L’ère de la Super IA : serons-nous des “poissons rouges” ? • FRANCE 24
Bonjour, soyez les bienvenus dans la semaine de l’écho. La super intelligence artificielle pourrait remporter le prix Nobel de littérature et dépasser les humains au point d’en faire du poisson rouge. La déclaration du directeur général de Softbank, le japonais qui a investi 30 milliards dans le champion américain Open AI décrit un avenir dans lequel UNIA avancé surpasserait de 10000 fois les capacités du cerveau humain. Cette révolution améliorera-t-elle nos vies ? aggravera-t-elle la crise environnementale, sociale et économique face aux géants américains et chinois ? Une alternative européenne est-elle possible ? L’Afrique peut-elle tracer sa propre voie ? Et bien, pour répondre à toutes ces questions des femmes et des hommes en chair et en os, j’ai le plaisir d’accueillir Céline Antonin. Bonjour. Bonjour. Vous êtes économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques, l’OFCE co-autrice du rapport intelligence artificielle, croissance et emploi, le rôle des politiques. Aiun Badara Membé, bonjour. Bonjour. Vous êtes entrepreneur sénégalais, fondateur d’ndakia qui veut dire avancer avec LIA en wallof, une start-up basée à Dakar au Sénégal qui développe des solutions de transcription, de traduction, de vocalisation en wallof, en PE, en Aoussa et bien d’autres langues africaines. Jean-Baptiste Bouziger, bonjour. Bonjour, vous êtes cfondateur et PDG d’Ekimetrix, une société de conseils qui aide les grandes entreprises à mieux utiliser leurs données l’intelligence artificiel pour aller prendre des bonnes décisions et être plus performantees, moins polluvante. C’est bien ça ? Oui. La combinaison des deux si possible. Si possible. Guillaume Gralé, bonjour. Vous êtes journaliste et auteur de Pionniers voyage aux frontières de l’intelligence artificielle édité chez Grassé. Première question générale qui se lance, on va voir. Allons-nous devenir des poissons rouges face à des intelligences artificielles surpuissante ? Comment vous voyez ça ? Je pense que c’est une pierre de plus dans dans un narratif d’une super intelligence et je pense que c’est un narratif qui à la fois assez effrayant et peu souhaitable et qui nie un peu ce qui fait la singularité de l’intuition, de la poésie, de l’intelligence humaine. Donc donc Cédric Vilani disait “Moi, ça m’intéresse pas d’être un super humain. Si déjà je peux être un humain un peu meilleur, ce sera déjà pas mal.” Et je pense que ça devrait être plutôt notre objectif. Hm. Alum Badara, quel est votre avis sur cette déclaration du président de la Banque Japonaise Safban Bank ? Bon, beaucoup beaucoup de réserves. Pour moi, l’intelligence euh repose sur plusieurs nuances. Ça ne se résume pas seulement à la capacité de calcul, ni seulement à la capacité de pouvoir produire du texte et cetera. Donc, il y a énormément de couches très complexes qui font l’intelligence humaine. Je pense que sur beaucoup d’entre elles ou sur des tâches très spécifiques, on peut avoir des intelligences artificielles qui dépassent et dès aujourd’hui d’ailleurs les capacités de de l’homme. Mais je pense que l’intelligence en soi et plus particulièrement celle de l’homme est vraiment beaucoup trop nuancée pour que en si peu de temps on puisse arriver à ce qu’on devienne des poissons rouges. Je n’espère pas en tout cas ce scénario là. Gu Gral. Oui, mais c’est sûr que c’est une crainte qui remonte beaucoup et c’est intéressant qu’il ait utilisé cette expression du poisson rouge. Ça rappelle le le livre La civilisation du poisson rouge où on voyait qu’on abandonnait toute notre attention avec les notifications sur les téléphones par exemple et et plus globalement la crainte de l’apocalypse cognitive. Moi, je pense effectivement que ça sera une intelligence différente, c’està dire plus performante sur certains aspects. On a parlé de la capacité de calcul, la mémoire par exemple, mais moins moins sur d’autres. C’est plutôt une hyper intelligence pour reprendre l’expression de Emeric Rouchet qui vient de un chercheur en IA qui vient de sortir un livre qui s’appelle de de cette sorte. Donc euh je pense qu’il faut faire attention. En fait, tout dépend aussi de ce qu’on en fera. Et euh si effectivement on décide au lieu de de réfléchir euh dès qu’on a une petite question de se remettre tout de suite à chat GPT Perplexity ou Cloud et bien là effectivement on verra ça a été démontré par des études du MIT où euh on a aussi observé l’hypocamp des chauffeurs de taxi à Londres qui ont perdu en mémoire. Il faut continuer dès qu’on peut faire travailler sa mémoire et à réfléchir. Vous êtes d’accord ? C’est les Oui. Alors je suis d’accord sur tout ce qui a été dit. Je pense que en plus alors effectivement sur le fait que l’intelligence est complexe et effectivement une intelligence artificielle en plus pour moi c’est c’est pas une intelligence au sens humain du terme et justement en fait elle ne fait que recombiner des choses effectivement existantes et que ce par quoi l’humain se singularise c’est sa capacité de créer de créer du nouveau et je pense que le prix Nobel de littérature il a intérêt à récompenser justement cette nouveauté et le fait que on ne fait pas avec de l’ancien et que c’est justement tout ce qui est tout ce qui est nouveau et je pense que ça pose la question de l’apprentissage aussi et du fait que moi qui suis dans aussi dans l’enseignement, il ne faut pas laisser tomber tous les savoirs élémentaires également qui vont aussi servir de de tremplin justement à tous les jeunes qui vont ensuite devoir créer et c’est-à-dire qu’on ne doit pas laisser même si on doit intégrer bah c’est-à-dire à la fois le calcul, à la fois la manière dont les choses sont faites et que justement je pense qu’il faut pas déléguer une trop grande part à l’IA. Il faut intégrer l’IA dans les contenus, faire des cursus avec le droit et l’IA et cetera, philosophie et a et cetera. Mais en revanche, il faut vraiment que les savoirs fondamentaux demeurent et il faut vraiment que les jeunes continuent à apprendre des langues, des façons de programmer et cetera. Donc je pense que dans l’enseignement, c’est très important de