Par

Adrien Filoche

Publié le

15 mai 2025 à 6h48

C’est un ras-le-bol général. Cela fait plusieurs jours que de nombreux habitants de Grand-Couronne (Seine-Maritime), près de Rouen, font face à des nuisances incessantes générées par des rodéos urbains. Certes, le phénomène n’est pas nouveau et ne touche pas uniquement cette commune de la métropole. Cependant, pour les habitants, le vase déborde. « C’est insupportable ! La rue de Seelze est leur terrain de jeux. C’est à celui qui fera le plus de bruit », se désole Marianne. Le ressenti partagé par beaucoup est un sentiment d’abandon.

« On ne peut plus aller dehors à cause du bruit »

Caroline, qui habite non loin du city stade des Bouttières, est témoin du vacarme incessant des deux-roues motorisés. « Juste derrière le city stade, il y a un espace herbeux qui est devenu leur terrain de jeu. Ils s’amusent à faire du moto-cross dessus. Ce sont des gamins de 13, 14 ans », explique-t-elle, interrogée par 76actu.

Lors de ces rodéos urbains, « on ne peut pas manger dehors ni sortir à cause du bruit. En ce moment, c’est tous les soirs jusqu’à 21h30 », raconte-t-elle.

Je n’en peux plus. Je ne tiens plus. C’est infernal.

Caroline
habitante de Grand-Couronne

Face à la situation, la Couronnaise a contacté Habitat 76, le bailleur pour alerter sur la situation : « Ce terrain leur appartient. On voudrait au moins qu’ils mettent des grosses pierres pour bloquer le terrain. » Selon elle, le phénomène de rodéos urbains est « de pire en pire depuis quelques années ».

Camille*, également habitante de Grand-Couronne, est lassée. « À toute heure de la journée ou de la soirée et même de la nuit, on a intérêt à faire attention. Ils ne font attention à rien ni personne et passent à toute vitesse. Ils se permettent de stationner au milieu de la route pour discuter. Si tu as le malheur de klaxonner, tu te fais insulter », souligne-t-elle.

Pour Yoann, qui vit en bas des Bouttières au niveau de l’avenue Jean-Jaurès, les rodéos urbains, « c’est tout le temps. Ils sont sans casque, ils roulent n’importe comment ».

Je suis né à Grand-Couronne. Il y a toujours eu des moto-cross quand j’étais gamin, mais là c’est de pire. L’été on ne peut plus ouvrir les fenêtres.

Yohann
habitant de Grand-Couronne

« Il n’y a pas que les rodéos, poursuit Yohann. Il y a également les voitures qui brûlent, des feux d’artifice. Il y a manque de respect global. » Et d’ajouter : « La police, on les voit très rarement ». Un constat que partagent Caroline et Camille.

Que faire contre les rodéos urbains ?

Le 6 mai 2025, dans la soirée, deux jeunes hommes de 17 et 19 à moto-cross étaient interpellés par la police nationale dans le cadre de la lutte contre les rodéos urbains. Les deux individus ont été ramenés à l’hôtel de police et leur véhicule a été placé à la fourrière.

Pour Julie Lesage, maire de Grand-Couronne, le phénomène est un problème bien connu par la municipalité. « On est conscient de la situation et on comprend le désarroi des habitants », assure l’élue.

Concernant les actions mises en place à l’échelle de la commune, Julie Lesage indique le déploiement de nouvelles caméras de surveillance à des points stratégiques. « Il y en a une quarantaine sur la commune, et on va presque doubler. »

« Les remontées des habitants sont très importantes », poursuit la maire, qui souligne que la municipalité n’est pas inactive pour combattre ces nuisances. « C’est un travail complexe. La police municipale seule ne peut rien faire, c’est pour cela que le partenariat avec la police nationale est important. »

L’occasion pour l’élue d’insister une fois de plus sur le manque d’effectifs de policiers sur le territoire, un constat régulièrement partagé par les élus de la métropole.

*prénom d’emprunt

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