Une histoire emblématique de l’arrivée au pouvoir de Donald Trump. La fillette de 2 ans qui avait été séparée de ses parents vénézuéliens, restée aux Etats-Unis alors que ces derniers étaient expulsés du pays, est arrivée ce mercredi 14 mai à Caracas et a pu y retrouver sa mère.

«Bienvenue Maikelys», a déclaré la Première dame Cilia Flores en accueillant la petite fille, selon les images retransmises par la télévision publique. Celle-ci est arrivée à bord d’un avion en provenance des États-Unis, transportant des migrants vénézuéliens. «Je dois remercier […] le président Donald Trump […] pour cet acte de justice humaine, profondément humaine. Des différences, il y en a eu et il y en aura», a lancé depuis le palais présidentiel Nicolas Maduro, qui entretient des rapports tendus avec Washington, alors que les relations diplomatiques entre les deux pays sont rompues depuis 2019.

Caracas avait qualifié fin avril «d’enlèvement» la séparation de la fillette de 2 ans avec sa mère expulsée, par les autorités des Etats-Unis, alors que le ministère américain de la Sécurité intérieure (DHS) assurait avoir agi pour «protéger» l’enfant de parents «criminels».

L’organisme, disant agir pour la «sécurité et le bien-être» de la petite fille, avait annoncé sur son site web que l’enfant était placée dans une famille d’accueil aux Etats-Unis, assurant que ses parents appartenaient au gang vénézuélien Tren de Aragua.

Le Venezuela affirme que le père, Maiker Espinoza Escalona, fait partie des quelque 250 migrants expulsés des Etats-Unis vers le Centre de confinement du terrorisme (Cecot), une prison de haute sécurité au Salvador, après avoir été accusé par Washington d’appartenir au Tren de Aragua. Selon le DHS, la mère, Yorely Bernal, «supervise le recrutement de jeunes femmes pour le trafic de drogue et la prostitution» et le père serait un «lieutenant» du Tren de Aragua et «supervise des homicides, le trafic de drogue, des kidnappings, l’extorsion, le trafic sexuel».

Des accusations que réfute la mère de la fillette. Dans une interview diffusée par le parquet, la jeune femme raconte avoir été séparée de sa fille et du père de celle-ci à son arrivée aux Etats-Unis en 2024, et qu’elle communiquait depuis avec elle par appels vidéos.