Exit les engins chinois, Kiev en quête d’indépendance sur le champ de bataille. L’Ukraine commence à déployer à grande échelle sur le front des drones « Shmavic » fabriqués localement, a indiqué le vice-Premier ministre ukrainien Mykhailo Fedorov cité par le magazine Forbes ce lundi. Plus de 1 000 appareils auraient été livrés, une première.
Les forces armées ukrainiennes se sont longtemps reposées sur des versions détournées du modèle du constructeur chinois DJI, dont la gamme « Mavic » est une référence mondiale. Des drones qui se replient et tiennent dans une poche, tout en offrant une autonomie de 45 minutes minimum, ainsi qu’une portée d’au moins 8 km.
Les atouts majeurs des « Mavic » : la qualité de leur caméra et de leurs performances de vol assistées par intelligence artificielle, notamment en ce qui concerne l’évitement d’obstacle. Un exemplaire coûte moins de 2000 dollars. Ces drones ont donc logiquement proliféré sur le front, tant du côté russe qu’ukrainien.
Des drones plus fiables mais plus chers
Problème : le constructeur chinois s’oppose à l’utilisation militaire de ses appareils. Les troupes russes et ukrainiennes doivent donc se les procurer via des tiers, en toute discrétion. Le Pentagone américain a par ailleurs interdit toute utilisation des drones DJI sur le front, puisque les engins transmettent des données à leur fabricant.
Plusieurs entreprises ukrainiennes se sont donc lancées il y a plusieurs mois dans la conception et la fabrication de drones inspirés du « Mavic ». C’est le cas du « Yautja » de Rise Technologies ou encore du « Shmavic » de Reactive Drone. Selon leurs fabricants, ces engins se révèlent plus fiables que le modèle original : plus grands, résistants aux interférences, équipés d’outils de communication de plus longue portée mais aussi… plus chers.
Frontline Robotics explique auprès de Forbes que cette différence de prix est compensée par une bien plus grande capacité de survie. « Alors qu’un Mavic classique effectue environ 60 missions par drone, nos systèmes en réalisent en moyenne 300 », vante un porte-parole de l’entreprise. À noter que 15 % des pièces utilisées par Frontline pour concevoir un drone proviennent de Chine.