L’intelligence artificielle, menace ou opportunité ? • FRANCE 24

L’intelligence artificielle, menace ou opportunité ? • FRANCE 24

[Musique] Bonjour et bienvenue dans aux avant-postes, l’émission qui cherche un sens au chaos du monde. Faut-il avoir peur de l’intelligence artificielle générative ? On nous dit que LIA pourrait détruire des millions d’emplois, mais ce n’est peut-être pas le pire. Pour certains, LIA pourrait changer la nature humaine. Alors, que faut-il garder dans cette technologie ? Que faut-il aussi abandonner ? Et bien, des réponses avec mes deux invités. Ga Picarabésis, condatrice de Galean, une entreprise qui accompagne les start-ups européennes dans leur phase de levée de fond. Gael Picarabésis est également autric. Elle dirige un ouvrage intitulé Cœur d’intelligence qui vient de paraître aux éditions du comptoirprospectiviste.fr. Mon deuxè invité est Éric Sadin, philosophe qui travaille depuis des années sur ce sujet et qui publie le désert de nous-même aux éditions de l’échappé. Bonjour à tous les deux. Bonjour Éric Sadin. D’après le titre et la lecture que j’ai eu de votre livre, est-ce qu’on assiste avec Lia à un suicide d’une civilisation entière ? Je parlerai plus volontiers de d’ouragan social et de renoncement civilisationnel, de renoncement de de nous-mêmes, de nos facultés parce que il est arrivé ce moment, ça y est, là automne 2025, il est arrivé ce moment où 3 ans après le lancement public dans sa version publique de chat GPT et plus largement des images génératives où nous commençons à voir les premiers grands effets, les premières grandes conséquences et j’ai presque envie de dire des premiers grands dégâts. Je vous donne quelques exemples de de dans la silicone vallée depuis peu, un concept est sorti et qui c’est une réalité qui essaime et qui est à l’œuvre maintenant dans le monde entier. On parle de Jobs apocalypse, c’est-à-dire l’école blanc, hein, où il y a de moins en moins d’embauches, il y a des destructions d’emploi, mais de moins en moins d’embauche, pas un jour sans qu’on entende à des professeurs ici et là dire qu’ils ne comprennent plus le sens de leur mission et dont on entend aussi des des des foules d’élèves qui disent qui ont renoncé au fait d’écrire et qui s’en remettent à chat JPT. Est-ce que avez-vous entendu parler de euh cette actrice I qui a soulevé une levée de bouclier auprès des acteurs d’Hollywood ? Parce que les effets ils sont ys apparaissent, c’est des grandes conséquences. et par exemple aussi Spotify et les plateformes, plus de 30 % des morceaux sont des morceaux générés par des par des images génératives avec les conséquences sur les métiers de la culture. Et je terminerai euh encore comme type d’exemple caractéristique des grandes conséquences et des grands dégâts, les effets de dépendance émotionnelle, affective d’adolescents notamment à l’égard de ces machines qui nous accompagnent et qui vont nous dire la vérité en toute chose et qui ont conduit jusqu’à des suicides. Ce que je crois moi, c’est que ce n’est que le début des du constat des premières grandes conséquences. Or, qu’est-ce qui s’est passé il y a 3 ans ? Tout le monde a sauté sur ces machines en disant quoi ? Toujours la même chose mon cher Ali, toujours. C’est cool, c’est pratique. Mais oui, mais au nom de l’utilité pratique, ce qui se passe, c’est le renoncement à nos facultés les plus fondamentales, à nous-mêmes. Et la mère de toutes les questions pour terminer que nous aurions dû nous poser dès décembre 2022, c’est-à-dire au moment du lancement de Chat GPT, le 30 novembre 2022. La mère des questions que nous aurons dû nous poser que personne ne s’est posé à la hauteur de la gravité des enjeux, c’est la question qui nous vient de nos enfants dans 1 2 qui paraît-il est déjà posé dans et dans 1 2 3 ans maman papa pourquoi je vais à l’école moi si des systèmes sur un simple