S’exprimant jeudi 9 octobre à Washington lors d’une conférence de presse aux côtés le président finlandais Alexander Stubb — considéré comme faisant partie du cercle de confiance de Donald Trump — le président américain a déclaré que l’Espagne était « un retardataire » au sein de l’Alliance militaire de 32 membres.
Le pays n’a, selon lui « aucune excuse » pour ne pas augmenter ses dépenses de défense. « Peut-être devriez-vous les expulser de l’OTAN, franchement », a-t-il poursuivi.
Donald Trump avait fait des commentaires similaires durant son premier mandat à la Maison-Blanche, affirmant que l’OTAN pourrait ne plus protéger des pays qu’il considérait comme dépensant trop peu en matière de défense, comme par exemple la Norvège et l’Islande.
Lors d’un sommet en juin, les dirigeants de l’OTAN ont convenu de porter les dépenses de défense à 5 % du PIB, dont 3,5 % pour les besoins militaires stricts (personnel, armes…), et 1,5 % pour les dépenses connexes (les infrastructures, par exemple).
Le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, a toutefois déclaré que Madrid ne porterait son budget de défense qu’à 2,1 % du PIB — contre 2 % actuellement — et demande à ce que Madrid soit exemptée de l’objectif.
Pedro Sánchez estime également que l’Espagne est confrontée à des menaces différentes de celles des autres pays européens. « Notre menace n’est pas que la Russie fasse passer ses troupes à travers les Pyrénées », déclarait-il en mars, tout en insistant sur la nécessité d’augmenter les dépenses de défense.
Donald Trump n’est pas le seul à douter de l’engagement de l’Espagne dans la défense européenne. Dans un entretien accordé à Euractiv, le nouvel ambassadeur américain auprès de l’UE, Andrew Puzder, a déclaré que le président américain était « très satisfait » de l’engagement de l’Europe en matière de défense, mais qu’il reconnaissait les différences régionales en ce qui concerne les dépenses.
« Vous avez les nations de l’Est qui sont très, très préoccupées par la Russie. Et plus on va vers l’ouest et le sud, moins ils sont inquiets », a déclaré Andrew Puzder, ajoutant qu’il s’attendait à ce que les États-Unis continuent à soutenir l’OTAN.
Lors de la conférence de presse jeudi, Donald Trump a semblé renforcer ce point de vue. Répondant à un journaliste lui demandant s’il défendrait la Finlande en cas d’attaque russe, le président a répondu : « Oui, je le ferais, ils sont membres de l’OTAN », ajoutant qu’il le ferait « vigoureusement ».
Les ambassadeurs de l’OTAN doivent se réunir à Bruxelles mercredi prochain (15 octobre) pour faire le point sur les engagements financiers. Le secrétaire américain à la Guerre, Pete Hegseth, devrait faire pression pour que les engagements soient tenus plus rapidement.
Dépenses de défense : Pedro Sánchez pris entre deux feux
MADRID — Lors du sommet européen de Copenhague, le dirigeant socialiste s’est efforcé de projeter…
5 minutes