L’arrivée de George Russell en F1 était un rêve à 2 millions de dollars… Mais cela lui a permis de sortir d’une enfance pas si facile.

Derrière le calme olympien et le professionnalisme de George Russell, l’un des pilotes les plus talentueux de sa génération, se cache une histoire bien plus rude. Si aujourd’hui le Britannique brille chez Mercedes aux côtés Kimi Antonelli, son ascension fulgurante a été bâtie sur des sacrifices immenses. Le plus marquant ? Le soutien total de son père, qui a mis en jeu l’avenir financier de la famille pour que son fils accède à la Formule 1.

Le prix d’un rêve : 1,5 million de livres sterling

À seulement 12 ans, George Russell a vu son père, Steve, vendre son exploitation agricole pour financer son parcours en sport automobile. Une décision radicale, prise par un homme qui ne connaissait rien au monde de la course, mais qui croyait aveuglément au potentiel de son fils. Résultat : un investissement personnel de 2 millions de dollars, que George s’est promis de rembourser dès ses premiers gains en F1. Promesse tenue. « J’ai remboursé tout ce qu’il a dépensé pour moi. C’était environ 1,5 million de livres. Je l’avais toujours dit : dès que je le pourrais, je le ferais », confie aujourd’hui le pilote Mercedes.
Loin du conte de fées, l’enfance de George Russell fut rythmée par les exigences d’un père strict. Mais aussi un père prêt à tout pour que son fils réussisse. Né à King’s Lynn, George Russell s’initie au karting dès 7 ans. Très tôt, le ton est donné : podium ou rien. Les victoires sont systématiquement analysées, décortiquées, jamais célébrées. « Même quand je gagnais, ce n’était pas glorieux. C’était : tu aurais pu mieux faire ici, là tu as fait une erreur ».

George Russell doit tout à son père

Son père travaillait quatorze heures par jour, sept jours sur sept, pour couvrir les frais de course, avant de sillonner les circuits le week-end. Un rythme effréné qui a parfois pesé lourd sur l’équilibre familial. « Mes parents se disputaient souvent. Ma mère essayait d’apaiser les choses, mais mon père était dur. Il attendait la perfection ». Aujourd’hui encore, Russell porte les cicatrices émotionnelles de cette période. Mais il ne nourrit aucune rancœur, bien au contraire.
« Il m’a forgé. Il ne voyait jamais le verre à moitié plein, toujours les choses à améliorer. Et je suis devenu pareil, sauf que j’essaie aussi de voir les points positifs ».
L’histoire de George Russell n’est pas celle d’un pilote « fils de » comme Max Verstappen. Steve Russell n’était pas un ancien coureur, mais un négociant en semences et en blé. Sans aucun lien avec le sport automobile, donc. Ce pari fou, il l’a fait par amour, avec le risque de tout perdre.
La bascule s’opère en 2017, lorsque Mercedes repère le jeune pilote et l’intègre à son académie. Deux ans plus tard, George fait ses débuts en F1 chez Williams. Et en 2022, il décroche le siège tant convoité aux côtés d’Hamilton, chez Mercedes.

Une carrière lancée… et un hommage payé comptant par George Russell

Aujourd’hui âgé de 27 ans, George Russell compte trois victoires, 19 podiums et un salaire de 15 millions de dollars par an. Et ce chiffre pourrait bientôt grimper, à mesure que Mercedes cherche à sécuriser son avenir. Mais plus que l’argent ou les trophées, George Russell retient la trajectoire humaine de son histoire. La relation avec son père s’est apaisée. L’exigence d’hier a laissé place à la fierté.
« J’ai accepté sa façon d’être. Si je ne gagnais pas, il était déçu. Et souvent, les trajets du retour se terminaient en larmes. Mais sans lui, je ne serais pas là », précise le pilote de F1.
Une enfance rude, un parcours semé d’obstacles, mais une réussite éclatante. George Russell a su transformer la pression en motivation. Mais aussi la rigueur en force mentale, et le rêve familial en réalité. Et aujourd’hui, il rend à son père bien plus qu’un investissement : une carrière au sommet. Une belle histoire qui se solde par une belle carrière. En tout cas, c’est tout ce que l’on peut souhaiter au jeune britannique.