garder ça à l’esprit. Une fois ce recadrage fait, on peut peut-être parler maintenant des des solutions il y a puisque Jean-Baptiste Boui, je vois 19 ans que vous conseillez des grandes entreprises grâce à leurs données. Vous transformez des masses d’informations en recommandations concrètes pour mieux vendre, dépenser moins, mieux gérer les stocks, la logistique, mieux cibler, fidéliser les clients. Comment vous regardez, vous appréhendez cette accélération actuelle de l’IA ? Est-ce qu’on reste en ce qui vous concerne dans l’aide à la décision ou est-ce qu’on commence à déléguer des décisions très stratégiques ? Où est-ce que vous fixez la limite ? Alors déjà effectivement on ne fait pas que conseiller puisqu’on on délut d’ et on le fait sur des sujets stratégiques ou dit critiques, c’est-à-dire quelles sont les prises de décision qui font qu’une entreprise est plus ou moins compétitive et unique finalement. Euh et donc euh moi je le vois comme si si j’exagère un peu comme un outil de plus, même si c’est un outil qui a fait beaucoup bouger les lignes et je pense qu’on est dans une phase aujourd’hui c’est-à-dire ça a vraiment fait changer les décisions des entreprises. Qu’est-ce que vous voulez dire par bouger les lignes ? Pas les décisions des entreprises mais la façon de faire notre travail. L’avantage d’avoir fait ça pour 19 ans, c’est que je vois les choses qui ne changent pas. C’est-à-dire que ça reste par exemple bah ça reste compliqué de de déployer des des solutions dans des grands groupes et il y a tout un facteur humain de changement, d’adoption euh de de d’être crédible. Euh et donc par exemple pour être crédible, il faut des solutions qu’on appelle interprétables. Savoir expliquer pourquoi on prend une décision. Et donc dès que vous êtes sur des décisions stratégiques, euh il n’y aura pas de délégation totale à Lia parce que vous avez besoin d’avoir un faisceau de preuve qui vous dit c’est la bonne décision. Et donc ça c’est tout de suite vous êtes beaucoup plus dans une notion d’interface. Et la deuxième chose c’est que on parle énormément des grands modèles de langage les LLM en pensant qu’ils ont réponse à tout. Or les solutions donc GPT les Oui, voilà les donc open AI anthropique même mistral c’est c’est des modèles de langage et en fait il faut le voir vraiment comme euh une chose qui va accélérer plutôt l’adoption et le changement que comme les choses qui vont résoudre les problèmes les plus difficiles. La plupart des problèmes de prise de décision entreprise sont des problèmes quantitatifs sur lesquels des modèles y compris statistiques ou de machine learning, donc qui est déjà une première étape de d’intelligence artificielle, on va dire un premier pas vers l’intelligence artificielle sont les réponses les plus précises et et les modèles de langage sont là pour faciliter l’accès à ça. C’est-à-dire qu’au lieu d’avoir besoin de personnes très douées en data pour aller requêter ces modèles là, en fait, ils vont pouvoir poser des gens du métier vont pouvoir poser des questions en langage naturel. Par exemple, comment dans un contexte d’inflation adapter ma stratégie prix et promotion sans exclure, sans créer un problème d’accessibilité pour mes produits pour les ménages les les plus modestes ? Ça c’est une question complexe. Si vous devez l’intégrer en langage data pour poser la question, bah ça réclame en interne d’avoir des gens avec des compétences assez avancées et de plus en plus les modèles langage permettent à partir d’une question comme ça d’aller naviguer dans tous les modèles qui eux ben ont les réponses précises. Adun Badara Mengé, votre start-up, elle permet donc de transformer la parole en texte, de faire parler une machine dans des langues africaines qui ne sont pas nécessairement dans le viseur des grands, on va dire, des grands modèles occidentaux. Il y avait un vrai besoin, c’était quoi ? De permettre à des personnes qui par exemple lisent mal le français, l’anglais de pouvoir accéder à des services ex essentiel dans leur propre langue. Effectivement, je pense que il l’a déjà très bien expliqué. Les modèles de langage, mais le langage de façon générale est le meilleur moyen d’accès à l’information. Euh aujourd’hui euh vous avez à peu près 560 millions de personnes d’après la Banque mondiale, 160 60 pardon millions d’Africains qui s’expriment principalement dans leur langue nationale qui parlent donc Wallof, Housa, Bambara Peont aucune idée de ce que nous sommes en train de dire sur ce sur ce plateau. Ça veut dire que grâce à votre application, ils pourront écouter l’émission dans leur langue. Ils pourront soit lire les sous-titres euh dans le dans leur langue, mais s’ils ne savent pas lire ce qui est en tout cas lire leur langues, ce qui est la majorité euh de cette population là, ils peuvent avoir des doublages, ils peuvent avoir grâce à des voies de synthèse euh des des doublages dans leur langue. Mais il faut le comprendre en fait comme une porte d’accès parce qu’en fait aujourd’hui la vraie barrière qui qui freine l’avancée numérique ou l’inclusion numérique, j’ai envie de dire, surtout en Afrique, c’est la langue. Nous avons déjà énormément de de solutions qui existent qui permettent de résoudre beaucoup de problèmes, mais ces solutions n’arrivent pas à trouver à trouver leur place chez les populations qui en ont le plus besoin parce que ces solutions sont créées dans des langues que ces populations ne prent ou même si voilà il les parlent. Oui, pardon. Finissez votre phrase, je vous en prie. D’accord. Ou même si il les il les parlent ou ils ne savent pas forcément leur lire les lire pardon. Et c’est pour ça que nous on insiste énormément sur la voix. Comment se fait le choix des langues euh que vous allez justement utiliser dans votre application ? C’est quoi ? C’est le poids démographique, c’est euh les ressources disponibles pour entraîner les Modelia ? Comment ça se passe ? Euh c’est d’abord euh d’abord un choix très très très égoïste, j’ai envie de dire. On a commencé par le Wallof parce que notre sénégalais voilà était principalement constitué de de sénégalais. Faut savoir que le Wallof s’est parlé par entre 10 et 15 millions