Sida : malgré des progrès, l’épidémie continue de tuer chaque jour • FRANCE 24
[Musique] Nous sommes donc le 1er décembre. Bonjour à tous. C’est la journée mondiale de lutte contre le sida. Je le disais, ça fait 40 ans qu’on a découvert le virus de l’immunodéficience humaine. Et 40 ans plus tard, 40 millions de personnes dans le monde vivent encore avec dont 1 million et demi d’enfants selon les chiffres de l’ONU Sida. Bonjour Romain Paliche. Bonjour et bienvenue sur ce plateau. Vous êtes infecctionologue à l’hôtel Dieu ici à Paris. Vous travaillez principalement sur le VIH et sur les questions de santé sexuelle. Ça paraît évident sans doute pour vous de rappeler que le VIH est une question de santé sexuelle, que c’est une maladie sexuellement transmissible. Vous allez comprendre pourquoi je fais ce point car Antonia KGAN a demandé à des étudiants à la cité universitaire ici à Paris ce qu’ils savaient du VIH. On va écouter leur réponse. Moi personnellement, j’ai jamais eu de d’information à propos de ça. Enfin, c’est moi qui ai trouvé les informations toutes seul quoi. Mais en fait, il y a pas forcément que par comment dire la salive que j’avais cru entendre une fois qu’ aussi par la transpiration, on pouvait aussi l’attraper. Donc toutes les tout ce qui est les matières qui se sécrètent par le corps. Euh alors pour moi le VIH c’est une maladie sexuellement transmissible qui se transmettrait par le toucher euh peut-être par la sudation aussi la salive ou le contact des parties génitales. Et c’est généralement en fait par les relations sexuelles ou par un don de sang qu’on peut en obtenir même si du coup il y a une régulation pour le don de sang. B moi j’ai le j’ai le père d’un ami qui a le sida et il arrive à à le soigner. C’est un traitement sur long terme. En tout cas, quand on me parle moi de de sida aujourd’hui, j’ai plus du tout l’impression que c’est le sida d’hier, celui de Freddy Mercury ou de Easy on meurt pas fatalement. Voilà pour ces quelques témoignages. Romain Paliche, c’est une maladie qui se transmet par le toucher, par la sudation. On pourrait aussi citer ce sondage récent Opinion Way qui dit que 42 % des 15 24 ans pensent que le VIH peut se transmettre par un baisé, 31 % en buvant dans le verre d’une personne céropositive. Nous sommes en 2025, 40 ans après la découverte du VIH et et on en est là. Euh oui, c’est un peu surprenant. Alors, j’ose espérer qu’il y a un effet de montage et que vous avez sélectionné un certain nombre de réactions, mais je pense que c’est tout à fait à l’image de ce que de ce que Antonia Carigan a entendu à la cité. Ouais, mais c’est c’est assez inquiétant puisque donc je le rappelle évidemment, je pense qu’il faut commencer par ça, ce qui vient d’être dit n’est pas juste et donc non, le le VIH ne se transmet pas par le toucher, par la salive. Euh on a en tête d’ailleurs des images assez historiques d’émission où euh on en était arrivé à à embrasser en public et en plateau euh euh des personnes vivant avec le veillage pour justement prouver ça et essayer de déconstruire ces messages. Et malheureusement euh 20 ou 30 ans plus tard, on est encore sur ces euh sur ces fausses représentations. Donc c’est euh ça c’est un peu dramatique et c’est avant tout dramatique pour les gens qui vivent avec le VIH puisque ça fait le lit de la stigmatisation auquel sont confrontés les gens à longueur de journée à longueur d’année. Donc malheureusement, c’est un peu un peu triste. La dernière intervention est intéressante puisque c’est quelqu’un qui connaît quelqu’un qui a le VIH et qui dit finalement non, la maladie n’est plus une maladie mortelle quand le traitement est pris. C’est pas dit tout à fait comme ça, mais en revanche, ça c’est très juste. Euh les choses ont ont évolué et maintenant on peut vivre avec le virus, avec une espérance de vie normale et une qualité de vie en dehors de la stigmatisation qui persiste qui est une qualité de vie tout à fait satisfaisante avec des situations bien différentes dans le monde car il y a des pays dans le monde où on n’ pas accès précisément à ces traitements qui sont remarquables. On va y revenir. précisément cette méconnaissance aujourd’hui. Alors, il s’agit pas ici de de jeter l’eau propre sur la jeune génération, mais elle est aussi le reflet