L’histoire de Noël : retour sur l’origine et la construction de cette fête • FRANCE 24

L’histoire de Noël : retour sur l’origine et la construction de cette fête • FRANCE 24

Allez, on ouvre une page un peu plus légère maintenant à J-4 des célébrations de Noël. Noël dont on croit tout savoir, le sapin, les cadeaux, le père Noël. Et pourtant, derrière cette fête que l’on célèbre depuis 25 siècles se cache une histoire bien plus trouble et parfois même inquiétante. Je vous propose justement de remonter le temps pour comprendre un peu mieux cette tradition avec un historien, Olivie Grenouillot, auteur de Noël, toute une histoire aux éditions du CF. Euh bonjour euh à vous. Alors pour la première question et je vous propose euh à vous comme à comme à tous ceux qui nous regardent d’éloigner les enfants de la télé. Question qui fâche hein euh avec vous Olivier Grenouillot. D’abord comment est né le Père Noël ? Oui, bonjour. Alors le père Noël euh le père Noël moderne que l’on connaît aujourd’hui, c’est d’abord un Saint-Nicolas néerlandais qui arrive à New York vers 1800. Et ce saint Nicolas Néerlandais, au départ, il ressemble à une sorte de petit elf. Il fait quelques dizaines de centimètres de haut. Il porte une culotte bouffante et il fume la pipe. Il faut attendre à peu près ensuite la fin du 19e siècle, près de 70 ans, pour que ce Saint-Nicolas néerlandais devienne le Santa Claus que l’on connaît aujourd’hui. Un Santa Claus que Coca-Cola reprends ensuite en 1931 avec la la publicité que l’on connaît. Et ensuite, je dirais que à partir des 1950, ce Santa Claus américain arrive en Europe. Il n’est pas cependant, je dirais, un produit d’importation. Car si ce père Noël moderne s’implante si bien en Europe, c’est parce qu’il y avait déjà depuis des siècle en Europe d’autres personnifications finalement de Noël. En Angleterre, dès la fin du 17e siècle, il y a aussi dans les terres allemandes à la fin du 18e siècle déjà un bonhomme Noël. Et dans le larou illustré français de 1904, on a déjà une entrée père Noël qui correspond à notre père Noël d’aujourd’hui. Vous voyez le là, c’est une création de plusieurs pays. Oui. Alors, si on devait faire une chronologie par couleur du Père Noël, il était il était d’abord vert si je comprends bien avant de devenir rouge. Est-ce que vous pouvez nous nous récapituler tout ça ? Oui. Alors, il a il a été vert avant de devenir rouge aux États-Unis, mais auparavant le Saint- Nicolas que l’on connaît en Europe qui disent dispenser cadeaux dès le au 14e siècle, il est souvent vêtu de pourpre déjà ce Saint Nicolas européen. Donc, vous voyez l’image de ce père Noël Saint-Nicolas évolue dans le temps. Et ce qu’il faut dire, c’est qu’avant qu’il incarne ce vieil homme qu’on a tous en tête, jovial, jouflu, ce Saint-Nicolas, celui qui deviendra donc plus tard le Père Noël, il incarnait une figure pas forcément rassurante au début. Je dirais que dans un premier temps, c’est à Rome à partir au début de janvier que l’on a pris l’habitude de donner des cadeaux aux enfants, mais c’est pas encore Noël. Euh les cadeaux aux enfants, d’abord, ce sont les enfants qui les demandent de manière un peu turbulente au Moyen-Âge et à l’époque moderne en allenquêter de porte en porte de manière un peu bruyante. Et puis à partir du 14e siècle, il y a des personnages surnaturels comme Saint-Nicolas qui donnent des cadeaux aux enfants à condition qu’il soient sage parce que Saint-Nicolas est toujours associé à un double un peu inquiétant. il porte des chaînes, il pousse des criou et c’est a donné des cadeaux aux bons enfants et son double finalement malfaisant est là pour punir les enfants qui ne sont pas sages. Et c’est au 19e siècle simplement que ce double inquiétant disparaît et que ne demeure plus que finalement que le joyeux et sympathique dispensateur de cadeaux pour tous les enfants. C’est une figure qui a aussi plusieurs incarnations selon les pays. En Italie, par exemple, le père Noël, enfin Saint-Nicolas, prenait la forme de ce qu’on appelle une béfana. C’est c’est donc une femme une femme père Noël, une mère Noël quoi. Oui. Alors, une femme qui dispense des cadeaux, c’est pas tout à fait le mère Noël, mais c’est vrai que la Bfena est attestée dès le 16e siècle et je parlais finalement du Saint-Nicolas qui est associé à un personnage un peu inquiétant. La Befana, c’est un seul et même personnage mais avec deux visages puisque la Bena, c’est une je dirais une une fée gentille parce qu’elle donne des cadeaux mais en même temps elle a les traits d’une vieille dame et elle chevauche un balai comme les sorcières. Donc vous voyez, on a soit deux personnages, un bon l’un bon et l’autre un peu inquiétant, soit un seul personnage mais avec deux visages opposés. Voilà, toujours cette dualité même chez la femme. Donc euh ce qu’il faut dire aussi, c’est que derrière la nativité et sa crèche se cache aussi une histoire assez euh surprenante. Euh oui. Alors la c’est c’est vrai que la crèche euh le le mot crèche au départ au Moyen-Âge et rapproche se rapproche finalement du mot mangeoir. Et on a par exemple une Bible de Chartre vers 850 où l’on voit le l’enfant Jésus en mailloté placé directement dans la mangeoire dans laquelle sa breuve l’âe et et le bœuf. Voilà. Et notre crèche