de personnes. Euh ensuite, on a commencé le le P qui est parlé par 45 millions de personnes. Donc bien sûr, il y a ce ce poids démographique là, mais il y a aussi le contraire de la représentativité dans les autres modèles. C’est pas parce qu’on le parce qu’on trouve beaucoup de données disponibles qu’on le fait, c’est au contraire parce que on choisit des langues qui sont sous-représentées dans les modèles existant, que ce soit les grands modèles de langage ou dans des modèles de transcription et de vocalisation qui existent déjà. Derrière la question de la langue, vous vous l’avez ce qui un petit peu, il y a la question de la la souveraineté en Afrique. Comme vous, il existe un un réseau de chercheurs, d’initiatives qui utilise l’IA pour des besoins locaux, que ce soit en santé, en agriculture, dans les services financiers, dans l’éducation. Est-ce que c’est le début d’un basculement où des acteurs africains veulent contrôler leurs données, leurs infrastructures, leurs modèles ou c’est simplement de de enfin ils ne veulent plus être de simples sous-traitants ? Alors, je pense qu’il y a un peu des deux, mais il faut comprendre que la question de souveraineté et surtout pour moi dans le dans le domaine de l’intelligence artificielle, elle est elle est vital. Euh aujourd’hui, une IA qui aide à la prise de décision, si on n pas de contrôle sur cette IA là même, c’est qu’on perd le contrôle même qu’on peut avoir sur l’influence à la décision. Donc ce n’est pas seulement un besoin de ne plus être des sous-traitants ou autres, c’est vraiment un besoin de d’avoir en main euh son avenir qui serait un avenir fortement influencé par l’IA. Et de facto, il nous faut donc avoir une main mise sur ces modèles, sur les données sur lesquelles euh ils sont entraînés, sur même les infrastructures sur lesquelles ces modèles sont en train de tourner. Si un seul démaillon de cette chaîne-là euh fait défaut, c’est que cette souverainetél que cutopique et c’est un danger comme jamais pour moi, on en a vu dans dans l’évolution de la technologie. Hm hm. Kim Gré, vous avez consacré un chapitre de de votre livre sur l’Afrique. Justement, ce mouvement, vous l’avez constaté ? Est-ce qu’on voit se dessiner une stratégie africaine où on en est encore au stade d’initiative isolée ? Oui, il y a une conférence qui est absolument géniale Karina qui s’appelle les conférences Indaba. Ça a été la 7e édition cet été. Il y aura une 8e édition à Lagosse l’été prochain. Voilà, ça a déjà eu lieu donc à Tunis, à Kigali ou encore à Dakar. Et c’est effectivement il y a de plus en plus de chercheurs. Alors des chercheurs qui peuvent être issus de la diaspora mais qui peuvent aussi travailler en Afrique, s’appuyer par exemple sur l’institut mathématique AIMS qui est basé à la fois à Kigali et en Afrique du Sud. Et puis on voit beaucoup d’initiatives un peu qui ressemblent à la vottre comme l’initiative de Ponomie Moiloa et les Lapa. Euh ce qui est intéressant euh c’est la création de données africaines. Euh Kate Calo, c’est une entrepreneuse qui est euh née en France, qui a travaillé aux États-Unis et qui a installé aujourd’hui au Kenya et elle veut installer avec Mini des satellites dans l’espace pour avoir des données agricoles africaines pour dire euh c’est assez fort, on ne veut plus être une colonie numérique. Donc effectivement reprendre cette indépendance, cette liberté et en matière de langue là on est encore dans les modèles de de langue. On sait pas à quoi va ressembler l’IA du futur. Hm hm. Badar, quelles sont les principales difficultés ? On parle de d’infrastructure technique, on pense évidemment à ces à ces gigantesques centres de données qui sont gourmands en eau, en énergie. C’est quoi ? C’est le fait que vous vous êtes soumis à des coupures d’électricité. Parfois, l’accès aux capitaux peut être compliqué. Qu’est-ce que Qu’est-ce que vous diriez ? Quel est le défi le plus important ? Bon, je pense que le défi le le plus important lorsqu’on parle spécifiquement en tout cas de l’intelligence artificielle et surtout euh en matière de langue, c’est évidemment l’accès aux données parce que la la somme de toutes les langues africaines, leur représentativité euh sur internet, c’est 0,02 % de l’ensemble des données disponibles sur internet. Et là, je parle de toutes les langues africaines. Vous avez l’Africans, vous avez le Bambara, le Husa, le Swahili, tout cela ne représente 0,02 % de toute la donnée disponible sur internet. et ce n’est donc pas assez pour avoir des modèles assez performants pour pouvoir aller en production. Du coup, il y a tout un défi de de collecte de données, parfois de création de données. Euh structurer cette donnée-là pour qu’elle puisse entraîner des modèles performants. Et ensuite vient la question de l’infrastructure parce qu’effectivement euh si cette souverainetélà euh on l’entend comme étant quelque chose de d’holistique, il nous faut avoir les infrastructures sur lesquelles ces modèles-là peuvent être entraînés et ensuite peuvent être peuvent tourner pour servir, ce qui n’est pas forcément toujours le le cas. Euh et ensuite, je ne pense pas que les autres les autres barrières que nous avons pu avoir euh sur le numérique de façon de façon générale, qu’on les ait toujours à l’air de l’intelligence artificielle parce que pour moi, c’est justement à ça qu’elle doit servir. Euh aujourd’hui, on pouvait avoir des des des lacunes ou des tards comme le manque d’équipement euh d’équipement lourd dans le domaine médical et cetera qu’aujourd’hui l’intelligence artificielle permet de de résoudre à partir seulement d’un d’un téléphone. Et c’est pour ça que pour moi c’est une c’est une opportunité énorme pour autant que l’on règle ces quelques ces quelques problématiques là qui sont la donnée, l’infrastructure et enfin j’ai envie de dire les capitaux sans oublier les talents qui doivent mettre en œuvre tout cela. Donc un capitaux financier et humain. Voilà Jean-Baptiste Bich votre entreprise elle emploie 500 personnes en Europe. Elle réalise la moitié de son chiffre d’affaires hors de France. Vous êtes l’un des rares acteurs européens positionnés face au mastodontes américains et chinois. Comment