de ce qu’elle est. Est-ce qu’elle ne vient pas du fait précisément qu’aujourd’hui le sida fait plus peur parce que précisément on peut vivre avec ? Bah, il y a un manque d’information aussi, hein. Je pense que effectivement le le problème c’est pas tellement les représentations que ces jeunes personnes ont, c’est surtout l’absence d’information que les gens ont reçu. Euh je pense que vous avez raison, il y a un état de fait qui est que la maladie a considérablement évolué en 30 ans et heureusement. Et donc aujourd’hui, on est dans une situation différente et ça fait moins peur. Donc en partie a raison puisque c’est une maladie qui n’est plus qu’elle était. C’est devenu une infection chronique avec laquelle on peut vivre de manière très prolongée. Néanmoins, on souhaite à personne aujourd’hui de contracter le virus. Surtout qu’on a toutes les armes à notre disposition en France notamment pour s’en protéger. Euh et donc ça il faut le il faut le rappeler aussi. Oui, mais la conséquence de cette méconnaissance, si on prend l’exemple de pays riches en Europe, aux États-Unis, c’est que il y a des comportements plus à risque qu’on ce que que ceux qu’on voyait il y a quelques années. Vous voulez vous le constatez vous ? Bah, ce qui est certain, c’est que, mais ça, ça fait déjà maintenant plus de 10 ans, euh le port du préservatif puisque euh c’est quand même le la pierre angulaire de la prévention contre le VIH, au moins historiquement, euh cette ce port du préservatif a diminué au cours du temps de manière considérable et aujourd’hui euh c’est un peu vu quasiment comme un moyen de prévention à la marge, ce qui est très étonnant. Euh, il faut rappeler d’ailleurs que ça protège du VIH, mais ça protège aussi euh des autres infections sexuellement transmissibles et accessoirement des grossesses désirées. Donc ça reste une arme importante euh et ce port du préservatif, il a diminué et donc les comportements sexuels ou les l’absence de comportement préventif, c’est une vraie préoccupation euh euh pour nous aujourd’hui, y compris dans un moment où on a d’autres armes préventives à notre disposition. Je parle de la Prê, on va sûrement y revenir. Euh mais néanmoins, on on sait qu’il y a une proportion de personnes qui ne disposent d’aucun préventif en ayant des rapports sexuels fréquents, réguliers, non protégés par quoi que ce soit qui reste très élevé. Et ça c’est un sujet pour nous et on a du mal à le dépasser aujourd’hui. D’où l’importance de journée comme ce 1er décembre ou le site d’action pour alerter et rappeler l’importance du port du préservatif. Autre paradoxe précisément le sida fait moins peur en tout cas ici dans les pays riches mais vous le rappeliez tout à l’heure les malades aujourd’hui encore subissent énormément discrimination au sein de leurs cellules familiales euh au sein du travail. Je lisais une autre étude disant que des gens avaient peur de passer dans un cabinet médical ou chez le dentiste après quelqu’un dont il suppose ou pense qu’il qu’il a le VIH. On en est là encore encore là. Bah, nous, on y est confronté régulièrement puisque on voit en en permanence la journée des des personnes vivants avec le VIH qui nous racontent un peu leur parcours de soins. Et effectivement, ces discrimination dans le monde du soin, elles existent. Euh il faut surtout pas le le minimiser et c’est un peu effrayant d’ailleurs de se dire que des professionnels de santé qui sont a priori les gens qui devraient le plus être au fait de ce qui se passe aujourd’hui dans ce domaine médical euh gardent des représentations qui sont faussées et très discriminatoires. C’est ce qu’on appelle des opportunités manquées de soins. En tout cas, ça engendre des opportunités manquées de soins parce que les gens vont éviter de se confronter à des professionnels de santé pour éviter ces discriminations. Alors, dans le pire des cas, ça va faire des renoncements de soins avec des aggravations de de situation médicale. Et c’est vrai que ça oui, on continue à le voir. On continue à le voir régulièrement et puis parfois les gens vont voir les professionnels de santé mais ne disent pas qu’ils sont céropositifs pour le VIH pour éviter ce genre de discrimination et ça peut occasionner des problèmes puisque il y a des questions d’interaction médicamenteuse