Le trafic mondial d’insectes, nouveau business en plein essor • FRANCE 24
Depuis 10 ans, un peu partout en France, des animaleries spécialisées ont vu le jour comme celle-ci dans la banlieu de Valencienne. Julien Parmentier, le propriétaire du magasin, a reçu ce matin un nouvel arrivage venu d’Afrique. Donc ça du Cameroun donc c’est passé par le Nigéria et c’est repassé du coup par Charles de Gaul. à l’intérieur une centaine de petites bêtes que Julien va mettre en vente. Dans cette caisse, on a plein de choses, des belles araignées là. Ça c’est super joli. On va avoir aussi un peu de de criquet 1000 pates géants aussi. Tout ce qui va être collé au terre, ils deviendront des animaux de compagnie installés dans ces terrariums chez les particuliers. Je pense que c’est le côté original de la chose. On était habitué à avoir le poisson rouge, l’hamster, le cochon d’Inde et cetera. Et en fait, les gens ont voulu changer un petit peu et il y a un insecte qui fait fureur, les fourmis exotiques à garder à la maison. De plus en plus demandé leur prix sans vol. Plus de 300 € pour certaines fourmis. à un marché colossal qui attire les convoitises. À côté des filières d’importation légale, Julien reçoit régulièrement des propositions de trafiquants en anglais sur son téléphone. Une cinquantaine, une soixantaine d’espèces différentes avec des prix toujours ultra intéressants. Je sais que il y aura pas de facture. Je sais que ce sera pas envoyé par cargo. Donc les animaux vont rester dans leur carton peut-être une semaine, une semaine et demi ou voire de semaines. Ça passe là, ils peuvent gagner 2000, 3000, 4000 € en ayant investi 100 ou 200 €. Lui refuse toujours mais ce trafic méconnu est en plein essort. Récemment, deux jeunes belges ont été arrêtés au Kenya avec des complices locaux et jugés lors d’un procès ultra médiatisé. Dans leur valise, les douaniers ont retrouvé 5000 fourmis enfermées dans des tubes à essai. Elles étaient destinées au marché européens et asiatique pour une valeur totale de dizaines de milliers d’euros au moins à la revente. Voici la région de Navasha au Kenya où ils ont été arrêtés. Ils se trouvaient dans ce petit hôtel aujourd’hui fermé. Les propriétaires refusent de nous répondre. Quand les enquêteurs sont venus perquisitionner l’établissement en avril dernier, voici ce qu’ils trouvent. Dans leur chambre, les deux Belges étaient en train d’enfermer une à une des fourmis dans ses seringues. Mais ces fourmis, ce ne sont pas eux qui les ont ramassés. Tout un réseau s’est mis en place ici pour faire face à la demande des intermédiaires, des revendeurs. Nous sommes remontés jusqu’aux petites mains qui récoltent les insectes. Ces hommes qui veulent rester anonymes ont repéré une formilière. Il la récupère en quelques coups de machette. Ce qui les intéresse, c’est la reine qui vaut beaucoup plus cher. Il y a toujours une reine à l’intérieur dans chaque fourmilière. À la base, ils sont agriculteurs. Mais ce commerce s’est rapidement avéré beaucoup plus rentable. Nous étions au champ et un homme nous a demandé si on pouvait lui trouver des insectes. Il a dit qu’il nous paiit pour ça. Au début, quand il venait, il nous donnait environ 20 €. Mais aujourd’hui pour une reine, il paye plus de 30 €. Et qui est cet homme ? C’est un blanc ou un kignan ? Oui, c’est un canyon. Mais nous n’avons pas le droit de le contacter. Même quand nous avons de la marchandise, c’est toujours lui qui nous contacte et revend tout ensuite à d’autres personnes. [Musique] Le marché a pris une ampleur sans précédent au Kenya et commence à inquiéter les scientifiques comme cet homme Dino Martins entomologiste. Il nous emmène voir une fourmilière géante non loin de la capitale Nairobi. Cette espèce est la plus recherchée par les amateurs. Messor céphalote, communément appelée fourmis moissonneuse. Les fourmis moissonneuses sont parmi les plus exceptionnel et les plus célèbres fourmis que nous connaissons. Exceptionnel par leur taille, la reine mesure jusqu’à 2 cm et demi et par leur couleur et leur tête rouge. Oh, c’est incroyable. On voit ses yeux et elle ouvre ses mâchoires. Ses fourmis peuvent mordre comme un petit pincement. Mais