des entreprises comme la vôtre peuvent-elles résister à la concurrence des géants américains euh qui concentrent les données, les puissances de calcul, les talents ? Euh je pense que alors déjà on est on a aussi des filiales euh aux États-Unis et et euh en Asie, à Hong Kong, à Shanghaiï euh et en s’installant chez vos concurrents. Voilà. Exactement. Non, mais le je je pense que il faut jouer là où là où on peut gagner aussi. Et je pense que la force de l’Europe et de la France en particulier, c’est d’avoir des talents des talents sur la résolution de problèmes. Donc je je remploie le mot data science, donc la science de la donnée, on a des talents mathématiques, des talents d’ingénierie qui permettent d’avoir vraiment une qualité supérieure. Et d’ailleurs, les laboratoires américains de tous ces géants sont remplis. Alors de Chinois, d’indiens et aussi pas mal de français et et donc les Américains, leur énorme force c’est le passage à l’échelle, c’est la vitesse, c’est le c’est le produit, c’est la façon de de packager tout ça dans des produits. L’énorme force des Chinois comme des Français, c’est de résoudre des problèmes parfois sous contrainte, ce qui peut permettre aussi d’être plus frugal, donc moins dépendant. euh la frugalité, on en parlera peut-être tout à l’heure, la frugalité et aussi une source de souveraineté puisque vous êtes moins moins dépendant des infrastructure. Et donc l’idée c’est d’aller choisir euh voilà, on parle beaucoup encore une fois quand on parle des modèles de langage, on parle des fondations comme quand on parle des data center, c’est-à-dire de cette infrastructure pour ensuite développer des solutions. Les solutions sont des applications de tout ça et l’application c’est beaucoup moins vorace en capitaux. on peut être beaucoup plus frugal parce que de toute façon quand on va devoir déployer ça pour 50 marques dans 100 pays, il va falloir des choses beaucoup plus petites. Et donc sur ces sujets très verticaux, c’est-à-dire pour une industrie donnée, quand on résout des problèmes pour le secteur de l’automobile, de la santé, on peut faire des choses très efficaces et où du coup battre même les Américains chez eux. C’estàd que il y a pas mal de sujets sur lequel nous travaillons pour des entreprises américaines en battant en appel d’offre que des concurrents américain et je pense qu’on a cette capacité à construire un autre type de leadership en Europe. Salut Antonin. Euh est-ce que enfin vous vous partagez dans vos observations ces atouts français européens ? Oui. Alors oui oui enfin je je partage ce constat. Alors, c’est vrai que en fait en Europe, on a une recherche à mont en tout cas sur l’IA et de manière générale sur l’éthique, mais en particulier sur l’IA, qui n’a rien à envi États-Unis, à ce qui peut se faire en Chine. Et ce qui pose effectivement problème, c’est la partie commercialisation. C’est la partie passer de cette recherche fondamentale à l’innovation en fait. Et donc c’est là que on n’est pas forcément très bon. Et il y a aussi un problème qu’on retrouve d’ailleurs dans dans d’autres domaines qui est la manière dont on finance dont on finance les jeunes entreprises, dont on finance euh les jeunes pousse entre autres. Et donc par exemple le capital risque qui effectivement euh est plus lacunaire en Europe et plus lacunaire en France que ce qui peut être aux États-Unis. On a cette capacité effectivement de faire grandir les entreprises qui est beaucoup plus forte outreatlantique par exemple que ce qu’elle n’est en France. Alors, sachant qu’en Chine, c’est encore différent. C’est encore un autre modèle de capitalisme avec des entreprises qui sont très aidées, des plans et cetera, enfin nous on pâtit justement de ça, de cette difficulté de faire passer les entreprises de de cette taille de jeune pouce à des choses plus plus grandes. Et donc, c’est ce qu’on ce qu’on appelle de ces vœux. Euh, Jean-Baptiste Bousi, vous diriez que les autorités françaises et européennes, elles ont compris Lia, ce que change Lia ou est-ce qu’elles sont en retard ? En retard d’une guerre. C’est un peu une question piège, non ? Je pense qu’ils sont il y a eu il y avait un besoin de de changer de d’étape. Il y a une prise de conscience cette année entre le sommet de l’IA en février et là les derniers le sommet sur la souveraineté numérique européenne à Berlin il y a 2 semaines et une prise de conscience que le sujet n’était pas qu’un sujet d’infrastructure. Euh et de la même façon, il y a une prise de conscience de l’État et notamment de la Frenchtech qu’il fallait passer à une autre phase que la phase qui était intitulée Startup Nation. sur laquelle on on a pas malé parce que euh l’idée c’est de construire alors dans le vocabulaire tech, on dirait des scale-up mais ce qui revient en en français à dire des PME de la technologie qui sont capables d’être des leaders mondiaux. On a des PME de l’industrie, notamment dans l’industrie aéronautique qui sont des leaders et on peut le faire aussi pour la technologie. Et donc, il y a cette bascule-là qui prend beaucoup de temps. Euh la bascule, elle sera réussie quand on pensera euh encore une fois de manière verticale, c’est-à-dire comment on organise des filières. Les États-Unis sont extrêmement bons pour dire sur le renseignement, sur l’espace et cetera, on va mettre un grand coup d’accélérateur et structurer une filière qui comporte certes peut-être des géants, mais aussi beaucoup de PME, mais on crée des écosystèmes qui tirent tout le monde vers l’eau. Le le mais avec des gros moyens ou ça passe par la commande gros moyen. Mais je pense que quand on est précis sur ce qu’on cherche à résoudre, on peut être très malin et faire des choses assez magiques. Et je pense que il faut à un moment se dire et c’est là on va reparler d’unicité, de singularité culturelle. On va se dire quels sont nos sujet de société, quel est le type d’IA qu’on veut construire. C’est vraiment un sujet sociétal. Et donc une fois qu’on est précis là-dessus, organiser une filière euh euh pour résoudre ces problèmes-là, ça coûte pas des milliards. En fait, comme on est biberon aux annonces centaines de milliards, on on se rend pas compte