Pendant une journée, ils ont assisté à des conférences et participé à des ateliers.

Nantes vient d’accueillir « Poseable », un événement dédié à la décarbonation du maritime. Quelques 200 acteurs et experts du secteur (chercheurs, industriel, réseaux professionnels, institutionnels et étudiants) ont participé à ce rendez-vous autour de conférences et ateliers de prospective, mardi 13 mai, a constaté sur place Mer et Marine.

Un moment permettant de réfléchir collectivement et de rappeler les grands enjeux de la décarbonation du secteur maritime, notamment grâce aux interventions d’experts de l’Institut MEET2050, du CEA ou encore de l’Isemar, autour des questions d’énergie et de propulsion, d’adaptation des ports, ainsi que du démantèlement des navires, des matériaux de construction et du recyclage.

« Développer aujourd’hui des chaînes de distribution d’énergie jusqu’au port en disant qu’on ne connaît pas encore la molécule, donc on va faire cinq pipelines, investir dans cinq usines différentes et on verra bien qui gagnera à la fin, c’est un peu illusoire. Il y a aussi un besoin de rationalité. Si on se dit qu’on va faire du méthanol, de l’ammoniac, de l’hydrogène et qu’on verra si le marché décide, j’ai du mal à la croire… Je crois qu’à un moment il faut anticiper, planifier et faire des vrais choix », a ainsi plaidé Erwan Jacquin, cofondateur de l’Institut MEET2050, réagissant à la question des futurs carburants. « Quand on a décidé de faire du nucléaire en France, post choc pétrolier, on a planifié la mise en place de centrales nucléaires en disant que c’était cette solution qu’on voulait et on a mis en place des formations, des agences de sûreté. On a sécurisé l’approvisionnement en uranium, on a créé, fabriqué, acheté des brevets. On a tout fait dans une démarche de planification et de choix » a-t-il poursuivi, regrettant la place aujourd’hui laissée au marché pour « décider si c’est l’hydrogène compressé ou liquide, l’ammoniac, le méthanol ou le méthane qui va gagner… Je pense qu’on est plus intelligents que ça et qu’on doit être capable d’anticiper ».

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