La Direction générale de l’armement a passé commande à Thales du futur radar de détection d’objets spatiaux. Le système, baptisé AURORE, devrait être opérationnel à l’horizon 2030.
La France a engagé le renouvellement et l’amélioration de ses capacités de détection d’objets spatiaux avec la commande annoncée ce mardi d’un radar “unique en Europe” à l’industriel Thales, conformément au calendrier prévu.
“La Direction générale de l’armement (DGA) a commandé à Thales, le 24 octobre 2025, le radar de surveillance de l’espace en orbite basse AURORE dans le cadre du programme ARES (Action et REsilience Spatiale)”, a indiqué le ministère des Armées dans un communiqué.
Ce radar, conçu et fabriqué sur le site de Thales de Limours (Essonne) et dont l’entrée en service est prévue “à l’horizon 2030”, succèdera au système de radar GRAVES, opérationnel depuis 2004, a précisé la DGA.
Surveillance de l’espace et prévention des risques
AURORE permettra aux militaires de détecter et suivre “les objets spatiaux depuis le sol à des altitudes plus élevées qu’auparavant, évoluant jusqu’à 2.000 km au-dessus de la terre”, selon la même source.
La “space situation awareness” (SSA) représente “un prérequis pour l’exploitation commerciale du milieu spatial et la conduite d’opérations militaires”, peut-on lire dans la stratégie spatiale militaire française, publiée en 2019. Concrètement, il s’agit surtout de pouvoir évaluer les menaces que représentent les systèmes spatiaux adverses, prévenir des risques de collision entre les différents objets spatiaux (satellites actifs, débris…).
“Moyen de souveraineté, il permettra de connaître la trajectoire des satellites d’observation ou d’écoute étrangers et d’anticiper la menace des débris spatiaux pour les satellites français”, a fait valoir la DGA.
Celle-ci a noté que le nouveau radar “contribuera(it) à la souveraineté spatiale en participant au projet européen EU-SST (European Space Surveillance and Tracking) qui regroupe 15 États membres de l’Union européenne et découle de la composante Surveillance et Sécurité Spatiale du programme Spatial de l’UE”.
Le général Jérôme Bellanger, chef d’état-major de l’armée de l’air et de l’espace, déclarait en octobre 2024 au cours d’une audition parlementaire qu’AURORE permettrait “même de voir certaines choses que nos partenaires européens ne voient pas”.
“Thales contribue à la souveraineté française en renforçant les capacités de surveillance de la situation spatiale en orbite basse”, s’est félicité le PDG de l’entreprise Patrice Caine, cité dans un communiqué séparé.
L’acquisition du nouveau radar, que ni la DGA ni Thales n’ont chiffrée, est prévue par la loi de programmation militaire 2024-2030, dotée d’un budget initial de 413 milliards d’euros mais que l’exécutif veut actualiser pour permettre “l’accélération du réarmement” du pays. Le président Emmanuel Macron souhaite ainsi une rallonge budgétaire de 3,5 milliards d’euros en 2026 et une autre de 3 milliards en 2027.
 
				
	