que avec des annonces en dizaines de millions ou en centaines de millions, c’est beaucoup à notre échelle, à l’échelle d’un état, c’est faisable. On peut faire des choses très magiques sur des sujets de société comme la santé ou l’environnement par exemple. qui ont gré dans votre livre, vous racontez ces français passés par les big tech, les méta deep mind, les Google qui reviennent bâtir des alternatives européennes. On pense évidemment à Mistral le chat GPT français. Ouais. S’agit-il de Fran tireur ou d’un véritable mouvement ? Oui. Alors, c’est assez intéressant parce qu’ils s’entendent plutôt bien entre eux. Alors, pour la petite histoire, souvent il ils vont diviser leur salaire par 10, 15 ou 20. Antoine Bord par exemple qui dirigeait le laboratoire d’intelligence artificielle de MÉTA à Paris. Aujourd’hui, il a rejoint Helsing. Donc, c’est une société franco-allemande de défense qui est qui est très prometteuse, qui est assez active en Ukraine. Bertrand Ronpierre qui était chez Google, lui, il rejoint l’agence ministérielle pour l’innovation de défense avec l’intelligence artificielle et là, il a il a beaucoup perdu en salaire, mais il est il est très content de de s’être installé dans un campus dans l’ouest de la France avec d’autres chercheurs et il il a donné, il donne véritablement un sens à sa vie. Enfin, il dit “Moi, j’ai gagné beaucoup d’argent quand j’étais jeune. Maintenant, je considère que j’en ai plus besoin. Je veux véritablement ce sont souvent aussi des polytechniciens. Donc, ils retrouvent un petit peu le l’ADN de de leurs études. Ce qui ce que je pense souvent ils disent on a du mal aussi à comprendre effectivement, vous parliez tout à l’heure Carina des commandes publiques et bien que les commandes publiques réservées aux start-up n’aillent pas 100 % pour les start-ups françaises ou européennes. On a aussi du mal à imaginer de manière symétrique que l’État fédéral américain achèterait ailleurs qu’aux États-Unis. C’està-dire que si on commençait déjà par ça, par là, ben on aiderait ces start-ups à à aller de l’avant. Mais c’est souvent parce que c’est plus cher, non ? Queon ne prend pas des solutions françaises ou européennes. Pas du tout. Je pense pas. Je pense qu’il y a encore une certaine C’est c’est marrant parce qu’on on pêche parfois par arrogance et parfois on a un complexe d’infériorité. Euh, ça fait mieux d’acheter américain. Euh, ça fait euh c’est c’est moins risqué euh de d’acheter un grand groupe américain qui a une start-up française ou européenne. Ceci dit, c’est en c’est une des éboes d’annonce. En tout cas, c’est on va dire une intention affichée par le chancelier allemand et par le président Macron à Berlin de dire rénover l’achat public. Effectivement aujourd’hui c’est extrêmement complexe. Oui. Et et si je puis me permettre, c’est ça c’est un écueil qu’on observe de manière générale, c’est vraiment euh cette ce fait que on a mis très en avant la concurrence au niveau européen et sans doute aux déprimants. Enfin, chaque zone du monde, que ce soit les États-Unis, la Chine et cetera, ont quand même des véléités protectionnistes, on peut le dire, ou en tout cas de favoriser leur marché intérieur. Alors, même si ça n’empêche pas que moi je suis pas une un chentre du du protectionnisme, mais en tout cas la concurrence à tout craint. On a fait beaucoup contre nos voilà sous réser sous réserve de préserver la concurrence. On a empêché l’éclosion les aides d’état et cetera et on a peut-être un peu trop regardé ça et pas regarder le fait qu’on avait effectivement intérêt à avoir une souveraineté nationale, à avoir des industries. Donc donc je pense que il faudrait un peu changer le curseur. Il faut sans doute revoir aussi une partie du droit de la concurrence parce que elle a été peut-être un peu trop zellée si j’ose dire. enfin voilà et un peu trop contre nos entreprises et sans doute très différemment de ce que font les pays, c’est normal, chacun défend ses intérêts. Je pense que dans un grand marché mondial, c’est tout à fait sain et légitime en fait. Alors, le développement fulgurant l’IA s’accompagne également de la crainte d’une d’une case sociale. Fin octobre, le géant du commerce en ligne Amazon annoncé la suppression de 14000 postes remplacés par des repos d’Opé à LIA. Faut-il s’en inquiéter ? reportage de nos confrères de France 2. L’information fait la une de toutes les télévisions américaines. Le géant Amazon lance l’un des plus grands plans de licenciement de son histoire. Nous avons réussi à joindre l’un de ses salariés, remercié du jour au lendemain. J’ai vérifié mes emails professionnels ce matin et j’ai vu l’annonce. J’ai appris que mon poste était éliminé à cause des changements d’organisation. au sein d’Amazon. Comprenez un virage vers l’intelligence artificielle et les nouvelles technologies. Amazon assume dans un communiqué envoyé à tous les employés. Nous devons adapter notre organisation. On doit se rappeler que le monde change rapidement. Cette génération d’intelligence artificielle est la technologie la plus transformatrice depuis internet. 14000 salariés d’Amazon licenciés et ce n’est potentiellement que le début. Car voici désormais à quoi ressemblent les entrepôts de l’entreprise. Des robots partout à tous les postes ou presque pour préparer et déplacer les colis et l’intelligence artificielle pour remplacer les fonctions support. Une révolution assumée par Amazon qui se veut précurseur et l’affiche dans les médias depuis des mois. Dans l’histoire de l’évolution technologique, il vaut toujours mieux avoir un coup d’avance. C’est ce qu’on fait. Donc oui, on va devoir renvoyer quelques salariés dont les tâches sont automatises, mais on va embaucher d’autres spécialistes de l’IA, de la robotique. D’autres entreprises américaines comme le géant de la grande distribution Walmart ont déjà invoqué l’IA en mai dernier pour justifier des licenciements. La situation inquiète fortement ici car Amazon est le deuxè plus gros employeur privé des États-Unis. L’entreprise n’a pas précisé si ces licenciements concerneraient d’autres pays, mais en France, les syndicats ont indiqué que ce serait le cas. L’un des plus grands plans de