elles ne sont pas agressives. Et ces fourmis sont aussi indispensables pour l’écosystème local. Que l’on soit un rhino, un buffle, une girafe ou un être humain, on devrait tous être reconnaissants envers les fourmis. Car en dispersant les herbes et en construisant des galeries, elles jouent un rôle écologique. Elles sont une espèce charnière. Sans ell, la savane pourrait pas fonctionner. Le Kenya est déjà un des pays les plus touchés par le trafic d’animaux sauvages, éléphant, rhinocéros et aujourd’hui fourmis. Au niveau mondial, selon Interpol, ce trafic organisé de la faune sauvage génère chaque année près de 20 milliards d’euros. Voilà pour ce reportage. Alexandra Renard est avec nous au plateau. Bonjour Alexandra, merci d’être là. spécialiste des questions d’environnement et d’écologistes, une montée en puissance d’un nouveau type de de trafic de la vie sauvage qui est en train de de se développer preuve avec ces images qu’on vient de voir ensemble. Oui, la bio piraterie évolue. La biopiraterie c’est le fait de prélever, de s’approprier, de voler finalement des ressources de la biodiversité sur pour la revendre sur des des marchés qui sont illégaux. Alors là, on est loin en plus des des cornes de rhinocéros ou des des défenses d’éléphants. On parle de trafiquants qui s’emprennent à des petits animaux qui mesurent quelques centimètres, quelques millimètres. C’est d’habitude des animaux que nous on fuit quand on tombe dessus à la à la maison. Mais là effectivement, ça devient d’un seul coup pour certaines personnes. Des animaux de compagnie, voir les meilleurs animaux de compagnie du monde, c’est quelque chose qui est surprenant. On parle de fourmis géantes donc et mais aussi de cafar, de mil pâtes, d’insectes vénimeux. Et tous ces petits animaux et bien ils peuvent valoir très très cher des fortunes du fait tout simplement de de leur rareté. Ça attire énormément de convoitises tellement que ça crée un trafic mondial. Pour vous donner une idée, le trafic des animaux c’est le troisème trafic mondial après les armes et la drogue. Et comment est-ce que ce trafic est est possible justement ? Alors les trafiquants ciblent des espèces qui sont peu connues par le grand public. Jusqu’ici les douiniers voilà suivaient. On est même surpris face à à ce ce trafic là. C’est ce que vous disiez à l’instant. On parle souvent des cornes euh ou des défens exactement les espèces qui sont phares, les lions, les éléphants, les rhinocéros. Là, il s’agit de tout petits animaux, des invertébrés, des insectes. Donc, il faut être beaucoup plus vigilant sur les recherches parce que c’est très facile à d’ici émuler. Ce un commerce d’insectes, ce qu’il faut savoir, c’est qu’il est aussi sur une autre partie complètement légale. Donc, par exemple, parfois les trafiquants ont des astuces, ils vont cacher des espèces protégées sous des espèces communes. Et difficile pour les douiniers qui sont pas spécialistes, qui sont pas des experts spécialisés d’un point de vue scientifique de faire la différence et de faire la part des choses. Et pour tromper les douiniers, vous le disiez à l’instant, il ne manque pas d’imagination. Évidemment, les Oui, c’est ça. Ils exploitent des systèmes de livraison pour euh essayer de passer au travers en fait de contourner tout ce qui est euh mesure de lutte contre la fraude. Euh comment ils s’y prennent ? Il falsifient par exemple des colis. Ils vont déclarer sur certains colis euh que ce sont des chocolats alors que ce sont les migales, que ce sont des origamis alors que ce sont de de tout petits euh scorpion et ça c’est drôle sans l’aide finalement parce qu’on parle d’animaux qui sont vivants. Donc euh maltraitance et puis aussi parce que ces animaux parfois s’échappent des colis et donc ça devient dangereux parce que la plupart sont vénimeux et s’en prennent au postiers, aux douaniers, aux manutenentes, enfin toutes les personnes qui transportent finalement ces colis et on les déplace, on les on les éloigne de leur écosystème et de leur milieu naturel. Ça ça a forcément une conséquence sur la biodiversité. Ouais, effectivement, c’est ajouté à la déforestation et à l’urbanisation qui déjà sont responsables