une simple instruction un simple promte vont écrire du texte à ma place pourquoi j’apprends la règle de grammaire pourquoi j’apprends l’orthographe ces questions nous sommes pas posées et qu’est-ce qui s’est passé des foul des millions d’individus ont fait preuve d’une très grave faillite morale. Ga Picarabésis, votre point de vue ? Alors sur le sujet, je suis un peu plus modéré que qu’Éric. Je considère qu’on a mis le pied dans le clapet. Maintenant, qu’est-ce qu’on fait ? Est-ce qu’on avance ? Est-ce qu’on on peut pas reculer ? Pour moi, l’IA, c’est une forme de ying yang et en effet, les côtés sombres de l’IA, il faut qu’on les maîtrise, il faut qu’on en ait conscience. Il y a les côtés lumineux. Moi, je dis souvent finalement qu’on a lia qu’on mérite nous en tant que particulier, nous en tant qu’entreprise. C’est à nous aussi de changer la donne parce que je pense qu’individuellement et collectivement, nous avons la main. Vraiment, vous pensez qu’aujourd’hui on peut tracer un chemin qui ne soit pas le chemin noir ? Je pense qu’on a qu’on en a la volonté et les moyens. Oui, quand je vois ce qui se passe dans certains pays hm hm bien sûr que oui. Il suffit de boycotter, il suffit d’agir, il suffit de de construire ensemble. H alors pendant ce temps-là euh on le disait tout à l’heure, un certain nombre d’emplois disparaissent. On va revoir un sujet de nos amis de France 2 qui date de 2023 à propos d’une société qui s’appelle inclusive à qui on a annoncer en gros que les salariés allaient être tout simplement changés et virés et remplacés tout simplement par une IA en l’écoute. Des salariés chargés de faire de la veille médiatique, de rédiger des synthèses pour leurs clients. Bientôt remplacé par les machines. C’est ce que viennent d’apprendre les employés d’Occlusive agence de relation publique. 209 postes sur 383 vont disparaître au profit d’une intelligence artificielle. Ces syndicalistes encaissent le choc d’une ampleur comme ça, d’une violence comme ça. Non, on ne s’y attendait pas des cadres, des directeurs, au simples techniciens de production. Ça concerne tout le monde. La société rachetée par un fond d’investissement américain évoque une modernisation pour un service plus rapide et plus fiable. Tout programme de transformation de cette ampleur nécessite des décisions difficiles, y compris un plan de licenciement associé. À la clé, un service dégradé selon ce salarié spécialisé dans la veille médiatique. Le flot numérique, le flot informationnel est gigantesque et il faut des êtres humains pour canaliser ce flot, pour faire barrage, pour sélectionner des articles. Et une machine ne peut pas le faire parce qu’une machine obéit bêtement et c’est quelque chose qui est très dangereux. Cette annonce est-elle la première d’une longue série ? Combien de postes pourraient être touchés avec l’intelligence artificielle ? 2 tiers des emplois actuels pourraient être en partie automatisé, soit 300 millions à travers le monde, agent administratif, architectes ou encore assistants médicaux. Un chiffre à relativisé selon certains experts. C’est typiquement ce qu’on a vu avec CHGPT ainsi que d’autres. Il y a des hallucinations. Les hallucinations, ça veut dire qu’il y a des productions d’erreurs par ces machines-là parce qu’elles vont même parfois inventer des mots, inventer des logiques, inventer des concepts. Elles vont inventer des trucs qui n’ont aucun sens. Et donc il faut toujours l’être humain derrière pour contrôler ce qui s’est passé quand on a produit un document ou ou une image. Maîtriser ces programmes devraient donc aussi permettre de créer de nouveaux emplois. Aujourd’hui, la société inclusive a annoncé le lancement le 18 septembre 2025 d’une nouvelle plateforme inclusive 360 avec évidemment l’IA. Donc l’entreprise se porte plutôt bien. Aujourd’hui encore récemment, un géant des des bigch a annoncé 