licentiment de son histoire. On voit que ça concerne également d’autres groupes comme Walmart ou également le le géant informatique HP. Céline Antonin. Est-ce le début de la vague ? À quoi faut-il s’attendre ? Bon, alors c’est vrai que c’est très difficile de savoir de façon certaine ce ce à quoi il faut s’attendre. Euh ce qu’on peut dire c’est qu’il y a en fait deux effets dans le dans les effets de l’IA et sur l’emploi. Alors d’abord une première chose c’est que aujourd’hui on est dans une phase d’IA générative euh donc avec euh une une IA qui va en fait cibler des métiers euh col blanc. Alors qu’avant on était effectivement dans les différentes révolutions industrielles. C’était plutôt les personnes moins qualifiées qui étaient ciblées. Aujourd’hui c’est des personnes qui peuvent être moyennement voir très qualifiées qui peuvent être ciblées par cette révolution. Il y a deux effets. Il y a un effet de remplacement de l’emploi puisque vous avez certains emplois qui vont devenir redondants avec la machine et donc qui vont des facto disparaître. Et il y a un effet aussi de complémentarité et d’augmentation. C’est-à-dire que l’IA va faire certaines tâches mais euh l’humain va pouvoir se recentrer sur d’autres tâches et va même pouvoir en fait en créer d’autres. Donc il y a un effet aussi de complémentarité qui là peut permettre de créer des emplois. Alors nous économistes, comment on raisonne quand on essaie de faire un peu cette arithmétique ? Ouais. dans la balance est-ce qu’il y a plus de création, plus de destruction quand on essaie de raisonner c’est que si on essaie de raisonner sur les données qu’on a à passer compliqué parce que l’IA génératif c’est 2022 donc on a peu de de rétro pour pour arriver à raisonner. Certains l’ont fait et disent que en fait il y a plutôt un potentiel de plus de productivité mais ils observent pas forcément un fort effet sur l’emploi. L’autre manière c’est de dire essayons de voir quelles tâches vont être supprimées dans le futur. Donc il y a des études qui ont été faites notamment par l’OCDE ou le FMI pour essayer de voir quelles sont les tâches qui potentiellement sont supprimées. Et en fait ce que disent ces études, c’est qu’elles sont plutôt positives. C’est-à-dire que il y a moins de tâches qui sont à potentiel de remplacement que de tâches qui sont enfin donc qui pourra être substitué par l’IA que de tâches qui pourraient être augmenté par l’intelligence artificielle. On est par exemple à 5 % pour les les tâches qui pourraient être remplacées et autour de 13 % pour les tâches qui pourraient être augmentées. Alors, sachant que ce qu’on considère comme les emplois qui pourraient être remplacés, c’est ceux pour lesquels vous avez beaucoup de tâches et qui en fait sont toutes potentiellement faisables par l’IA. Quand vous avez des tâches qui sont très remplaçables et d’autres qui ne le sont pas, là on peut dire l’emploi a priori va subsister parce que il y aura des choses que la machine ne pourra pas faire. Mais donc ce qu’on voit c’est que tout ça c’est quand même un peu complexe et que on fait quand même des fortes hypothèses. D’ailleurs, il y a quelque chose d’assez euh enfin d’assez ironique, c’est que souvent on demande même à dans certains articles à Chat GPT de lui dire en fait quelles sont les tâches qui potentiellement pourraient être faites par la machine. Donc vous voyez un peu le voilà le genre de travail qu’on fait. En tout cas, tout ça pour dire que effectivement dans cette arithmétique, il y aura sans doute quand même encore un besoin d’humain sur pas mal de tâches. Donc voilà, mais sachant que quand même on a cette grande inconnue qui est que on ne sait pas en fait demain vu les progrès de LIA et le fait que c’est quand même une révolution qui va très vite, on raisonne un petit peu avec de la prospective et avec ses limites. Ouais, c’est ça. En fait, ce qui ce qui est assez frappant moi c’est vraiment le côté accélération, c’est c’est comme un tourbillon, un tremblement de terre. Et moi je pense que ça pose énormément de questions en terme de création d’inégalité malheureusement mais surtout de formation. C’est-à-dire que n’importe quel job, on on se rappelle de l’expression de Dario Amodai, un bain de sang chez l’école blanc à Horizon 5 ans, on a commencé à le voir, beaucoup moins de de jeunes Américains sont embauchés en ce moment donc tout le monde est potentiellement touché. En tout cas à plusieurs tâches comme vous le dites qui peuvent être remplacé. Jean-Baptiste Busich, votre solution concurrence frontalement les grands cabinets de conseil. Ont-ils pour autant disparu ? Se sont-ils adaptés ? ont-ils développé leur propre solution IA ? Alors, ils sont tous conscients que le futur de leur métier, mais même près I générative he que le futur de leur métier est est outillé. Ils ont supprimé des emplois me semble. Ils ont supprimé des emplois et certains se sont fait prendre à à utiliser LIA de manière un peu abusive qui inventé des des et donc moi je pense dans toute la l’automatisation des tâches répétitives, les gagnants sont ceux qui auront compris qu’est-ce qui fait le sel, qu’est-ce qui fait la vraie différenciation de leur métier. En l’occurrence, les grands cabinets de conseil en stratégie, ce qui fait leur différenciation, bah c’est le positionnement stratégique, la compréhension d’un marché pas et alors que c’était devenu des machines à produire des des des slides diapositives PowerPoint et et donc dans chaque métier, c’est comme ça la le agences de pub en ce moment sont sont bouleversées par ça. Mais qui sera gagnant ? c’est celui qui aura le meilleur planning stratégique, donc qui inventera les concepts publicitaires. Et donc il faut avoir il faut à chaque fois se dire qu’est-ce qui dans l’humain restera distinctif et qu’est-ce comment on va pouvoir l’amplifier et pour qu’il y ait effectivement plutôt un déplacement des masses dans Daniel Can disait prix Nobel d’économie disait dans toute révolution il y a des gagnants et des perdants et donc c’est le projet de société pour s’occuper des perdants mais faut-il voir le risque de laisser pas mal de monde quand même sur le bord du chemin parce que là vous vous