Warner Bros : les enchères pour l’acquérir s’envolent • FRANCE 24
Netflix pensait la faire plier. Le géant américain s’est trompé. Paramont a surenchéri 108 milliards de dollars sur la table pour s’offrir la la Warner. Mathieu Mabin, vous êtes en direct de Washington. Bonjour à vous. C’est une bataille de Titans qui s’engage. Comment expliquer cet attrait pour la Warner ? Oui, effectivement l’expression est bien choisie. On assiste clairement à une bataille de Titan de la finance ici. C’est vrai. Et si Warner Bross attire autant, ce n’est pas par nostalgie, c’est parce que malgré l’époque, la Warner demeure aujourd’hui un outil très puissant. Netflix avait posé, vous l’avez rappelé, un peu plus de 80 milliards sur la table. Le deal semblait à peu près conclu mais c’était sans compter sur le patron de la paramoun qui a de manière assez spectaculaire d’ailleurs courtcircuiter son propre conseil d’administration pour surenchérir à 108 milliards de dollars. Attention là non plus le deal n’est pas fait. Il reste jusqu’à début janvier à quiconque voudrait entrer dans la compétition pour faire grimper les enchères. Et après tout Netflix n’a peut-être pas dit son dernier mot. Mais pourquoi la Warner intéresse-t-elle autant ? C’est le fond de votre question. D’abord et avant tout pour ses actifs. Warner, c’est HBO, ça ça vous parle probablement un peu plus, c’est DC Comics et puis c’est un siècle d’archives de franchise mondiale de contenu immédiatement identifiable en fait qui, disons-le, ont tout simplement fait l’histoire du cinéma mondial. Créer quelque chose comme la Warner aujourd’hui serait proprement impossible. Le marché est beaucoup trop saturé pour ça. Et donc pour des géants comme Netflix ou Paramount, la seule option de développement c’est le rachat tout simplement. Maintenant, c’est vrai, il y a bien un paradoxe financier. Warner est lourdement endetté et fragilisé par une fusion plutôt très mal digérée, mais c’est cette faiblesse justement qui fait précisément sa valeur. Les actifs valent aujourd’hui plus que l’entreprise elle-même pour faire simple. Euh pour des investisseurs, c’est donc une opportunité unique et c’est pour ça qu’on assiste à un tel rush sur la carcasse de Warner, si vous me pardonnez l’expression. Et enfin, dernier élément, la stratégie et l’influence. Warner, ce n’est pas qu’un studio ou une plateforme, c’est un outil d’influence absolument majeur avec la fiction d’une part, mais également avec l’information via CNN et une capacité à structurer les récits à l’échelle mondiale. On en parle pas assez mais à un moment de l’histoire de l’humanité où les métiers de l’information sont largement fragilisés, vous me l’accorderez, il y a une tentation forte d’utiliser la fiction pour nourrir les consciences, y compris dans les vieilles démocraties. Voilà, en gros, pourquoi l’appétit est aussi fort. Warner, ce n’est pas seulement du contenu, c’est un levier de puissance culturelle et donc politique. Il y a un autre acteur qui fait beaucoup parler de lui. Vous parlez d’influence, peut-être c’est pour ça qu’on le retrouve. C’est Donald Trump qui s’intéresse et qui s’implique beaucoup hein dans ce rachat. Ouais, absolument. Même si attention Donald Trump s’y intéresse sans vouloir racheter hein, que les choses soient claires. Euh il n’en aurait clairement pas les moyens d’ailleurs. Et c’est d’ailleurs précisément là que réside quelque chose qui ne s’apparente pas au conflit d’intérêt à proprement dit mais clairement à la manœuvre d’influence. Effectivement, vous avez raison. Euh d’abord parce que on l’a dit, Warner c’est CNN, un média que le président considère depuis des années comme hostile, c’est le moins qu’on puisse dire. Et un changement d’actionnariat, c’est potentiellement pour lui des évolutions de gouvernance, euh d’équilibre interne et disons les choses là aussi clairement de traitement éditorial tout simplement. Donald Trump sait que le rapport de force médiatique peut se jouer aussi dans les conseils d’administration. On a évoqué la question de l’influence. Warner diffuse une certaine image de l’Amérique dans le monde et c’est pour ça que la présence de Donald Trump dans ce dossier n’est absolument pas neutre. Trump, c’est d’abord la construction d’un récit de soft power, une capacité à façonner l’opinion en quelque sorte. On se souvient de de du milliardaire américain qui avait fait sa réputation via la téléréalité. L’important, ce n’est pas la vérité, mais la perception que l’Amérique a d’elle-même en réalité. et bien plus encore la perception que le monde a de l’Amérique. N’oublions jamais que Hollywood a depuis belle lurette vaincu les historiens de tous les continents sur l’échelle de la crédibilité. Mais vous allez me dire si Donald Trump ne rachète pas, qu’est-ce qu’il vient faire là-dedans ? Et bien un rachat de cette ampleur passe par les autorités de régulation fédérale, notamment le puissant Antrust ce qui place mécaniquement la Maison Blanche au centre du jeu. Il est l’arbitre en quelque sorte et pour l’avoir vu à l’œuvre dans d’autres dossiers qui impliquent cette fois directement la Trump organisation donc ses propres finances, le président américain n’a strictement aucun scrupule à utiliser ses prérogatives présidentielles pour faire avancer ses propres intérêts, surtout quand ceuxlà sont plus politiques que financiers. Voilà, Trump voit dans cette affaire tout simplement un moyen de reprendre la main sur tout un secteur et il ne va pas se priver. Non, ça c’est clair.
Le groupe de télévision et de cinéma Paramount Skydance a présenté lundi une contre-offre pour son concurrent Warner Bros Discovery (WBD), valorisé 108,4 milliards de dollars, trois jours après l’annonce d’un accord de rachat entre WBD et Netflix, dont le patron s’est dit serein face à cette contre-attaque.
Notre correspondant Matthieu Mabin nous en dit plus.
#WarnerBros #Paramount #Netflix
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4 comments
La moins mauvaise solution est Paramount.
Vaut mieux que la Warner soit à pararamount pour ne pas être détruit par Netflix.
Hahh Oui c'est mieux sinon ça risque d'être une catastrophe
paramout sera mieux certainement
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