modène ensuite c’est invention qui a mis des siècles à se constituer. Euh mais c’est vrai que Crèche et Mangeoir sont au départ plus ou moins synonymes et Noël n’était pas forcément associé à la joie. Donc si si euh pour un chrétien, le le fait que Jésus paraisse être une nourriture n’est pas surprenant du tout hein, pour les chrétiens et pour les catholiques ou peut-être plutôt pour un enfant passage qui n’aurait pas droit au cadeau. Ah oui, mais là c’est hélas à partir à partir de Saint-Nicolas et des autres. Euh c’est c’est vrai qu’il y a toujours ce caractère double. Alors, parmi ceux qui détestent Noël, il y a le Grinch, un méchant personnage vert, cynique, il popularisé bien sûr au cinéma aux États-Unis. Et depuis plusieurs années, justement, certains aux États-Unis se partent de cet habitiv pour jouer quelques sales tour dans la rue. On vous raconte ces histoires farfelues avec Ga Fonseca. C’est une arrestation musclée d’un Grinch. Dans cette ville Texane, le célèbre méchant de Noël a été pris en flagrant des lits de vol de présent sous le sapin pour le plus grand plaisir des enfants. Un acte pris très au sérieux par les autorités locales. Nous devons sauver Noël, il ne peut pas voler tous les cadeaux. Alors, tout le protocole de la garde à vue s’impose, mais le Grinch a tenu à rassurer ses soutiens depuis sa cellule. E shérif, tu as de la chance que je n’avais pas fait mes lacets. Tu penses m’avoir eu rapidement ? N’ayez pas peur, mes fidèles fans, je serai dehors plus vite que vous ne le pensez. Dehors pour rejoindre tous les autres Grinches prêts à sévir dans de nombreux pays anglo-saxons. Depuis la sortie du film avec Jim Garet, le personnage du grain imaginé par le docteur ceux, c’est un incontournable de la pop culture et tous les hivers, nombreux sont ceux à poster leur canular. Mais parfois le Grinch passe du côté du bien comme ici en Floride où cet hiver ce chérif à la retraite fait respecter le code de la route. Ralentissez mais aussi nous voulons vous offrir un cadeau dans l’esprit de Noël. Vous savez c’est la période des fêtes. Nous voulons que vous conduiez prudemment, que vous ralentissiez dans les zones scolaires. Je ne savais rien des zones scolaires. J’étais en train de parler et je ne faisais pas attention. L’année dernière, c’était un policier cringe qui agissait au Pérou dans un tout autre registre. Bien plus sérieux, l’arrestation d’un gang de trois trafiquants de drogue dans le sud de Lima. Alors vous me Olivier Grenouillot, vous êtes toujours avec nous. Vous me parliez de Charles Dickens hors antenne qui a lancé l’idée de Noël comme comme d’une trêve aussi sociale. C’est toujours le le cas aujourd’hui, on pense par exemple aux agriculteurs français qui n’ont pas vraiment le cœur à faire la fête. Oui. Alors, je voudrais faire un petit retour sur le Grinch puisque le Grinch, ce personnage qui déteste Noël mais qui se convertit finalement esprit Noël dans le film de l’an 2000, c’est un petit peu ce que l’on trouve dans le le champ de Noël de Charles Dickens de 1843. À l’époque, c’est pas ce n pas le le Grinch, mais c’est Scrooge, un un vieil av misanthrope qui déteste Noël et qui à la fin finalement du compte s’est converti à Noël. Alors sinon la trêve, oui, je dirais qu’à partir du 19e siècle, en dehors de la fête chrétienne, Noël est associé à une trêve. Le 19e siècle, quand le Noël moderne apparaît, une période de forte tension, d’opposition entre euh le prolétariat qui apparaît, la bourgeoisie, euh un monde de forte tension donc et Noël devient avec Dickens et d’autres un moment où on prend le temps de s’arrêter et de communier avec les siens, avec les proches, en famille. Et qu’est-ce et social demeur ? Allez-y, je vous en prie. Non. Et et justement la la question qui se pose avec les agriculteurs illustre à nouveau cette cette idée que Noël est et devrait être une une trêve, un moment de un moment de rép. Et voilà. Et on verra si on y parviendra en France. Enfin, pour pour terminer, Olivier Grenouillot, qu’est-ce que l’histoire nous dit sur l’ouverture des cadeaux ? Il y a ceux qui ouvrent les cadeaux le 24 au soir, ceux qui l’ouvrent le 25 au matin. Qu’est-ce qu’il faut faire ? Alors, dès dès le Moyen-Âge, dès le 14e siècle au moins et finalement il y a trois messes le jour de Noël et c’est la troisème, celle de minuit qui est la plus importante. Quand l’ouverture des cadeaux, c’est quelque chose de beaucoup plus récent puisque pendant très très longtemps, les cadeaux n’étaient pas emballés ou pas vraiment. C’est au 19e siècle, on commence à trouver des emballages de plus en plus sophisqués pour les cadeaux. Et c’est à partir de du 19e qu’apparaît donc un rythme nouveau, celui du dépage du déballage des cadeaux sous le sapin. Donc si on veut respecter la tradition, c’est plutôt le 24 à minuit, le 24 au soir. C’est plutôt le 24 au soir, mais on chacun fait comme il entend en fonction de de l’état d’esprit des enfants et de la famille. Bien sûr. Merci beaucoup Olivier Grenouillot, auteur de Noël Toute une histoire aux éditions du surf. Merci pour votre éclairage historique et puis je vous souhaite un un très joyeux Noël.

Olivier Genouilleau, historien, est notre invité.
#Noel #Histoire #Culture

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