parlez quand même de de compétences qui sont assez limitées finalement dans la nature. Est-ce que ça va pas accentuer les fractures sociales entre ceux qui voilà savent piloter ces outils et ceux qui les subissent ? C’est là où où il faut le prendre et c’est c’est là où je pense on sera d’accord pour dire que c’est des projets de société qui sont donc très liés à la culture. Donc c’est plus qu’un outil puisque ça devient un outil d’ailleurs géopolitique et cetera. Et donc culturellement aux États-Unis, d’ailleurs vous le voyez dans le style de communication hein pour annoncer ces ces licenciements, il y a un culte de la performance et aux États-Unis c’est perçu comme normal et donc très positif en bourse de dire ceux qui ne suivent pas, on les laisse au bord du chemin. Je pense c’est pas notre projet de société. Oui. Et et justement pour abonder dans ce sens, il y a par exemple une question qui se pose pour la formation des jeunes, des jeunes qui arrivent en entreprise parce que effectivement ce qu’il apparaît avec les premières études c’est que c’est sans doute les jeunes qui sont enfin les jeunes disons la la tranche 22 25 ans qui seraient les premiers touchés justement par cette révolution et par le fait de potentiellement ne pas avoir autant d’emploi qu’avant. Donc dans certains métiers de développeurs et cetera, on le voit déjà. Donc c’est pour cela que la la question va être parce que effectivement pour devenir bon dans son métier, il faut aussi commencer par pratiquer parfois faire des choses un peu répétitif. Donc c’est là qu’il y a un vrai enjeu. Et justement aussi pour répondre sur ce que vous disiez, c’est que je pense que ce qui pose problème, c’est qu’il peut y avoir des filières, certains emplois par exemple des emplois administratifs intermédiaires qui peuvent être très touchés. Donc il peut y avoir des des filières qui sont qui subissent beaucoup plus cet impact et d’autres qui le subiront beaucoup moins. Donc là aussi ça pose des questions sur la la requalification sur la formation continue qui sont des questions très urgentes à résoudre. Voilà, je voulais dire tout à l’heure que c’est c’est pour moi c’est c’est l’une des raisons pour lesquelles l’Afrique selon moi n’a pas d’autre choix que de réussir cette révolution là parce que lorsqu’on parle des questions d’emploi de formation je pense qu’on est encore plus encore plus à risque que dans d’autres endroits d’autres endroits du monde. Et aujourd’hui, moi, j’ai eu la chance d’enseigner dans une dans une université privée au Sénégal et je me suis rendu compte au fil des années euh que beaucoup de choses qu’on enseigne à nos à nos étudiants sont des choses que dès aujourd’hui la machine fait mieux que objectivement. Et en fait, on a beau avoir des des des politiques ou ou des des airs et de se dire que bon, l’homme de façon générale est supérieur à la machine, mais on arrive à un point comme on l’a vu dans la vidéo chez Amazon où le capitalisme oblige l’entreprise à optimiser comme on le dit et à tout simplement choisir de confier certaines tâches à la machine plutôt qu’à l’homme. Et je suis très d’accord avec ce qu’il ce qu’il disait. ça nous interpelle énormément sur plus un projet de société qui touche à la la sociologie, la philosophie et même plus qu’à la technique. Et c’est une question beaucoup plus pressante selon moi euh qu’on peut le qu’on peut le réaliser en ce moment. Oui, un tout petit clin d’œil justement sur le Sénégal parce que je j’ai la chance de connaître comme vous je crois Husen Dembo. Il me montrait c’est un entrepreneur qui utilise un cinéaste qui utilise beaucoup d’images générées par l’intelligence artificielle pour créer de nouveaux films et ça c’est assez bluffant à ce qu’il fait. Et il me montrait les campagnes de publicité qu’il est en train de créer pour la Cann pour la la Coupe d’Afrique des nations qui va bientôt se dérouler. et me disait ça va être un tremblement de terre pour les agences de publicité en Afrique. Et là, on voit euh il y a un lipfrog, c’est-à-dire que cet entrepreneur est bien en avance de de beaucoup d’agences euh de publicité euh européenne ou américaine. Hm hm. Non, si si non, mais c’est en fait euh euh on va revenir au narratif, le narratif qui guide cette transformation et cette révolution. Si c’est un narratif de la performance et de la productivité, on va détruire énormément et on va aussi perdre en qualité. Et donc en fait, il faut repenser aussi ce qui fait unicité, différenciation, compétitivité. Voilà. Allez-y Céline enant très rapidement qu’on puisse parler aussi d’environnement très rapidement. Je pense que comme vous le disiez très justement, c’est vraiment une question aussi de projet de société. Est-ce qu’on a envie par exemple d’être un jour recruté uniquement par une intelligence artificielle, licencié par une intelligence artificielle ? Aujourd’hui, c’est pas faisable en droit français, mais je veux dire voilà. Donc c’est aussi ça la question. C’est-à-dire que l’IAF sera ce qu’on en fera également. Bien sûr. Alors, consommation d’électricité, besoins croissants en eau pour refroidir les centres de de données. Le développement de l’IA à grande échelle à un coût environnemental très concret. Jean-Baptiste Bouige, vous promettaz l’inverse, utiliser la donnée et l’IA pour réduire l’empreinte carbone des entreprises en optimisant l’utilisation des machines, la logistique, les comptes-rendus d’activité. Concrètement, pouvez-vous estimer les gains en moyenne que vous permettez de réaliser aux entreprises ? Alors euh déjà euh en avant-propos euh je pense qu’ euh il faut éviter d’être technolutionniste de c’est-à-dire de se dire LIA va résoudre tous nos problèmes et je pense qu’en fait euh en tant que ben que développeur de solutions d’intelligence artificielle, on a un premier devoir dans notre métier, c’est d’être frugal. Et en mathématiques, on parle souvent de solutions élégantes. C’estàd que quand on a on peut avoir trouvé une nouvelle solution parce qu’on a utilisé des choses très puissantes, mais ensuite il faut d’ailleurs, il y a un terme qui s’appelle la distillation en intelligence artificielle et c’est ce qu’a fait Dipsic en Chine en étant