Des fermes et des champs “zéro plastique”, est-ce possible ? • FRANCE 24

Des fermes et des champs “zéro plastique”, est-ce possible ? • FRANCE 24

[Musique] Vous saviez que l’humanité jette 370 millions de tonnes de plastique par an, le poids de 350 millions de voitures, qu’aujourd’hui les sols sont 10 fois plus pollués que les océans par ces plastiques et qu’en France l’agriculture et l’alimentation sont responsables de 20 % de cette pollution. Oh ! Bonjour et bienvenue dans Plan B, l’économie autrement. La planète croule sous les emballages alimentaires, mais c’est la partie visible de l’iceberg car le plastique envahit aussi les champs et les étables. Compost contaminés, paillage artificiel des cultures, emballage de l’alimentation animale. En France, les éleveurs sont de gros consommateurs de plastique. Certains ont pourtant décidé de faire autrement. C’est le cas de Pedro et Sophie à la tête de 120 beauvins dans le centre de l’hexagone. Une ferme sans pesticides et surtout sans plastique. Ça fait 5 ans que Pedro, éleveur de beauvin, relève le paris. Allez to pousse-toi. Au menu des 120 bêtes qui vivent ici, du foin et de l’herbe. Zéro maïs ou céréales importé. Avec Sophie, sa femme, ils produisent le fourrage sur place et l’emballent à l’ancienne avec de la cisale. C’est une plante qui est qui pousse au Portugal aussi au Brésil. Et en fait à partir de la racine de cette plante, on arrive à faire de la fibre, une fibre qui est suffisamment solide pour pouvoir faire tenir nos bottes de foin pendant 2 ou 3 ans. Et qui en plus est biodégradable, un détail pour les vaches mais pas pour l’éleveur car le plastique c’est fantastique. Ça coûte moins cher, permet un emballage plus rapide et une meilleure conservation du fourrage. Avec du foin, on est sur un mode de conservation sec. Il reste que 15 % d’humidité dans la botte de foin. Euh avec le plastique, on va pouvoir faire des modes de conservation plus humide et donc garder un petit peu de un petit peu plus de de qualité d’éléments nutritifs dans dans l’herbe. Ce passer de plastique s’est donc repensé entièrement l’exploitation. Les vaches sont laissées auprès toute l’année et le foin moissonné plus tard dans la saison, plus besoin de l’emballer, sauf surprise météo. Le foin était coupé au sol et malheureusement, il y a un orage qui s’annonçait imminent et notre foin était pas prêt à être enroulé. En fait, il était pas suffisamment sec. Pour nous, c’était un crève cœur de faire ces 25 bottes avec du plastique. C’est pas notre objectif. Donc il va falloir qu’on décale nos dates de récolte pour être sûr de faire du foin après le 21 juin. Laisser les bêtes au près a une autre conséquence. Elles engraissent moins vite qu’avec du maïs et du fourrage sous plastique. Ici les bœ broutent 3 ans avant abattage, deux fois plus longtemps que d’habitude. Une autre conception de l’élevage. L’idée c’est d’avoir une relation respectueuse avec le vivant au sens large. Évidemment ça inclut l’impact environnemental. Donc la gestion des déchets potentiels comme l’histoire du plastique pour nous c’est aussi de d’avoir un lien respectueux avec l’animal d’élevage, respecter sa physiologie. Donc c’est un ruminant, il a besoin de manger de l’herbe, il a besoin d’être dehors et c’est un individu à part entière. D’accord. Un choix écologique qui a donc des conséquences économiques. 10 % du chiffre d’affaires en moins mais 90 % des plastiques éliminés sous l’amicale pression des clients. La question des clients, elle est légitime, c’est comment on peut tous ensemble se passer du plastique à usage uni ? Seuls les emballages obligatoires dans l’alimentaire perdure. Les clients eux sont plus que jamais fidèles au petit camion blanc. [Musique] Pourquoi les sols sont-ils plus pollués que les océans ? Ça peut venir de la mise en décharge de fuite euh de perte de plastique dans l’environnement. Et puis euh la pollution des sols peut venir aussi de l’utilisation en agriculture de d’amendements organiques de compostes euh qui viennent euh des déchets qui ont été fabriqués à partir de déchets urbains. Et quand on va utiliser ce ce compost sur les sols, ça va enrichir le le sol en en microplastique qui n’était pas prévu au départ. Quels sont les dégâts des microplastiques dans les sols ? Ça va modifier euh la porosité du sol, donc le la circulation de l’eau dans les sols. Les propriétés microbiennes, la la les communauté de bactéries et de champignons qui sont présentes dans le sol et qui sont essentielles à la croissance des plantes. Euh ça va aussi impacter des petits anémaux très utiles au sol comme les verrs de terre quand ils ingèrent des particules de plastique. En quoi les microplastiques sont-ils dangereux pour les humains ? Les conséquences du plastique sur la santé humaine sont très bien connues en ce qui concerne les substances chimiques euh des plastiques, donc les additifs euh comme les pptalat ou les le bisphénol a. Cela va entraîner un certain nombre de maladies euh donc le diabète, la le l’obésité, euh l’infertilité euh chez les hommes et chez les femmes, mais également des maladies chroniques liées au système cardio-vasculaire ou au système respiratoire. Faut-il taxer le plastique ? Le coût du plastique en fait euh quand on achète un objet euh on paye pas le plastique. S’il est très peu cher, c’est euh artificiel puisque’en fait il y a beaucoup de subventions euh qui sont euh qui vont aux industries euh pétrochimiques, aux industries euh pétrolières. Donc c’est vraiment un système économique qui est biaisé, qui ne tient pas compte des impacts économiques en bout de chaîne sur lié à la destruction de l’environnement. Donc en effet, taxer davantage euh ces produits qui ont un impact sur l’environnement et la santé humaine pourrait être une solution. C’est la fin de cette émission. Retrouvez tous nos plans B sur le site de France 24, YouTube, X, Facebook et sur mes pages LinkedIn et Instagram. À la semaine prochaine à Stalego.

Nos sols sont dix fois plus contaminés que nos océans par les plastiques. Ces déchets sous forme de micro et de nanoparticules s’infiltrent partout. Même dans les champs et les étables via le compost contaminé, le paillage artificiel des cultures ou les emballages de la nourriture animale. Certains éleveurs comme Pédro et Sophie ont pourtant décidé de faire autrement. Leur ferme vise le zéro plastique.
#agriculture #plastique #pollution

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