de plus de 40 % de la disparition totale des espèces d’insectes sur les dernières décennies. Ce nouveau business là, il vient selon les scientifiques alourdir, à abîmer encore plus les écosystèmes vivants à tel point que ça deviendrait complètement irréversible. Ces animaux, il faut pas oublier tout simplement qu’ils ont qu’ils jouent un rôle de régulation sur des populations d’insectes nuisibles. Donc en fait, si on ne fait pas ça, si on tue ces animaux, et bien il y a des ravages de culture possible. Ça peut engendre également des cannibalisations, pardon, d’autres espèces, des transmissions de maladies et puis ça touche souvent des des espèces qui sont déjà en voie d’extinction. Et puis ça une autre aussi conséquence que notent les scientifiques, c’est que certains animaux comme par exemple les araignées, leur venin est utile pour produire de nouveaux médicaments parce qu’ils contiennent des composés qui sont parfois anticancéreux ou antimicrobiens. Et qu’est-ce qu’on peut faire face à ce nouveau trafic ? Alors, on l’a vu sanctionner euh au Kenya parce que c’est un endroit où vraiment c’est ça devient très très régulier. Euh les sanctions sont assez lourdes. Tout spécimen ou trophée d’animal euh sans permis est passible d’une amende de 10000 dollars et ou d’une peine de prison qui peut aller jusqu’à 5 ans. En France aussi, on a eu notre Pablo Escobar des papillons euh qui a chassé et vendu 917 papillons jusqu’à 150 € le spécimen. Et bien il a eu simplement euh il a écopé de 3 mois de prison et de 500 € d’amande. Voyez ? Donc la la peine est assez légère. Ce qu’on peut faire aussi, c’est simplement réfléchir, raisonner, se dire que l’animal euh que l’homme n’est pas supérieur à l’animal. On peut éduquer aussi les petits et les grands parce que ce sont souvent finalement les grands qui font des bêtises et puis aller peut-être vers aussi de l’élevage plus responsable. Merci beaucoup Alexandra. Merci à vous. On retrouve ces éléments sur vos réseaux sociaux sur la page élémentaire réseaux d’ailleurs
En Afrique, en Asie et en Amérique latine, certaines espèces d’insectes s’arrachent à prix d’or, alimentant un marché mondial très organisé. En France, des animaleries légales et spécialisées se multiplient, tandis qu’un réseau parallèle prospère, souvent via des intermédiaires et des trafiquants prêts à tout pour faire passer leurs cargaisons. Un trafic qui menace la biodiversité et l’équilibre des écosystèmes et qui pèse plusieurs milliards d’euros à l’échelle mondiale. Reportage de nos confrères de France 2.
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16 comments
What could go wrong?
ça se vend les fourmis? Wow je savais pas
Même les insectes ne sont pas épargnées,une vraie folie.la bio-piraterie 😵💫🥴🤪
Ce qu'on peut faire déjà, c'est interdire les chaînes youtube de youtubers célèbres qui passent leur temps à promotionner ce type d'élevage et qui cumulent des centaines de milliers de followers qui se fichent royalement du respect des animaux. Ce qui compte c'est collectionner et mettre en boîtes… 😢
Le commerce d'espèces animales rares cause des dommages considérables à la faune sauvage. De nombreux pays africains imposent de lourdes sanctions pour de telles infractions.
Ils sont fous deh😂
Une folie de plus !
Si libérées par accident…..bonne chance pour la nature européenne! Déjà les frelons européens, les fourmis de feu, les hannetons japonais envahissent…
Le monde est au paroxysme de la folie
Force 💪🏻 à Tsahal 🥷🏻
Laisser nous tranquille, ses insectes sont très nuisibles, d'autre pique fort, et sont venimeux, il faudrait que l'Europe subissent comme nous au continent 😂
Le retour à la la nature
Oh, encore de futures catastrophes écologiques en perspective. Quand ces insectes vont se retrouver dans la nature à devenir les prédateurs des nôtres, ou à diffuser de nouvelles maladies, ça va être génial, bravo au gentil vendeur qui fait ça en toute légalité, mais quel bon prince ce bête type !!
Je ne comprend pas pourquoi c'est un trafic ?
De la folie après les frelons asiatiques le genre humain devient une vraie catastrophe
Je ne comprend pas ce monde
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