30000 emplois supprimés, c’est Amazon à cause justement de l’IA. Écadin. Euh ça c’était en 2023, aujourd’hui c’est Amazon qui qui annonce 30000 suppress son emploi. Donc on on va vers ce que vous appeliez les jobs. Comment vous disiez ? Apocalypse. C’est pas moi qui appelle, c’est c’est dans le ce n’est que le début de l’histoire. Ce n’est que le début de l’histoire. Pourquoi ? Là vous nous avez demandé d’être pédagogique. Je vais être très pédagogique en quelques mots pour qu’on comprenne bien ce qui se joue avec le champ du travail qui est un champ capital de nos vies, n’est-ce pas ? c’est que nous vivons depuis 3 ans depuis le lancement de chat GPT ce que j’appelle le tournant intellectuel et créatif de l’intelligence artificielle. Qu’est-ce que ça veut dire ? Pour bien comprendre, il faut être littéral. C’est-à-dire qu’il est doré avant d’évolu à des systèmes d’assurer des tâches qui jusque-là mobiliser nos facultés intellectuel et créatif concernant le monde du travail. Nous avons une représentation dans la société qu’on des foules, qu’on les con les responsables politiques, qu’ même les gens de l’entreprise. C’est celui du concept chumpetérien de chumpet de destruction créat créatrice. Qu’est-ce que c’est que le concept de de destruction créatrice que tout le monde connaît mais que je rappelle en quelques mots, c’était cet économiste et philosophe euh euh qui y a dans les années 30, donc il y a presque hein, a théorisé le fait que les certains développements technologiques entraînaient des destructions d’emplois pour voir la création de de nouveaux emplois et donc des reversements de métiers vers des nouveaux emplois. Ça sa théorie s vérifié tendantiellement généralement au cours des décennies et particulièrement autour des années 80 sur les nouveaux emplois évidemment sur sur les destructions et sur les nouveaux emplois notamment l’industrie automobile la robotisation vous savez au tour des années 80 il y a eu destruction d’emplois notamment à haute pénibilité donc c’était pour la bonne cause et soit mise à la retraite soit reversement vers des nouveaux métiers et des emplois de servic et c’est là la dernière partie de ma démonstration vers des emplois de services. Aujourd’hui, dans le dans la plupart des pays, dans le monde, entre 70 et 80 des métiers sont des emplois de services. Et qu’est-ce qui caractérise les emplois de service ? pour la plupart d’entre eux, je reviens à ma petite tête, c’est que ça c’est qu’il mobilise pour la plupart d’entre eux nos facultés intellectuelles et créatives. Et voilà des systèmes qui a des vitesses infiniment supérieures à nos capacités humaines opérant des tâches prétendument plus fiables que nous et à terme à moindre coût vont assurer l’ensemble de ces tâches. Comment ne pas voir l’ouragan qui vient ? Or, nous ne le voyons pas parce que nous continuons à à à avoir des représentations qui sont fondées sur ce concept là. Or, ça y est, l’ouragan commence. Il y a destruction mais il y a pas création. Ga picaramésis. Ah ben bien sûr qu’il y a destruction. Alors pour je vais aller je vais aller dans le sens d’Éric mais en pour moi il y a une grande hypocrisie sur ce sujet-là, c’est qu’aujourd’hui nous sommes dans une crise économique et les actionnaires en veulent toujours plus. Donc je suis pas sûre que ça soit vraiment LIA qui soit destructrice. En tout cas aujourd’hui, l’Organisation internationale du travail disait euh en mai, ils ont fait une étude là en mai euh de cette année 2025 que un job sur 4 serait transformé. Peut-être que c’est un euphémisme transformé pour pas dire disparaître parce qu’aujourd’hui on n pas assez de recul là-dessus. Ce que j’aime à dire aussi dans le milieu de la tech que je fréquente depuis un certain nombre d’années, on dit souvent que les développeurs sont devenus les canaris de la mine. Que faisaient les canaris dans la mine ? Ils alertaient. Et je pense, c’est à nous aujourd’hui de choisir. Est-ce qu’on reste au fond de la mine ou est-ce qu’on cartographie les galeries ? Hm hm. Je reviens aussi sur ce que Est-ce qu’on sort de la caverne aussi ? Exactement. Non mais ce que disait Éric, moi ce que là où je suis euh consternée, c’est qu’aujourd’hui vous avez des commerciaux dans des sociétés qui balancent leur appel d’offre dans chat GPT. Normalement, ils sont censés être les experts de leur marché et ils répondent sur ce chat GPT répond. Certains maintenant font leur SMS et leur email. Donc tout le monde va écrire pareil surtout quand on connaît Au-delà des biaiss de genre, les biaiss culturels des IA. Éc Oui. Alors la la la liste des métiers à haute compétence cognitive est longue et va se ralloncher hein. Les juristes, les métiers de la banque, les métiers de l’assurance, même les codeurs. Oui. Ceux qui sont à l’origine largement de cette histoire. Il y avait un témoignage d’un d’un patron de la Silicone Vallée, il dit “Mais pourquoi sur Absolument ? Pourquoi je vais embaucher un codeur alors que les systèmes peuvent faire en 15 secondes ce qu’il ferait en une journée ?” et aussi de tous les métiers de la culture parce qu’on parlait de destruction créatrice. La destruction créatrice supposait des reversements vers des des métiers nouvellement créé. Mais il y aura pas des renversements vers des nou métiers nouvellement créés puisque cela puisque ceci n’existe pas. Il y a pas de secteur quaternaire et vous savez on s’en remet souvent aux études. On dit des études disent mais la question quand on parle d’études, j’écris un texte, j’écris toute une partie de mon livre, mais c’est qui parle ? En général, c’est des études finances qui sont qui dépendent de banque et d’assurance qu’ on une vision euh du monde très particulière, fondé du travail, fondé sur la technologisation. Alors, ils sont là les biais en réalité sur sur C’est pas les études qu’il faut voir, c’est structurellement ce qui se passe. C’est-à-dire ces machines qui à qui il est il est il est de rénavant d’évolu d’assurer toutes ces tâches-là. Et comment ne pas voir l’ouragan sur quantité de métiers ? Et la liste est très longue. Même un médecin généraliste vous savez pourquoi la liste va être très très longue ? Est-ce que Samatman lors du premier anniversaire du lancement de chat GPT en novembre le 30 novembre 2023 a annoncé la couleur ? Il a dit l’avenir pour nous d’investissement c’est les super assistants. C’est-à-dire des des systèmes qui dans tous les champs de la vie vont répondre à toutes nos questions. Vous vous achetez un terrain à lit pourquoi vous allez prendre un architecte qui va vous prendre 10000 15000 € qui va vous poser plein de problèmes ? Vous demandez à votre super assistant de vous dessiner de façon personnalisée votre maison. C’est et c’est pareil pour tous les champs de la et ça c’est une et juste dernier point c’est d’une extrême gravité parce que c’est aussi le tissu social. Le travail c’est pas seulement des gens qui gagnent leur vie ce qui est déjà énorme. C’est aussi que la société c’est des liens d’interdépendance. On a besoin d’autrui, on a besoin d’un avocat, on a besoin d’un médecin. Or, nous allons dans vers une société où de plus en plus c’est des vis-à-vis avec nos écrans qui vont qui vont s’établir et autrui comme richesse et comme apport dans notre vie qui va s’évacuer au profit de vis-à-vis avec des systèmes continu. Est-ce que c’est un modèle de société qu’on souhaite ? Moi, je le réprouve et nous devrions le réprouver. et Sadin. Justement, on on a peut-être encore le choix, vous le disiez G Picarabis, est-ce que la régulation réguler le secteur est-ce que ça c’est possible ? On va écouter le président de la République qui réunissait le 10 février 2025, le 10 et 11 février 2025 un grand sommet international sur l’IA et il s’est