par exemple avec le traitement. Et donc nous, on encourage plutôt à à donner le statut sérologique au professionnel de santé, mais euh ça suppose que le professionnel de santé soit capable de l’accueillir sans discrimination et non pas d’ailleurs de risque de contagion car et on va revenir maintenant au traitement car une personne qui suit sa trithérapie n’est pas ne peut pas enfin il n’y a pas de il n’y a pas de cas de contamination par une personne qui est correctement traitée vis-à-vis de quelqu’un d’autre et ça c’est grâce au progrès de la médecine. Exactement. Et ça, on le sait de manière absolument certaine aujourd’hui. Ça fait l’objet de de grandes campagnes d’information U = U ou I = I en en français ce qui veut dire je suis indétectable, j’ai une charge virale indétectable, je ne transmets pas le virus. Donc la charge virale, c’est le la quantité de virus qui circule dans l’organisme et qu’on mesure avec des prises de sang régulièrement. Et on sait que quand les gens prennent leur traitement convenablement, il y a aucun aucune raison que cette charge virale redevienne détectable. Et donc, on ne transmet pas le l’infection. Et ça c’est quelque chose de d’absolument considérable. C’est un des buts principaux aujourd’hui du traitement avec évidemment le maintien de la bonne santé et c’est vrai dans toutes les situations. C’est-à-dire que on ne peut pas transmettre le virus par voie sexuelle, mais on le transmet pas non plus par voix sanguine et on le transmet pas non plus de la mère à l’enfant pour ce qui est de la grossesse. Et ça c’est quelque chose qui est vraiment vraiment très important et c’est important de le rappeler donc aujourd’hui, j’allais dire aujourd’hui mais tous les jours de l’année. Donc en 40 ans de recherche, on le disait il y a 40 ans, on avait le VIH la probabilité d’en mourir était enfin pas de mourir du VIH mais des complications alliées ensuite étaient quand même très fortes. Aujourd’hui, vous le disiez si on a accès à ces traitements, on peut vivre normalement longtemps en en bonne santé. Il y a encore des écueils si j’ai bien compris sur des comorbidités liées à l’âge avançant dans la maladie. On on travaille là-dessus aussi en ce moment, on travaille beaucoup là-dessus parce que déjà avant comme vous l’avez rappelé, c’est une maladie qui était constamment mortelle. Ça touchait des gens qui étaient jeunes et qui n’allaient donc pas en vieillir enfin vieillir avec la maladie. Aujourd’hui, on a la chance d’avoir des patients qui sont de plus en plus âgés et en fait qui vont avoir bah une vie une vie comme tout le monde et donc qui vont présenter les maladies qu’on fait quand on vieillit. Donc les cancers, les pathologies cardio-vasculaires, les pathologies neurologiques comme tout le monde. Euh et donc en fait on nous en tant qu’infectionologue qui s’occupons du VIH, ben on est on est comment dire confronté aux pathologies que les autres médecins voient dans parmi les autres patients, quoi. Donc ni plus ni moins. Alors après euh il y a des choses qui sont spécifiques. Les vieux traitements du VIH ont pu occasionner des troubles métaboliques par exemple qui vont augmenter la prévalence de certaines comorbidités. ce qui est beaucoup moins le cas des médicaments qu’on utilise aujourd’hui. Euh néanmoins, tous les médicaments qu’on utilise aujourd’hui sont des médicaments qui va falloir prendre à vie. Alors, on les change au fur et à mesure avec les innovations thérapeutiques, mais on reste très vigilant sur le fait que ces médicaments puissent occasionner des comorbidités incidentes. Donc, on fait très attention à ça. Et puis ensuite, il y a des spécificités de prise en charge puisque certains traitements vont avoir des interactions médicamenteuses avec nos traitements antirétroviraux. Euh par exemple dans le cancer, quand quelqu’un a un cancer et le VIH, il faut qu’on fasse très attention à ça parce qu’il y a des chimiothérapies qui sont pas compatibles avec le traitement. Mais ça euh c’est notre expertise et on est tout à fait capable aujourd’hui de le gérer euh relativement facilement. Un vaccin euh un jour euh contre le VIH euh peut-être ? Alors ça fait des décennies qu’on en qu’on en parle et qu’on espère. C’est vrai que tout ce qui a été présenté jusqu’à présent en terme de données