Seul contre tous et surtout contre l’intelligence artificielle en train de prendre le contrôle des arsenaux nucléaires de toutes les grandes puissances, l’entêté agent du MIF (Mission Impossible Force) dispose depuis ses derniers exploits d’un atout de taille : la clef pour avoir accès au code source de l’Entité. Mais, dilemme, pour pouvoir s’en servir, il doit d’abord se faire arrêter par les autorités américaines.

Quelques touches d’humour bienvenues

Pas la peine de s’attarder plus longuement sur l’intrigue, étonnamment complexe et noire pour un blockbuster hollywoodien. Ethan Hunt reste fidèle à lui-même et ébauche des plans invraisemblables qui semblent toujours relever de l’improvisation la plus complète, tandis que ses équipiers se montrent nettement plus humains et vulnérables. Tout l’intérêt du film repose sur son action trépidante (il ne reste que quatre jours avant l’Apocalypse nucléaire), ses quelques touches d’humour (une scène de massacre horrible vue uniquement à travers les expressions horrifiées de Grace, la grande brune qui fait battre son cœur, par exemple), sa débauche de nouvelles technologies, ses décors de rêve et, surtout, ses scènes d’action à couper le souffle.

Des cascades aériennes inouïes

De ce côté-là, on est gâté. Bagarres et explosions à répétition, plongée angoissante dans les profondeurs glacées de l’Océan Arctique pour visiter un sous-marin en équilibre instable, courses-poursuites et haute voltige, tout est réuni pour donner le grand frisson. Avec une mention spéciale aux acrobaties aériennes, tout simplement époustouflantes. Tom Cruise, qui se filme lui-même sur les ailes d’un biplan, prend des risques insensés et donne la chair de poule avec ses cascades aériennes d’un réalisme jamais-vu. À 62 ans, ses exploits sont réellement impressionnants. Du tout grand art, qui justifie à lui seul une vision sur l’écran le plus large possible.

Pour ne rien gâcher, mais on vous laisse les découvrir, ce « règlement final » réserve quelques belles surprises nostalgiques tout en s’inscrivant dans une logique très actuelle (« Le monde change, la vérité disparaît, la guerre arrive ») et les dangers insoupçonnés d’Internet (« Qui contrôle l’Entité contrôle la vérité »).

« Le meilleur des hommes dans le pire des mondes »

En dépit de certaines longueurs (le film dure 2 h 49, tout de même) et de bavardages moralisateurs sirupeux (un déversement inouï de guimauve dans la séquence finale, notamment, pour « le meilleur des hommes dans le pire des mondes »), ce spectacle de haut vol, se regarde avec énormément de plaisir. Une très jolie manière de clôturer la boucle après huit films, même si, avec Ethan Hunt, rien n’est jamais impossible.