à un niveau très bon de performance face au concurrents américains avec des modèles plus petits. Et donc il y a déjà un premier devoir qui est se dire quelle est la solution notre égalité. Quelle est la solution qui a la juste taille ? Quel est le modèle est-ce qu’on a besoin de dia à cet endroit-là ou est-ce qu’un modèle plus simple suffit ? Ça c’est la première chose. Et la deuxième chose c’est de se dire bah quels sont les problèmes qu’on cherche à résoudre ? Et dans les entreprises, les entreprises ont toutes des besoins de de prévoir leur compétitivité de demain et ça va être impacté par le changement climatique qu’ils le veulent ou non. Et d’ailleurs, les entreprises américaines n’abandonnent pas ça. Et donc pas ça, vous diriez que c’est c’est une priorité pour les géants de la tech justement leur empreinte carbone. Pas les gant de la tech mais mais les entreprises savent très bien que le coût l’énergie que l’accès aux matières premières que même les préférences des consommateurs suivent une tendance qui ne reviendra pas en arrière. Et donc moi, j’ai pas mal de clients américains qui ont certes abandonné très facilement leur programme diversité euh avec la nouvelle administration, mais qui savent que dans 10 ans, s’ils ont pas des construit des produits plus durables, ça va poser un vrai problème de compétitivité. Oui, très rapidement avec donc quelques collègues, on a un projet justement Iveolia et donc une autre entreprise Pure Contrôle, on a un projet justement où on s’intéresse aux stations d’épuration et ils ont introduit en fait le numérique li pour essayer de mieux contrôler ces stations d’épuration et en fait d’optimiser les gains d’énergie. Euh et en fait ce qu’on observe c’est que grâce à l’intelligence artificielle, on fait baisser de 10 % en fait le l’énergie qui est consommée. Donc en Mais est-ce que ça compense l’énergie qui est utilisé pour créer de l’intérieur tout à fait puisque on on chiffre à 1 % versus 10 % donc 1 % pour euh en terme de coût et euh 10 % en terme de bénéfice. Donc c’est juste pour dire que sur des solutions alors ça recouvre pas l’ensemble des solutions de l’IA mais par exemple sur des solutions industrielles très concrètes et qui sont sur des on peut très précise on peut effectivement rien au fait que voilà c’est de rien au reste quand vous faites une requête sur GPT c’est très consommateur d’énergie mais sur des requêtes par exemple industrielles et sur des l’implantation en matière industrielle il peut aussi y avoir des gains mot de la fin Guillaume non peut-être effectivement là on a vu beaucoup de course de vitesse entre les géants technologiques avec les les énormes projets d’infrastructure. Donc on voyait pas trop ces ces économies, on espère qu’ elles se réaliseront. Mais ce qui est très important, c’est effectivement sur quelle valeur on veut travailler. Euh le il y a un studio euh on n’ pas trop parlé aussi de de de la perte des des menaces sur les les droits d’auteur. Par exemple, il y a un studio californien qui fait des images générées par l’intelligence artificielle qui s’appelle Moon Valley qui lui euh prend à cœur de respecter les les droits d’auteur de la même manière que on parlait tout à l’heure de la consommation énergétique. On a pas non plus parlé de de régulation de données numériques ou de bulles dans l’intelligence artificielle. Ça fera l’objet d’une prochaine émission. En tout cas, merci beaucoup à tous les quatre d’avoir participé à cette émission. Merci à vous de l’avoir suivie. L’information continue sur France 24.
Et si l’intelligence artificielle (IA) remportait un Nobel de littérature et nous réduisait à l’état de “poissons rouges” ? C’est le scénario choc imaginé par le directeur général de SoftBank, Son Masayoshi, qui a injecté 30 milliards dans OpenAI. Entre promesses d’un monde amélioré et risques d’une crise environnementale, sociale et économique aggravée, l’IA bouscule tout. Face aux géants américains et chinois, l’Europe et l’Afrique peuvent-elles tracer leur propre voie ? Ou sommes-nous condamnés à subir une domination algorithmique ? Qui gardera la main ? Karina Chabour et ses invités explorent les enjeux d’une course folle à l’intelligence artificielle, entre utopies, dystopies et alternatives. Prêts à plonger dans le futur ?
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12 comments
Donald just won the Award, from the FIFA 😉 I just received the Medal, of HONOR 😉 My medal is more important, Donald Joanna Trump 😉 It is very, for European, UNAFFORDABLE this World Cup, first, America is NOT, a soccer Country, plus, Canada, Mexico, America, tickets are at 4500 already, than you gotta go to all the other Countries, hotel's are sold out already… Truly, unaffordable, thank G-D, we have TV 😉 Btw, still NOT, a NOBEL PRIZE, DARLING 😉
Je ne vise personne sur ce plateau car je n'ai pas regardé. Mais une mise en garde: On ne compte plus actuellement le nombre de "specialistes" auto proclamé de l'AI sur les plateaux TV & radio et pire encore dans l'enseignement.
QUE DU PLAISIS A VOUS ECOUTEZ , M. ALIOUN BADARA…
Vraiment félicitation Alioune Badara
Cet entrepreneur africain en IA est vraiment très intéressant
C’était vraiment très bien. Je pense que ces deux entreprises sont remarquables et qu’elles font un excellent travail. Bravo ! 👏👏👏
Excellente émission, mes salutations Alioune Badara, tu montres la bonne voie à suivre .
Heureusement, je ne suis pas seul dans cette aventure.
Bravo à ce jeune Sénégalais pour son formidable projet d’assistant vocal — l’IA du futur sera clairement vocale.
PS : Je ne savais pas que le peul était parlé par plus de 45 millions d’Africains. Merci Badara pour cette information capitale.
Après le wolof, on attaque donc le peul… inch’Allah !
Je suis un poisson rouge, et vous savez ce qu'ils vous disent les poissons rouges ?
Quel monde devenu compliqué… je suis contente que vous ayez invité cet entrepreneur africain, enfin une autre perspective.
Un tsunami arrive avec l’intelligence artificielle et la robotique. Il est grand temps que l’humanité mette un terme à cette extinction de l’espèce humaine.
revenu universel 😤
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