La Méditerranée est tout sauf ce grand « lac » tranquille que beaucoup imaginent. Les marins, les vrais, le savent. Et le préfet maritime de la Méditerranée, le vice-amiral d’escadre Christophe Lucas, l’a encore rappelé ce mercredi à l’occasion du lancement de la campagne de sécurité des loisirs nautiques et de la plaisance 2025. « La Méditerranée est une mer faussement calme, une fausse amie », a-t-il insisté. Le bilan de l’année 2024 est malheureusement là pour le confirmer: la Grande Bleue a tué à 69 reprises, soit une augmentation de 25% par rapport à 2023!
Plongées fatales
Avec 13 décès, les activités subaquatiques ont une nouvelle fois payé un lourd tribut. Sans surprise, serait-on tenté de dire. « Les activités subaquatiques ne sont pas anodines. La Méditerranée concentre le plus grand nombre d’accidents de plongée », glisse le préfet maritime. Et ce n’est pas le début de saison 2025 qui le contredira. Depuis le week-end de Pâques, quatre accidents de plongée, dont un mortel dimanche dernier en rade de Marseille, sont survenus.
Plus étonnant en revanche, les décès enregistrés lors de simples baignades. Seize personnes (en hausse de 30%) ont perdu la vie l’an dernier en nageant et 86% de ces accidents ont eu lieu en Corse.
Dissuasion et répression
Si le bilan 2024 n’est clairement pas bon mathématiquement parlant, il aurait pu être pire. Le préfet maritime de la Méditerranée, qui retient « la stabilité du nombre d’interventions (à peine + 3%) », rappelle en effet « qu’avec l’arrivée de la flamme à Marseille, puis l’organisation des épreuves de voile des Jeux olympiques, synonymes de fréquentation accrue », les accidents auraient pu être plus nombreux.
Point de triomphalisme dans cette analyse, mais plutôt la conviction que les moyens nautiques (70) et aériens (30) dont le préfet maritime dispose ont été utilisés intelligemment. Fort de ce retour d’expérience, l’amiral Lucas entend d’ailleurs reconduire ce qu’il appelle « le maintien de l’agilité du dispositif de sécurité » pour la saison 2025. Avec « une présence quotidienne sur l’eau et un ciblage des zones à risque et des périodes de forte fréquentation ». Une présence dissuasive qui n’exclut pas la fermeté, bien au contraire. « Les comportements dangereux (vitesse, non-respect des zones de navigation) seront systématiquement punis » et « une attention toute particulière sera portée lors des contrôles en mer au matériel obligatoire de sécurité, ainsi qu’aux titres de conduite et de navigation des plaisanciers ».
Campagne de communication
Mais c’est bien connu, mieux vaut prévenir que guérir. La sensibilisation des usagers a d’ailleurs commencé, notamment auprès des clubs de plongée du Var et des Bouches-du-Rhône, à l’occasion de deux journées consacrées à la sécurité et à la prévention des accidents de plongée auxquelles participaient aussi des pilotes de la 32F, flottille de l’aéronautique navale spécialisée dans le sauvetage en mer.
Une campagne de communication sera également diffusée avec trois messages principaux visant à faire prendre conscience de la dangerosité de la mer, à concilier la liberté de chacun avec la sécurité de tous et à développer un comportement responsable et citoyen chez tous les usagers, y compris les plus jeunes et les saisonniers qui seront ciblés respectivement grâce aux réseaux sociaux et à la fréquence 107.7 de Radio Vinci Autoroutes.
Et le préfet maritime de la Méditerranée de conclure en: « Si la sécurité c’est nous, la prudence c’est vous! »