positionné le président Macron justement sur le fait de réguler ce secteur. On l’écoute. On croit dans l’innovation. On veut plus d’innovation en France et en Europe. On veut accélérer mais on veut par cette innovation aussi porter le modèle de soci de société dans lequel on croit. un modèle pluriel, ouvert, généreux, libre, équitable, qui prennent en compte la question du climat et la question du genre. Voilà ce en quoi on croit, ce pourquoi vous vous battez et donc on va continuer de vous donner tous les moyens pour accélérer, aller plus vite, être dans la bataille et surtout continuer d’avoir un maximum d’ambition. Alors donc le président Macron lui souhaite réguler à propos d’un modèle qu’il veut défendre. Vous allez voir la réponse du vice-président américain JD Events qui lui ne veut pas de régulation. On l’écoute. Et laissez-moi être catégorique sur ce point. L’Amérique veut s’associer avec vous tous. Nous voulons nous engager dans la révolution de l’IA qui s’offre à nous dans un esprit d’ouverture et de collaboration. Mais pour créer ce type de confiance, nous avons besoin de cadres réglementaires internationaux qui favorisent la création de technologies d’IA plutôt que de l’étouffer. Et nous avons besoin que nos amis européens en particulier abordent cette nouvelle frontière avec optimisme plutôt qu’avec appréhension. Garazla, il y a deux chemins très clairs. On va prendre lequel ? Alors, si vous me permettez, je vais faire un parallèle avec l’imprimerie. Moi qui adore l’histoire, à l’époque certains continents, certains pays n’ont pas voulu le passage à l’imprimerie parce qu’ils ne voulaient pas le partage du savoir. Aujourd’hui, qu’est-ce qui se passe avec Li ? La régulation, c’est bien mais c’est pas c’est quand vous avez un deep fake qui un deep fake, excusez-moi, une voilà une fausse information qu’elle soit image, vidéo, peu importe. Aujourd’hui, le sujet il est mondial. On n’arrive même pas à détecter d’où vient le deep fake. Hm hm. Donc la réglementation ceinture et bretell, c’est bien. Mais le sujet, il est au-delà de ça. Et moi, au-delà de la réglementation, je verrai d’abord un sujet qui est peu abordé qui est le sujet environnemental de l’IA. Quand on sait au niveau haut et haut électricité ce qui est en train de se passer dans certains pays et ce qui est en train de se passer aussi dans certaines mers où on va plonger en fait des réserves de données où il y a le réchauffement, on ne pense même pas à la faunet, à la flore. Oui, bien sûr, la réglementation, mais ce n’est qu’un petit euh comment dire c’est ce n’est qu’un petit sujet à aborder versus l’ensemble des problématiques qu’il peut y avoir autour de l’IA. Éric Sadin, dans votre livre, vous n’y croyez pas à la régulation. C’est pas que j’y crois pas, c’est que c’est je pense la plus grande une des plus grandes illusions de l’époque. C’estàd vous les connaissez ces discours, on va vers le meilleur du monde des mondes. Sur la route. Certes, nous allons connaître relativement quantité de turbulence mais nous ne nous inquiétons pas la régulation va nous prémunir des pires dérives. C’est la plus grande enflure et la plus grande illusion. Pourquoi ? D’abord parce qu’on s’imagine que le régulateur, législateur, il est paré d’une sorte de virginité avec une conscience qui va qui va nous prévenir donc des des pierres danger. Non, d’abord souvent le régulateur, moi je donne souvent des conférences auprès de politique, ils n’y connaissent rien et puis c’est souvent des techniciens qui leur font des dossiers et des techniciens qui sont soumis à la pression du lobbing. Donc en général, les lois ne sont fondées que en vue de euh développer l’économie du numérique et l’économie de de l’intelligence artificielle avec euh quelques petits gardes fous euh euh d’accessoires parce que en général, vous l’avez remarqué et nos auditrices et nos