Derrière l’image : Netflix contre Paramount, Warner Bros aurait déjà fait son choix • FRANCE 24

Derrière l’image : Netflix contre Paramount, Warner Bros aurait déjà fait son choix • FRANCE 24

l’image. On prend le temps de décrypter l’info comme chaque jour à partir d’une photo qui fait sens. C’est avec nous aujourd’hui pour la commenter. C’est Christophe Bis. Bonjour Christophe. Bonjour. Chef de rubrique économie et entreprise AS conversation France. Vous vous venez nous parler aujourd’hui d’une bataille économique mais aussi évidemment politique. On va comprendre de quoi l’on parle autour de d’un des fleurons des industries culturelles des États-Unis. On vous en a déjà parlé ici sur France 24. Hollywood et donc aussi un outil du soft power américain qui se retrouve très convoité en ce moment et c’est d’actualité. Ça tombe bien, on a on a du nouveau. On va regarder l’image pour comprendre de quoi nous nous parlons. Mais quand on la regarde d’un peu plus près, on pourrait croire que vous avez besoin de de vacances. Pas du tout. Bah non, vous savez quand on fait un métier patient, on n’a pas besoin de vacances puisque le travail est un plaisir. Blague à part, c’est une photo de la FP. C’est une photo des studios Warner Bross qui sont comme vous venez de l’expliquer au centre d’un au centre d’un vaste d’un d’un vaste combat entre plusieurs acteurs de de du soft power américain. Et dans The Conversation, on a eu un article de Julien Jourdan d’HC qui en décrypte les enjeux. Alors, je reviens à la photo. On est à Burban dans le comté de Los Angeles. C’est une ville qui est surnommée la capitale mondiale des médias. Et on est au milieu de ce qu’on a pu appeler à un moment l’usine à rêve américaine. Alors, un tout petit mot sur la Warneron Bros, la Warner Bros pardon. Warner Bros même, je devrais se dire, c’est un des géants américains du cinéma, un des trois plus vieux studios. Il a été fondé en 1923 par deux frères des juifs polonais exilés aux États-Unis. Je vais vous donner leur nom, les W Colazer qui sont devenus au passage donc Warner. Euh le portrait d’ensemble de la Warner Bros et bien ce sont des films que forcément vous connaissez. Si je vais dans les classiques, je peux vous citer un tramé désir avec Lane Viviane Lake pardon et Marlon Brand la fureur de vive James in Nathalie Wood. Mais plus récemment on peut citer des films comme les infiltrés de Score 16 ou Million de dollars Babywood. Et puis c’est tous les films de superhéros. Alors il y a Batman, Wonder Woman, Aquaman et bien d’autres. On est vraiment, comme vous l’avez dit, au cœur du soft power américain avec cette culture américaine qui produit des œuvres qui sont connues dans le monde et qui peut-être exporte un mode de vie américain. Et donc très courtisé en ce moment, on va vous dire pourquoi on a appris en ce début d’après-midi que la Warner Bros Discovery, le conseil d’administration plutôt avait rejeté l’offre de rachat hostile. On vous en avait parlé, souvenez-vous, de 108 milliards et demi de dollars qui avaient été émises par la Paramount Skydance. estimant que l’offre ne fournissait pas de garanties financières suffisantes. Alors ça c’est le dernier épisode et dans par dernier épisode, j’ai envie de dire dernier épisode en date hein. On n’est pas sûr qu’il y a pas encore on a qu’on qui ait pas encore des des rebondissements. Je vais juste revenir un peu en arrière parce que là on est un peu comme dans une série. C’est le dernier épisode. Pour comprendre ce qui se passe, il faut faire un petit rewind. Qu’est-ce qui se passe ? Et bien début décembre, on a appris que Netflix, la plateforme Netflix voulait racheter la Warner. C’est une histoire formidable avec tout ce qu’on aime, des milliards de dollars, des avocats en embuscade, du soft power, de la politique, mais aussi des affaires de de concurrence. Donc quand Netflix annonce ça, on se dit c’est fait, plein de gens écrivent, c’est plié, on explique voilà, il va se passer ça, ça et puis patatra quelques jours après, Paramount annonce une contreoffre et cette contreoffre, c’est celle-là qui a priori aujourd’hui serait serait mis sur pause. Donc l’histoire fait des stop and go, on avance, on recule. Je ne sais pas comment tout ça va va se terminer. Il faut attendre maintenant jusqu’à début janvier. Hm. Revenons au début. Peut-être l’of de Netflix sur Warner. Comment ça a commencé tout ça ? Alors oui, on va