La guerre se terminera-t-elle dans une banqueroute russe totale ? Les indicateurs économiques sont dans le rouge depuis quelques mois. Cela pourrait même très bientôt affecter le salaire versé aux soldats, explique Forbes. Le conflit dure et ce qui aurait dû être, selon le Kremlin, une invasion rapide se transforme en enlisement coûteux. “En quatre ans, l’URSS avait conduit l’Allemagne à la défaite. En quatre ans, les Russes n’ont réussi qu’à prendre la moitié de l’oblast de Donetsk”, ironise Anatolii Tkachenko, commandant d’une unité de la 92e brigade d’assaut ukrainienne.
Quasiment quatre ans de guerre, c’est aussi quatre ans de salaires à verser aux soldats russes et de compensation aux familles des hommes morts ou blessés au combat. Selon The Washington Post, les soldats peuvent être payés jusqu’à 3 200 dollars par mois, sans compter les bonus auxquels ils ont droit s’ils sont envoyés directement sur la ligne de front ou s’ils parviennent à capturer des équipements ennemis. Quant aux familles, elles reçoivent 150 000 dollars de compensation pour la mort d’un homme mort après un an de combat, selon les estimations de la plateforme indépendante Re: Russia.
Sans pétrole, les salaires des militaires russes risquent de s’amoindrir
En tout, les coûts de personnel militaire auraient pesé pour 2 000 milliards de roubles, soit 25,6 milliards de dollars dans les dépenses du premier semestre 2025. C’est presque 10% des dépenses nationales. Pour verser ces sommes colossales, Moscou a jusqu’à présent compté sur l’argent du gaz et du pétrole, qu’elle continue de vendre malgré les sanctions internationales qui pèsent contre elle. Mais, alors que l’Ukraine a infligé des frappes massives sur les raffineries de pétrole ces derniers mois, l’équilibre devient précaire.
Les prix du pétrole ont atteint des sommets en août. Près de 400 000 tonnes manquaient le mois suivant pour approvisionner toutes les stations-service du pays. Nombre d’entre elles ont dû mettre la clé sous la porte. Selon Kyiv Independent, la Russie perd désormais près de 720 millions de dollars par mois sur les revenus pétroliers. Et les exportations illégales risquent de prendre un coup également. L’adoption par la Chine – l’une des nations qui achètent encore, discrètement, du pétrole russe malgré les sanctions – de nouvelles règles portuaires pourrait y mettre un frein.
Des hausses de prix et d’impôts à venir pour les Russes
Le reste de l’économie ne se porte pas mieux. Pour la première fois depuis le début de la guerre, le Kremlin va être obligé de réduire, de près de 10 milliards de dollars, le budget consacré à l’armée, en 2026. Selon The Moscow Times, le gouvernement prévoit d’augmenter la TVA de 2 points et la taxe sur les jeux d’argent de 5%.
Que penseront les citoyens russes de ces nouvelles taxes et du coût de la vie qui ne cesse d’augmenter depuis février 2022 ? La guerre semble compliquer le quotidien de millions de personnes. Mais les compensations versées aux familles de victimes participent à créer une économie de la mort avec des montants que les hommes n’auraient jamais pu gagner de leur vivant. Il y a peu de chance que le Kremlin renonce au combat. Tandis que l’Ukraine continue de développer des technologies, notamment des drones, capables d’infliger des dégâts aux Russes, le Kremlin persiste, rejetant toutes les discussions de paix.