auditeurs, enfin les téléspectateurs l’ont aussi remarqué, quand on parle de régulation, c’est toujours sur la même équation. On dit avantage supposé et risqu par exemple le AI act le le européen européen est totalement fondé sur ça sur l’échelle de risque. D’abord l’équation elle est elle est elle est elle est éronée parce que c’est une équation relativiste où vous vous appelez des des avantages. Moi je peux dire mais c’est pas desés avantages. Puis c’est une c’est une une équation uniquement utilitariste. ce qui c’est les les les les deux équations que nous devrions nous poser, c’est est-ce qu’on a la main ou est-ce qu’on a pas la main ? Et donc et donc je vous dis par exemple les les entrepôts Amazon qui sont où on voit des manufacturiers euh guidés par des systèmes d’IA, ils ont des capteurs des systèmes d’IA qui leur disent d’aller chercher tel produit dans telle armoire pour les déposer à telle vitesse dans telle palette sont guidés par des systèmes d’IA qui sont les réduisent à des robots de chair et de sang leur privant de toute dignité de d’intégrité. Est-ce qu’on a la main ? On n pas la main. On n pas la main. C’est totalement inacceptable. Est-ce que vous avez vu un seul régulateur dans le monde entier se pencher sur les méthodes managériales qui sont à l’œuvre dans le monde du fait des IA génératives et et des IA ? jamais parce que l’équation est mal posée mais il y a une autre équation qui devrait être posée dans dans dans la régulation et ça je l’ai théorisé c’est et ça me semble extrêmement important c’est est-ce que ces systèmes respectent les principes fondamentaux qui sont les nôtres ou est-ce que ça les b fou si ça les respecte c’est pas un problème. Si ça les b fou ça devrait être interdit. Moi, j’ai fait une liste de cinq, c’est pas compliqué, hein, cinq principes fondamentaux que nous devrions tenir coûte que de coûte au risque de perdre notre âme, de perdre ce que nous sommes. H c’est le respect de la liberté. On parlait de de de du management, de la dignité, de l’intégrité, de la sociabilité. On a vu comment on a souffert durant le Covid du manque de contact. C’est tous ces systèmes vont nous conduire à ce que j’appelle un isolement collectif. Est-ce que ça respecte le besoin et et et l’élan de créativité qui caractérise le genre humain ? Est-ce que ça respecte tout ça ? Ça respecte, il y a pas de problème. Ça les bafo à minima, ça devrait faire l’objet de chantier de travail, de réflexion et d’action. Hm. Alors, je voudrais maintenant or tout cela la régulation ignore. Je voudrais qu’on écoute une dernière fois le président de la République qui s’est exprimé donc le euh lors de ce sommet de de lien international où il pose la question du choix démocratique et de la compétition internationale sur l’IA. On l’écoute. Et je dis ça en étant ni un grand naïf, ni pour autant non plus un technophobe ou un sceptique parce que c’est tous les débats qu’on a. Mais pourquoi moi je tiens à ce sommet et à être avec vous aujourd’hui ? D’abord parce que je veux que nous et nos enfants, on puisse choisir. Et donc si on laisse les Américains et les Chinois avoir les champions tout seul, on sera sûr d’une chose. On pourra peut-être avoir les meilleures régulations du monde, mais on régulera rien. Donc on est dans la course, on y est plein feu et on ira jusqu’au bout. Faut rester dans la course. Ga picarabésis. Bien sûr qu’il faut rester. Je parlais du clapet tout à l’heure. Donc par contre nous on regarde souvent les choses de notre petit pays, la France, de notre petit continent. J’aimerais qu’on qu’on prenne un peu de hauteur et qu’on regarde ce qui se passe en Afrique. C’est très très intéressant. Quand j’étais au GTAx Africa à Marrakech au mois d’avril et j’étais fascinée par la façon dont ils ont intégré l’IA lia avec impact comment je fais bouger les choses dans le milieu de la santé de l’éducation