretien et probable piège pour les plus jeunes généearions, il est certain que le système et nos activités quotidiennes nous plongent sans s'en rendre compte dans ce futur dystopique, je peux parfairement le concevoir, je suis d'une plus vieille génération qyu suis resté lucide sur ces changements, dés l'arrivée d'internet j'avais compris l'outil fanrastique que c'était, j(ai également trèd biyr trmarqué la face cachée de cet iceberg, étant curieux depuis tiyhiyrs, j'ai toujoues cherché à repousser toutes les limites afin de ne jmais ^detre surpris, mon 1er ordinateur que j'ai utilisé, c'était en 1986 avec un outil intéressant car utilisé sans toutes les technologies ajoutées, cet outil ouvrait des perspectives nouvelles pour faciliter la vie sur certains poinrs, avant l'ordinateur j'utilisais une machine à écrire qui permettait simplement d'avoir une meilleure lisibilité car chacun a sa propre écriture à l(ancienne, dans ces années là des livres et films nous projetaient dans ce que risquait de devenir le futur, mais un livre, de mémoire avec comme simple titre 1984 m'avait aidé pour entrevoir le revers de la médaille, en montrant ce qu'il afviendrait si d'un seul coup l'électricoté "tait totalement interrompue et que nous revenions dans un onde où nous faisions un mense retour en arrière et notre simple dépendance à l'éléctricité venait nous perurber au point d"être désemparé car nos habitudes nouvelles étaient entièrement bouleversée, ce livre m'a fait comprendre que malgré le progrès, qu'il ne fallait pas oublier nos bases qui nous permettaient de ne jamais être pris de court, j'ai donc ancré cette notion dans mon esprit, je arde des habitudes que le système risque de faire disparaitre un jour, nous vivons dans le monde du numérique, j(ai toujours refusé de me complaire dans cette pseudo facilté et j'ai gardé me classique format papier, çz peut sembler stupide, je réponds à celà en donnant un exemple banal, le vendredi marin avant de partie reavailler un courrier se trouve dans ma boite aux lettres, je prends ce courrier et j'accomplis ma journée de travail, j"ouvre ce courrier en arrivant devant chez moi, je lis ry m(apperçois qu'on me fixe un rendez vous le lundi matin o) des documents me ont deandés, je rentre et l), plus d'éléctricité et donc aucun moyen d'imprimer ce document et me voilà embarassé car aucun moyen de l'avoir e ce précieux document je dois impérativement l(avoir, car e cas échéant je me retrouvefrais face ) une catastrophe, car c'est mon ultime délais sans quoi ma vie serait bouleversée sans retour possible, il me fallait donc éviter de me retrouver dans une telle situation en étant toujours prévoyant afin de ne jamais devoir faire face à ce genre de surprise, je rappelle que j(étais assez jeune à cette époque, mais j(ai pris conscience de ce futur proche qui allait vouleverser le monde entier et qu(il fallait me préparer à toute éventualité,
Excellent mais ça fait peur 😦
Allez vivre a la campagne, rien de tout ça n'existe !
Refuse / resist [ sepultura]
l'hypnose, par l'I.a, n'a jamais été aussi puissante ….
Elle est brillante !!
Et elle est a un très beau pull
Elle ne parle pas très bien cette femme. C'est ennuyeux de l'écouter. Pas très pédagogue, next.
Big brother vous regarde… Vive les télécrans !
❤❤👍
Enfin une véritable analyse de la situation
Tous les humains ne sont pas des fragiles comme vous.
Elle a un sacré bagage dans la tête.
Asma … ❤❤❤ elle est … elle … elle … esr de retour.. ❤ 😂😂😂 Asmaaaaa …ecoute moi ! Asma, Asma, …t'en va pas ..lalalala …lalala.😂😂😂
Lorsque l'aministration Biden disaient aux réseaux sociaux qui et quoi censurer (Zuckerberg l'a admis dans son audition au congres) on ne vous entendait pas chouiner. Vous avez donc zero crédibilité
Le réel n'est pas réel ? en effet, ou étiez vous quand on nous bassinait qu'un homme est une femme ? Ou encore (F24 s'en faisant le relais) que le sénile en chef était un cador qui pétait la forme La encore le 2 poids 2 mesures est consternant.
Asma Mashallah 😮
Cela n'a pas d'importance. La disparition de la majorité des emplois due à l'intelligence artificielle et à l'automatisation entraînera l'effondrement du système.
Certaines personnes qui regardent votre vidéo ne sont pas dupes quant à la nature fachiste du sous texte de vos attitudes offusquées, le bruit des bottes est en arrière plan de la bande son de vos jérémiades
Dommage. Je trouve les interventions de Mme. Mhalla assez fades et banales. Rien de nouveau. Ses references sont des Grands Auteurs de SF du siecle passe. D'ailleurs, il fut Jules Caesar, pas "on" dans le siecle passe, qui avait forge le concept de "Divide et Impera". Les concepts de son bouquin, dans des contextes moins technologiques mais egalement limites, etait connus et valides dans les decennies passes aussi. Baf. Dommage, ca aurait pu etre quelque chose de plus profond. On parle au final de cafe dans la rue…baf…
Le comble cest qu'ils ont deja commencé a faire manger des insectes dans les bonbons et les biscuits des enfants.
Un tremblement de terre … il faut de l'aide humanitaire… allez hop, on leur envoi des insectes en poudre a manger.
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