prendre les choses dans l’ordre. Warner Bros plus de 100 ans, Netflix a à peine 30 ans. Mais aujourd’hui, bah Netflix veut Netflix pardon et Warner veulent se rapprocher pour créer un ensemble. Netflix juste comme ça pour vous donner quelques chiffres, c’est 300 millions d’abonnés dans le monde. Netflix propose 83 milliards de dollars, ce qui fait en euros 71 milliards. Et Netflix ne veut racheter que Warner Bross et les chaînes du et pardon et pas les chaînes du câble. Ça c’est mon petit suspense pour toute la chronique. J’ai fait comme dans une série. On va en parler plus tard des chaînes du câble. Donc Netflix a indiqué qu’il voulait racheter les studios et puis aussi la partie la partie la partie plateforme de de la Warner. Donc la partie HBO euh oui HBO pardon. Bon Netflix, qu’est-ce qu’il fait ? On est dans un on est dans un cas traditionnel de f de fus de rapprochement de deux entreprises. On a d’un côté une entreprise qui a des tuyaux. Bah elle rachète une entreprise qui a de quoi mettre dans ses tuyaux pour avoir de plus pour pouvoir proposer plus. Voilà. Alors vous nous parlez de cette offre de de Netflix donc 83 milliards de de dollars. On a cru que c’était plié à ce moment-là. D’ailleurs l’offre était à priori acceptée, sauf que Patatra, la paramoun débarque. Pourquoi ? Alors ça c’est le monde merveilleux des fusac comme on dit quand on fait dans quand on fait du droit des affaires. Les Américains vous diront des M& des measures andquitions. En général quand une entreprise annonce à vouloir en acquérir une deuxième il y a souvent une troisième qui est en embuscade et qui dit moi je veux. Alors la la différence entre Paramount entre l’offre de Paramount et l’offre de Netflix, c’est que Paramount voulait jusqu’à maintenant tout racheter. Paramount voulait racheter les studios, les chaînes câblées et je le redis, chaîne câblée, attention, c’est important et aussi la plateforme parce que Paramount Paramount pardon, a sa propre plateforme qui s’appelle Paramoun Plus et qui a 79 millions d’abonnés et donc il y a toujours ce HBO plus chez chez Warner. Paramoun promet tout racheter. Il promet tout racheter plus cher 108 milliards de dollars 93 millions d’eurs. On est là dans une fusion beaucoup plus classique où on a deux entreprise très proche qui se rapproche pour faire un ensemble plus gros. Hm hm. On parle dans ce cas-là même de fusion horizontale si si vous voulez. Hm hm. Fusion euh horizontale. Euh et vous nous dites donc que que l’affaire est en train de de prendre un tournant un peu plus politique. Alors oui, notamment politique parce qu’il y a dans cette histoire euh il y avait un tour de table autour de Paramount. Il faut revenir au tour de table autour de de Paramount. Paramount l’offre de Paramount, elle était elle est pardon la Barunt, elle est dirigée par David Ison. David Alison, c’est un proche de Larry Ellison. et Rison, c’est la deuxième fortune mondiale et c’est surtout quelqu’un qui réputé être proche de Donald Trump et David Alison s’était allié avec Jarette Kner. Jarette Kchner, je sais pas vous que je vais l’apprendre. C’est le genre de voilà, c’est le jeune de Donald Trump qui avec son fond affinité avec son fond pardon Affinity Partners devait participer autour de table. Je dis devait parce que ce matin dans toutes les informations qu’on a, on nous dit aussi que Jar Jaret Kuchner partirait. Donc c’est un peu compliqué à suivre mais on en est là aujourd’hui. Donc le conseil d’administration de là je conseille le conseil d’administration de Warner refuse l’offre de Paramount et Paramoun se retrouve seul puisqu’il n’a pu n’est plus aider par Kuchner. Alors une des raisons pour lesquelles Kuchner est peut-être parti si c’est confirmé c’est qu’on commençait à dire qu’il y avait peut-être des conflits intérêts. D’ailleurs, interroger sur le sujet Daniel Daniel Donald Trump avait dit très sérieusement qu’il ne parlait jamais d’affaires avec son beau-frère. On le croyait, on le croyait pas euh pardon avec son gendre pas son beau-frère qui ne parlait jamais d’affaires avec son gen. Donc on le croit, on le croit pas, on ne sait pas. Et puis il y avait toute la question du droit de la concurrence. Hm. On peut parler de revenir à nos moutons. Hollywood, comment est-ce qu’elle vit tout ça ? Alors à Hollywood, on le vit pas très bien parce que si le cinéma vu d’ici, on parle encore d’usine à rêve quand on parle