Publié le 06 novembre 2025

L’annonce de l’ouverture d’un espace de vente de la multinationale Shein dans un grand magasin parisien interpelle l’ensemble du pays. Elle illustre de manière flagrante l’offensive d’un modèle économique fondé sur l’exploitation des travailleurs et des travailleuses, l’ultra-consommation et le non-respect des normes sociales et environnementales les plus élémentaires.

Alors même que le gouvernement vient d’annoncer la suspension administrative de l’implantation de Shein, cette décision doit être consolidée et prolongée : elle ne peut rester un simple geste d’affichage. Elle doit s’accompagner de mesures structurelles contre la fast-fashion et pour la reconstruction de filières industrielles nationales.

Le Parti communiste français dénonce fermement la stratégie d’implantation de Shein en France, qui vise à banaliser un système de production parmi les plus destructeurs au monde : salaires de misère, travail forcé, pollution massive, opacité totale des chaînes d’approvisionnement, contournement des droits du travail et des règles européennes. En s’installant au cœur d’un espace commercial emblématique, Shein cherche à acquérir une respectabilité économique et culturelle que nous lui refusons.

Shein n’est pas « une marque comme les autres » : c’est un symbole d’une économie qui maltraite humains et territoires.
Rappelons que de nombreuses enquêtes mettent en évidence la non-conformité d’une grande partie de ses produits aux normes européennes, qu’aucune création d’emploi local n’est garantie, et que l’impact sur les commerces indépendants et les filières textiles françaises est dévastateur.

Shein est à ce jour contrôlée par des capitaux sino-americains. Cette multinationale est ainsi symbolique du capitalisme financiarisé mondialisé, où profit et spéculation priment sur les droits humains et l’intérêt général.

En outre, des enquêtes récentes ont révélé des dérives d’une gravité extrême, notamment la mise en vente sur la plateforme française de produits à caractère pédopornographique. Ce scandale, comme tant d’autres, démontre l’irresponsabilité totale de l’entreprise et l’absence de contrôle sur ses fournisseurs et ses contenus. À cela s’ajoutent des condamnations pour atteinte à la protection des données personnelles. Ce n’est pas seulement un modèle économique qui est en cause, c’est une conception de la dignité humaine et de l’État de droit.

Nous affirmons également qu’il est impossible de combattre la fast-fashion sans traiter la question des niveaux de vie en France. Lorsque des millions de personnes n’ont pas les moyens de s’habiller autrement que via des produits à très bas prix, c’est la faiblesse des salaires, des retraites qui nourrit ce modèle destructeur. Le combat contre Shein doit donc aller de pair avec l’augmentation des salaires et la justice sociale.

Le PCF appelle à un choix de société.

Nous refusons que l’avenir du commerce et de l’industrie française soit livré à des firmes prédatrices, étrangères à tout principe de justice sociale et écologique.
Nous défendons au contraire :

des filières textiles relocalisées, soutenues par la puissance publique ;
des conditions de travail respectueuses des droits humains, des salaires décents et de nouveaux pouvoirs d’intervention des salariés ;
l’économie circulaire, la réparation, la réutilisation, le commerce de proximité ;
la transparence sur les chaînes d’approvisionnement et les impacts environnementaux.

Ce sont ces orientations que nous portons dans nos propositions de loi, dans les collectivités où nous agissons, et dans les mobilisations citoyennes aux côtés des commerçant·es, créateur·rices, travailleurs et travailleuses.

Nous appelons le gouvernement à confirmer, étendre et sécuriser la suspension de Shein, à engager la France dans la lutte contre les importations issues du dumping social et à soutenir une politique de relocalisation textile avec emploi, formation et salaires dignes.

La France doit faire le choix de l’économie au service de l’humain et du climat, pas celui de la fast-fashion jetable qui détruit tout sur son passage.

Paris, le 5 novembre 2025

Parti communiste français