La Chambre de commerce et la Chambre des métiers ont toutes deux rendu un avis commun cette semaine dans lequel elles appuient leur opposition à la réforme des retraites au Luxembourg.

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En clair, les deux chambres estiment que «les mesures proposées, tant en matière de sécurité sociale qu’en droit du travail, sont insuffisantes, inadaptées ou contre-productives au regard des défis structurels auxquels le régime de pensions est confronté».

À cet égard, «les deux chambres professionnelles s’opposent au projet, tout en réaffirmant la nécessité urgente d’une réforme structurelle garantissant la soutenabilité du système de pension à long terme».

Allongement et taux de cotisation, flexibilisation des études, régime progressif…

Plus concrètement, les deux chambres ont listé les multiples points sur lesquels elles s’opposaient à la nature de la réforme envisagée par le gouvernement.

À commencer par la durée de cotisation rallongée de huit mois d’ici à 2030, «un ajustement trop marginal pour influencer l’âge réel de départ à la retraite, l’un des plus faibles de l’OCDE», selon les chambres professionnelles.

L’augmentation du taux de cotisation à 25,5% «renchérit immédiatement le coût du travail dans un contexte de compétitivité déjà fragilisée, notamment pour les PME et les secteurs exposés à la concurrence internationale», selon les Chambres des métiers et du commerce. Cette hausse n’apporte «aucune réponse structurelle au déséquilibre du régime des pensions, dont les projections montrent clairement la non-soutenabilité à moyen terme», estiment-elles.

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La flexibilisation des années d’études constitue un autre point d’achoppement: celle-ci va «à l’encontre de l’objectif de soutenabilité car elle augmente encore la proportion de périodes non cotisées».

Enfin, les chambres ont exprimé leur opposition à «l’introduction d’un régime de pension progressive dans le Code du travail». Selon elles, «aucune plus-value n’est démontrée par rapport à la préretraite progressive et au cumul de revenus avec une pension anticipée». Autre problème: «ce mécanisme entraînerait une charge administrative et financière disproportionnée pour les employeurs en transférant vers eux la gestion et le paiement d’une indemnité relevant in fine de la sécurité sociale».

La conclusion est donc sans appel pour les deux chambres professionnelles: «Les mesures projetées ne permettent que de repousser marginalement l’apparition des déficits du régime de pensions» et que «seule une réforme globale, cohérente et structurelle permettra d’assurer la viabilité financière du système de pension, de restaurer l’équité intergénérationnelle et de préserver la compétitivité du tissu économique luxembourgeois.»