mais aussi de l’agritech parce que en Afrique les impacts sur le réchauffement climatique ils sont réels et ça ça tout le monde le sait ici. Des fois on pense que c’est une illusion là-bas non ils le vivent de plein fouet. Je suis fascinée par aussi euh ce qui se passe. Alors, la régulation là-bas, ils n’ont pas encore intégré. Ils essayent de puiser le meilleur tout en ayant connaissance de ce que de ce dont a parlé, de tous les biais qu’ils peuvent avoir puisqu’ils les vivent de plus fouet avec toutes ces qu’on utilise qui sont majoritairement américaines. Mais aussi il y a par-ci par là des maisons de l’IA qui devient une maison du citoyen. Je citerai celle d’Ojuda qui est une initiative de l’université Mohamed 1er au Maroc justement qui est ouverte que ce n’est pas de l’entre soi de gens qui parlent entre eux qu’ils connaissent le sujet non elle est ouverte au public elle est ouverte aux professionnels parce que il faut aussi penser à toutes ces entreprises qui n’ont pas les moyens qui ne savent pas qu’il faut former donc je serais un peu plus mitigée en disant regardons aussi ce qui se passe ailleurs et insufflons. Hm. Écadin pour terminer sur la question démocratique. Oui. Alors, il faut bien séparer IA et I générative he parce que sur les il y a des choses qui sont acceptables. Par exemple, dans l’industrie aéronautique, on se sert de système d’IA pour affiner l’aérodynamique des ailes. C’est pas très méchant. Donc par moi, je parle là diagénérative. Vous avez montré des images de d’Emmanuel Macron durant le sommet de Paris. Vous savez, vous m’avez invité à que j’ai organisé un contresommet. Pourquoi j’ai voulu organiser un contesommet ? parce que ça c’est une voie unique unilatérale qui impose des vieux à tout la société tout entière et qui dépend du régime privé avec cette logique qui va nous rendre qui va nous qui va conduire ce que j’appelle le désert de nous-même les Chinois investissent donc les Américains investissent donc les Européens vont investir sans voir l’étendue des conséquences civilisationnelles, sociales politiques. Parce que le fait est que ce modèle là, cette course dont a parlé Emmanuel Macron, ça inonde tous les autres chemins possibles. Vous parliez d’Afrique, il y a plein de modalités d’existence possible. Il y a plein de collectifs possibles dans l’agriculture, dans le travail, dans l’architecture. Ça inom tout au profit de quoi ? De l’automatisation sans cesse croissant des affaires humaines. Alors, j’ai organisé ce sommet. On a invité des gens à témoigner des conséquences et dans le monde dans les métiers de la culture, dans le journalisme, dans le travail. C’était éloquent. C’était autre chose que ces discours toujours énoncés au futur parce qu’il s’agit de voir comment les choses se passent. Le souffle est retombé. Je pense qu’il faut se donner, je termine mon livre comme ça, une série d’exigences, une série d’actions. Pourquoi ? Pour sauver ce qui nous constitue en et pour sauver aussi nos enfants. Parce que le le la mère de toutes les batailles, elle est dans l’éducation. Et si on va voir comment ça se passe aujourd’hui dans l’éducation à l’échelle du monde, c’est le chaos total et les enfants abandonnent l’idée de penser par eux-mêmes et d’écrire. Si ça c’est pas un suicide civilisationnel, je n’en vois pas plus grave. Merci Eric Sadin, merci Ga Picarabésis pour vos réponses. Aux avant-postes, c’est terminé. Vous pouvez retrouver cette émission sur france24.com sur nos réseaux sociaux et sur nos podcasts. Au revoir. [Musique]

Faut-il avoir peur de l’intelligence artificielle générative ? On nous dit que l’IA pourrait détruire des millions d’emplois… Mais ce n’est pas le pire. Pour certains, l’IA pourrait changer la nature humaine. Alors que faut-il garder dans cette technologie, que faut-il abandonner ? 

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