“Merci, Monsieur le député” ou le théâtre si classique du parlementarisme

Depuis des années, magistrats et policiers alertent : la criminalité financière explose, les dossiers s’accumulent, mais la justice piétine, pas par indulgence, mais par manque de bras, de coordination. Le démantèlement des réseaux SKY-ECC avait montré à quel point la corruption avait infiltré les forces de l’ordre et l’administration douanière. Mais ce coup d’éclat reste l’exception. L’Office central pour la répression de la corruption, jadis fer de lance, est aujourd’hui beaucoup moins doté en effectifs qu’il y a 20 ans. Les parquets locaux s’épuisent dans des guerres de clochers, quand la fraude, elle, n’a ni frontières ni patience.

Pourquoi la Belgique n’a-t-elle pas son parquet financier, à l’image de la France, de l’Autriche ou du Royaume-Uni ? Parce que notre fédéralisme éclaté préfère multiplier les tutelles plutôt que rassembler les forces. Parce que l’obsession communautaire a toujours primé sur l’efficacité. Parce que la peur de confier trop de pouvoir à une institution centrale l’a emporté sur l’urgence d’agir. Il est temps de rompre avec cette lâcheté. Un parquet national financier indépendant, doté de moyens massifs et d’une compétence claire sur les affaires de fraude, de blanchiment et de corruption, serait un investissement rentable. Il viendrait soulager un trésor public “diminué” et redonnerait un peu de justice à des citoyens qui, eux, paient la facture de ce laxisme politique.

Un État qui ne se donne pas les moyens de protéger ses propres finances et de défendre l’intégrité de ses institutions n’est pas seulement faible : il est complice.

Les Engagés veulent des frais supplémentaires sur les petits colis qui ne viennent pas de l’Union européenne