Posted On 15 mai 2025
Ca commence à tanguer sérieusement. Mardi, habitants et commerçants de plusieurs quartiers se sont réunis pour bloquer le tram dans le secteur Berriat et faire entendre leur colère.
4 COLLECTIFS HABITANTS-COMMERCANTS JOIGNENT LEURS FORCES
Malgré les ponts de mai, pas de répit pour les collectifs d’habitants et de commerçants, excédés par des projets imposés. Parmi la centaine de manifestants présents, on retrouvait des représentants du collectif mobilisé contre le projet de suppression du stationnement place de Metz ; de celui qui sollicite un aménagement permettant de conserver le double-sens Cours Berriat ; de Notre-Dame / Sainte-Claire, où l’organisation tue les commerces à petit feu ; et des habitants et commerçants de l’avenue Jeanne d’Arc, où les travaux ont commencé.
« NE TOUCHEZ PLUS À GRENOBLE »
Chaque collectif défendant un dossier spécifique à son quartier, mais tous unis par un mot d’ordre commun résumé sur une banderole : « ne touchez plus à Grenoble ». Un cri du cœur après 11 ans de mandat qui auront tant abimé la ville, au point que des quartiers très différents se coalisent et mettent leurs forces en commun pour tenter de sauver ce qui peut encore l’être, soutenus par le Comité de Liaison des Unions de Quartiers.
METZ : LE PROJET MAINTENU EN L’ÉTAT
Pour chaque secteur, on retrouve le même schéma qui se répète en boucle. Place de Metz par exemple, la ville maintient son projet de suppression du stationnement et de modification du plan de circulation pour créer un véritable gymkhana pour les arrivants extérieurs. Et ce malgré les demandes de modifications que portent les habitants et commerçants, légitimement inquiets pour la vitalité d’un quartier unique en son genre à Grenoble.
La Place de Metz était mobilisée (ici avec Bernard Mure-Ravaud)
BERRIAT : GILLES NAMUR (Verts) S’ENTÊTE
À Berriat, alors que l’Union de Quartier présidée par Bruno De Lescure porte un projet bien ficelé qui permettrait de concilier création d’une piste cyclable et maintien de la circulation en double-sens, l’adjoint aux espaces publics Gilles Namur (Verts) s’entête à vouloir passer en force par pur dogme anti-automobiles... alors que l’effet serait un report du trafic, et de la pollution, dans les rues où sont installés des établissements scolaires !
NOTRE-DAME / SAINTE-CLAIRE, BERRIAT : MÊME SCHÉMA
Même refus de la discussion pour le secteur Notre-Dame / Sainte-Claire, où la fermeture complète à la circulation sans concertation met en danger de nombreux commerces et avec eux la convivialité du secteur. Et pour l’avenue Jeanne d’Arc, où les travaux ont démarré mais ont déjà pris du retard et où le compte n’y est toujours pas sur le nombre de places de stationnement sauvegardées. À chaque fois, la municipalité y va au forceps et méprise les concernés.
Jean-Noël Pusel, président de l’union de quartier Abbaye-Jouhaux, et Olivier Curto, président du collectif de défense des commerçants « Touche Pas à Mon Commerce ».
LA MUNICIPALITÉ « DÉPLORE LES REVENDICATIONS »…
Non pas prendre en considération la mobilisation qui se poursuit depuis des mois et enfin donner des gages de dialogue, la municipalité fait le choix du durcissement en campant sur ses positions… et en accusant les collectifs de tous les maux. Ainsi « la municipalité déplore des « revendications [qui] sont les mêmes sur l’ensemble des projets » » (DL du 13/05/25) : il conviendrait de s’interroger sur pourquoi il y a une fronde globale contre la politique de fermeture de la ville menée au bulldozer…
… ET ACCUSE L’OPPOSITION !
… mais pour ne pas parler du fond, les Verts/LFI s’attaquent aux messagers. Ainsi ils évoquent des « propos et visuels potentiellement discriminatoires contre des élus » (sans pouvoir en citer aucun, car il s’agit de simples caricatures pour dénoncer l’action municipale), et expliquent que ce sont les « agissements largement appuyés par l’opposition municipale de droite, à dix mois des élections ». Comme d’habitude, il s’agit de diaboliser les manifestants en les associant à une opposition politique pour justifier de ne pas les écouter.
LA MAJORITÉ MUNICIPALE, TÉTANISÉE, JOUE LA DIVISION
Namur avait déjà fait le coup en traitant l’union de quartier Berriat « d’opposant politique » (Bruno De Lescure est très engagée à l’extrême-gauche et était candidat tête d’une liste aux dernières municipales). Désormais, la mobilisation citoyenne est associée à l’opposition d’Alain Carignon. Il s’agit pour la municipalité d’essayer de diviser pour éteindre toute contestation, car les élus de la majorité sont tétanisés par la coalition des mécontentements.
« SACCAGEGRENOBLE » RÉPOND
Le groupe Facebook SaccageGrenoble, qui fait partie des visés par ces tartuffes, a vertement répondu par la voix d’Hervé, à l’origine des caricatures qui animent cet espace : « la municipalité veut vous bâillonner en tentant de nous menacer de poursuites judiciaires. Piolle a un double langage: il fait des discours sur la liberté d’expression, le bien vivre ensemble, la justice etc, etc… de l’autre coté il veut censurer ou faire taire la colère, les souhaits justifiés des grenoblois… En menaçant !! ». La menace de procédures-baillons pour tenter d’éteindre la gronde.
LA CONTESTATION GAGNE DE L’AMPLEUR
Mais la fronde n’est pas prêt de s’arrêter, alors que Michel Voilin, Président de l’Union de Quartier Championnet-Bonne-Hoche-Condorcet a expliqué au site actu.fr qu’un nouveau collectif d’habitants et commerçants du quartier Hoche s’est joint à la mobilisation. Un groupe qui s’oppose au projet de densification / suppression du stationnement de l’esplanade est également en cours de constitution et devrait bientôt voir le jour.
Les habitants de Hoche mobilisés contre la fin du stationnement annoncée
LA MOBILISATION SE POURSUIT
La suite s’écrira très prochainement puisque les collectifs n’entendent pas en rester là et prévoient d’autres actions de protestation pour que leurs demandes soient prises en compte par la ville et la métropole. Une mobilisation qui place « de plus en plus la majorité sortante sur la défensive dans une période pré-électorale », estime le site d’informations Grenoble Mag. L’équipe de « Grenoble, le changement » appelle tous les Grenoblois qui le peuvent à se joindre à ces collectifs pour manifester leur volonté de tourner la page Piolle. La mobilisation de chacun comptera.