d’Hollywood. Moi, l’usine à rêve, j’ai envie de dire qu’elle a un peu du je comment dire ça poliment dire que l’usine à rêve, elle est peut-être elle fait elle fait peut-être un peu moins rêver. Elle est surtout en crise et c’est ce que explique très bien votre correspondant à Los Angeles, Pierric Laurent dans un dans un reportage qu’on va voir maintenant. Normalement, Hollywood, c’est évidemment l’un des boulevards les plus connus de Los Angeles. C’est surtout une industrie qui pèse lourd 115 milliards de dollars par an en Californie. Mais aujourd’hui, Hollywood est menacé de disparaître. Le secteur du cinéma connaît une crise comme il n’en a pas connu depuis l’arrivée de la télévision dans les années 60. Il y a d’abord eu le Covid qui a suspendu les tournages pendant des mois puis en 2023, la grève des acteurs et des scénaristes. 148 jours de paralysie totale. Le plus long conflit de l’histoire d’Hollywood. À la fin, les grévistes ont certes obtenu de nouveaux avantages, mais ensuite et bien rien ne s’est passé comme prévu. 38% 20% and 2024 les studios tournent moins de contenu mais surtout ils tournent ailleurs pour que ça coûte moins cher. Exemple avec ce studio au Nouveau-Mexique qui propose une technologie de pointe couplée à des aides locales qui permettent aux productions de récupérer 30 % de leur budget. in this building. Some big movies, Avengers and Terminator Salvation and a lot of the television series, you know, most every script you get, there’s a warehouse where a drug deal happens or the bad guys are hiding. And so just to have this available to film is a is a great asset. Seule solution pour que Hollywood survive, il va falloir que Los Angeles retrouve sa compétitivité. Pour cela, des mesures sont envisagées comme de doubler les crédits d’impôts pour les tournages locaux. Alors, comment va se terminer ce scénario catastrophe ? On verra si Hollywood est toujours maître dans l’art des rebondissements. Alors que comme bien très bien de l’expliquer, je trouve que là on a une très bonne explication, une très bonne illustration d’un concept enfin d’un concept oui d’un concept qu’ dont on entend souvent parler qui est la destruction créatrice de Schumpterienne. Alors Chumpéter c’est un économiste autrichien du début du 20e siècle qui a expliqué qu’une des forces du capitalisme c’est que des entreprises meurent régulièrement mais d’autres naissent et de la même façon des secteurs économiques apparaissent et d’autres et d’autres meurent. Donc finalement, il y a une espèce de de parallèle entre le capitalisme et et la vie, j’ai envie de dire. Enfin bon, tout ce qu’on voit, c’est que là le Covid, les le développement des plateformes, des habitudes ont été prises et Hollywood a du mal à s’en mettre. Ce matin, je voyais encore un article dans Telérama qui disait qu’en France aussi le box office ne fait plus recette. Il y a une vraie crise de fréquentation du cinéma. En tant que cinfil, personnellement, je tiens à dire qu’il m’arrive d’aller parfois dans des salles où j’ai l’impression d’être le plus jeune et à chaque fois je me dis que c’est pas une bonne nouvelle pour l’industrie du cinéma française et peut-être enfin mondial. Je quand même pas aussi important que ça mais quand même vous êtes si jeune Christophe. Je trouve que ça dit quelque chose. Non non, vous êtes gentil mais ça dit quelque chose. Et donc on voit bien que le on voit bien que le le le cinéma est en train de changer de de muter en même temps qu’il y a cette bataille autour de autour de Warner. Il y avait cette semaine et du coup on en parle assez peu, il y a une annonce qui a été faite par Disney. Disney qui a annoncé un accord autour de l’intelligence artificielle. Disney a pris euh une participation pour 1 milliard de dollars dans Open AI, la grande entreprise d’intelligence artificielle. Alors là, typiquement, c’est intéressant parce que qu’est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire qu’en utilisant l’intelligence artificielle, une des une des choses qu’on va pouvoir faire, peut-être que ça va vous allez pouvoir le faire, c’est que vous allez pouvoir utiliser les les personnages de Disney pour par exemple faire des petits films d’animation. vous serez à côté de Cendrillon où vous deviendrez Cendrillon et vous pourrez les poster sur la plateforme parce que eux aussi ont leur plateforme de streaming de de Disney Plus. Donc par exemple, ça va être