scientifiques est pas très rassurant. Enfin pas très rassurant, pas très encourageant. On va dire pourquoi c’est plus compliqué ? Tout le monde a en tête le Covid qu’on a trouvé. On a trouvé un vaccin en quelques mois et pourquoi sur le VIH on y arrive pas ? Et ben parce que c’est pas le même virus. Donc le VIH est un virus très très complexe qui mute énormément, qui s’adapte au médicaments qu’on va utiliser, qui s’adapte au système immunitaire et on narrive pas à renforcer suffisamment le système immunitaire comme on le fait avec les vaccins classiquement pour que l’organisme soit définitivement et tout seul capable de lutter contre l’infection. Euh donc il y a encore des essais qui sont en cours. Euh mais c’est vrai que le ce qu’on essaie de faire aujourd’hui au plus pour finalement améliorer la qualité de vie des gens, c’est d’aller vers des formes de traitement qui soient le plus simple à prendre euh avec l’arrivée de forme long acting et donc qui vont un peu révolutionner le la manière de prendre le traitement puisque justement le vaccin aujourd’hui ne permet pas de de se débarrasser. Là, je parle du vaccin thérapeutique chez des gens qui ont déjà l’infection ne permet pas de se débarrasser du virus. Après, il y a les vaccins préventifs qui sont donc des vaccins qui empêcheraient chez quelqu’un qui est séronégatif de contracter l’infection. Et ça, bah pareil, c’est un peu décevant. on narrive pas à à arriver à ce qu’on est capable de faire avec le Covid par exemple ou plein d’autres maladies infectieuses. Et c’est la raison aussi pour laquelle on développe d’autres modalités préventives et en l’occurrence plutôt la PrEP médicamente, la Prepeant La Prêe, c’est une prévention contre le VIH qui repose sur des médicaments antirétroviraux, c’est-à-dire la même chose que ce qu’on donne aux gens qui ont l’infection, sauf que là, on va le donner à des gens qui n’ont pas l’infection, qui sont séronégatifs subles d’être infectés et qui sont susceptibles d’être infectés du fait de la vie sexuelle essentiellement. H le ner de la guerre de la recherche c’est l’argent. vous le savez mieux que moi et en la matière les coupes américaines dans l’aide de la lutte contre le sida sont dramatiques. Bah c’est dramatique. Les annonces qui ont été faites ont occasionné vraiment une sorte de de chaos dans toutes les organisations associatives et gouvernementales dans une grande partie des pays en fait qui dépendent parfois quasi exclusivement des aides américaines. Et et c’est vrai que en Afrique de l’Ouest notamment, nous on connaît bien puisque on a beaucoup de collaborations avec les pays d’Afrique de l’Ouest, c’est quelque chose qui est extrêmement préoccupant et là on parle pas de recherche avec des projections. À 20 ans, on parle vraiment de prise en charge concrète et quotidienne des personnes qui vivent avec le VIH dont le fait de recevoir un traitement quotidiennement dépend directement de l’approvisionnement en médicaments et de ces aides qui sont distribuées. coup, c’est très préoccupant et des projections qui sont faites par des gens qui savent faire des modélisations sont extrêmement inquiétantes avec une reprise potentielle du nombre d’infections et de décès liocida qui est extrêmement alarmant. Ouais. Et du coup, l’objectif 2030 for de l’épidémie, bah l’objectif 2030 déjà en dehors de ces couples là, on s’y acharne mais c’est quelque chose qui n’est pas simple parce que encore une fois, théoriquement, on dispose d’absolument toutes les armes pour pouvoir faire disparaître cette épidémie. On sait traiter les gens, on sait le prévenir mais sur le terrain, on est confronté à des tas de difficultés et ces ces coupes budgétaires ne vont franchement pas aider. Oui. Merci beaucoup professeur Romain Paliche d’être venu ce matin sur le plateau de Parlons-en infecteiologue à l’hôtel Dieu et cette journée donc de mobilisation mondiale pour la lutte contre le sida. Merci encore.
Quarante après la découverte du virus du sida, quarante millions de personnes dans le monde vivent encore avec, dont un million et demi d’enfants selon les chiffres de l’ONU Sida. À l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le sida, nous recevons Dr Romain Palich, infectiologue à l’Hôtel-Dieu.
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