20 des 24 camions de contraceptifs — qui font partie d’un stock d’une valeur de 10 millions d’euros appartenant à l’USAID — ont récemment été transférés d’un site de stockage à Geel vers un autre site à Kallo, près d’Anvers, qui n’est pas équipé pour stocker des médicaments, a expliqué mercredi le ministre Jo Bouns en réponse à une question d’un député écologiste belge.

L’Agence fédérale belge des médicaments et des produits de santé (AFMPS) a confirmé que les médicaments contenus dans ces 20 camions ne peuvent plus être remis en circulation en raison de conditions de stockage inappropriées. Cependant, les dispositifs médicaux stockés à Kallo, tels que les dispositifs intra-utérins (DIU) et les seringues utilisées pour les injections contraceptives, peuvent toujours être utilisés.

Revers diplomatique pour la Belgique

Cette situation met un terme aux efforts diplomatiques entrepris par la Belgique pour éviter la destruction du stock, après que Washington a annoncé son intention de le faire éliminer. Depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, les programmes internationaux de santé et de développement de l’USAID ont été largement démantelés, affectant notamment les actions de planification familiale.

En juillet plusieurs médias ont révélé que les États-Unis avaient prévu de détruire ces produits pour un coût d’environ 160 000 dollars, malgré des propositions d’ONG prêtes à les racheter. « C’est purement idéologique », explique Sarah Durocher, présidente du Planning familial français, interrogée par Euractiv.

Incertitudes juridiques

Les stocks des quatre camions restés à Geel sont encore considérés comme exploitables. Or, la législation belge interdit la destruction de médicaments ou dispositifs médicaux encore utilisables.

Une exemption pourrait théoriquement être demandée, mais aucune requête n’a été déposée à ce jour, a précisé Jo Bouns. Toute incinération serait donc illégale.

L’application de l’interdiction d’incinération visant à bloquer légalement la destruction relève de la compétence flamande. Cependant, le gouvernement flamand n’a pas adopté de position officielle sur cette question.

« Mon cabinet et mon administration restent néanmoins en contact étroit avec le ministre fédéral des Affaires étrangères [Maxime Prévot], car les discussions diplomatiques sont cruciales pour permettre la réutilisation de ces produits », a fait savoir Jo Bouns.