ça. Et puis puis plus classiquement cette cet accord entre Disney et Open A, ça va avoir comme effet qu’on va développer des dessins animés beaucoup plus vite en utilisant des décors qui existent déjà là où peut-être avant on embrouchait des dizaines et des dizaines de personnes pour faire des des études et des des travaux préalables. Et l’autre effet, c’est un effet sur l’emploi. Donc à Hollywood, on est très inquiet parce que si Netflix arrive, ça veut dire que quand vous aviez un projet, bah si Netflix le le refuser, vous pouviez le proposer à quelqu’un d’autre. Demain, vous avez plus qu’un guichet au lieu de deux. Une chose importante quand même à noter sur ce sujet, c’est que dans les deux offres, d’après les les calculs qui avaient été faits par Julien Jourdan, donc le l’enseignant d’HC qui a écrit pour nous un papier sur sur cette fusion, on disait que sur le projet de Netflix, les comment on appelle ça ? Les synergies attendues étaient de 3 milliards et elles étaient surtout technologiques. Ça veut dire que bah au lieu que chacun développe dans son coin un petit projet et puis là on pouvait d’un seul coup on avait un ensemble beaucoup plus grand qui pouvait investir plus et surtout aller plus loin. Alors que le projet de Paramount on parlait de 6 milliards de de synergie mais dans ces 6 milliards c’était beaucoup lié à la suppression de doublon de poste et donc peut-être que l’offre de Netflix inquiète un peu moins le milieu et l’emploi mais ils sont quand même très inquiets. Vous parlez de vous dans les salles de ciné les spectateurs dans tout ça ? Alors, les spectateurs, dans tout ça, c’est un des enjeux aussi de ce débat, c’est le droit de la concurrence. Euh c’est la politique antitrust des États-Unis. Euh on sait que plus un acteur est puissant, plus il va avoir peut-être tendance à avoir ce qu’on appelle un pricing power ou en français un pouvoir de marché et donc à imposer des prix. Est-ce que ça va marcher ? Est-ce que ça va pas marcher ? Il faut quand même rappeler que dans cette histoire, les concurrents de Netflix ont dit “Attention, attention, si vous vendez à Netflix, Netflix va en profiter pour augmenter les prix, il va y avoir des problèmes de concurrence et dans 2 ans, l’offre, elle aura peut-être du plan dans l’aide. Ça c’est un premier point. Le deuxième point mais c’est sur la la contenu et la qualité. Ma collègue de la rubrique culture Sonia Zanan, avait publié un papier très intéressant de Virginie Martin qui était sur la est-ce que Netflix a apporté des nouveaux récits, des nouvelles choses. Alors ce qu’on a vu, c’est que dans les pays quand Netflix arrive, très souvent les gens se précipitent sur Netflix parce qu’il y a des feuilletons qu’on a jamais vu. Rappelez-vous un peu près l’état de la création audiovisuel il y a 5 6 ans en France quand Netflix est arrivé, ça a été envoyé des choses qu’on qu’on imaginait jamais voir. Et puis petit à petit, ben avec leur algorithme qui est parce que le but de Netflix, c’est que vous y restiez le plus longtemps possible. Ils ont un algorithme, ils vous proposent des trucs, ils vous ont ce fameux bouton lancer l’épisode suivant qui est là fait pour vous faire rester. Ils ont tendance aussi un peu à standardiser les séries. Alors, si on rajoute de l’intelligence artificielle là-dedans, est-ce qu’on va avoir une uniformisation des créations ou est-ce qu’on va continuer à avoir une diversité ? Est-ce que les gens vont se lasser, pas se lasser ? Là, je crois qu’il faut juste être patient. C’est comme pour cette histoire de PA, il faut attendre. On va être bientôt fixé puis on verra ce qui va se passer. Voilà. Merci beaucoup. Merci Christophe pour cette chronique. Ah pas encore Christophe, vous allez beaucoup trop vite là. Il y a encore déjà Hollywood. Et ben non, il y a encore du pain sur la planche. On sera encore évidemment là la semaine prochaine. Merci à vous. Vous restez.

Le groupe de télévision et de cinéma Paramount Skydance a présenté une contre-offre pour son concurrent Warner Bros Discovery (WBD), valorisé 108,4 milliards de dollars, trois jours après l’annonce d’un accord de rachat entre WBD et Netflix, dont le patron s’est dit serein face à cette contre-attaque. Explications avec notre invité Christophe Bys, chef de rubrique Économie et Entreprise, The Conversation France
#Netflix #Paramount #WarnerBros

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