Gui Gedda: « Je suis né dans une cuisine »

Le  » Pagnol de la cuisine provençale » vient de sortir le livre Un fada de tomates en Provence qu’il présentera sur le stand de la librairie Olbia. Du haut de ses 93 ans, Gui Gedda a gardé une âme d’adolescent. Un phénomène.

Qu’est ce qui fait encore courir, ou plutôt écrire, Gui Gedda? « La passion pour la gastronomie provençale, tout simplement. Quand je vois les idioties écrites sur les recettes de grands-mères comme la soupe au pistou, je m’énerve. Il y a une tradition à respecter. Je suis né dans une cuisine car mon père et ma grand-mère étaient aux fourneaux. Comme nous n’avions pas d’argent, il fallait improviser », explique-t-il.

« Je n’ai jamais voulu quitter Bormes »


Gui Gedda déclare sa flamme a la tomate, dans son ouvrage. Photo An. D..

Car si Gui Gedda est connu comme le loup blanc dans le Var et notamment à Bormes où il est une légende de l’art culinaire, c’est bel et bien dans les quartiers nord de Marseille qu’il a vu le jour. Et c’est à la force du poignet et grâce à un mental d’acier qu’il est devenu une référence avec des titres comme vice-président de l’Académie nationale de cuisine de France, chevalier du Mérite agricole ou lauréat de la médaille du Conseil départemental du Var pour la promotion de la cuisine provençale.

« Je n’aimais pas aller à l’école, je voulais travailler alors j’ai commencé à éplucher les carottes et les oignons car, à l’époque, il n’y avait pas de lycée hôtelier », poursuit-il. Une persévérance qui lui permettra, bien plus tard, d’ouvrir son restaurant, la Tonelle à Bormes, et d’écrire une vingtaine d’ouvrages sur la cuisine provençale. Avec, à chaque fois, la reconnaissance de ses pairs pour la qualité de son travail.

Gui Gedda a toujours mis un point d’honneur à rester dans le Var malgré le chant des sirènes voisines. « Je n’ai jamais voulu quitter Bormes. Pourtant j’ai eu de grosses propositions de Nice ou Cannes. Peut-être que j’ai été trop humble, trop modeste mais je ne regrette rien car j’ai fait de belles rencontres comme Marie Mauron », analyse-t-il. C’est donc avec la fougue d’un adolescent que Gui Gedda s’apprête à rencontrer son public lors de la Fête du livre d’Hyères, une ville qu’il connaît par cœur. « J’ai été élève à l’école Anatole-France et j’ai fait mon service militaire dans la cité des palmiers. C’est un vrai plaisir d’être présent au Forum du casino. J’ai toujours vécu à 100 à l’heure », conclut-il. Une des attractions de cette édition 2025.

Lisa Giraud, prophète en son pays

Née à Hyères, Lisa Giraud rêvait de faire partie des auteurs présents au Forum du casino. Vœu exaucé par la librairie Charlemagne. Toutefois, l’écrivaine est allée chercher au mérite sa place parmi les heureux élus.

Sa première séance de dédicaces, à Charlemagne La Valette, a donné lieu à un énorme succès avec plus de 70 exemplaires vendus en une journée de son premier titre, La maison de papi Jo. Quelques mois plus tard, elle récidive lors de la Fête du livre de Toulon sur le stand de la librairie Périclès avec 50 bouquins dédicacés. Voilà pourquoi son second ouvrage, Le petit hôtel du port est très attendu. « C’est la suite du premier car je n’arrivais pas à lâcher la main de mes personnages. La maison de Papi Jo évoque la résilience, l’introspection. Le petit hôtel du port explore davantage l’ouverture vers l’extérieur et tout ce qui peut lier les gens les uns aux autres », explique-t-elle.

Le présent relié au passé

Comme à chaque fois Lisa Giraud a mis beaucoup d’elle-même dans cette histoire qui sent bon le Var tant au niveau du décor que de l’ambiance générale. Avec en filigrane, page après page, un lien entre le présent et le passé. « En fouillant dans des affaires familiales, j’ai retrouvé des missives de mon arrière-grand-père, soldat lors de la Première Guerre mondiale, destinées à mon arrière-grand-mère dont une datant du 11 novembre 1918.

Ce fut très inspirant car il y avait un mélange de soulagement, d’incompréhension et d’incertitudes à une époque où la communication était extrêmement difficile. Du coup j’ai intégré au récit de vraies lettres dont une que j’ai écrite à mes parents », poursuit-elle. Des souvenirs qui nous rappellent d’où nous venons et qui nous sommes. Lisa Giraud a l’art de toucher ses lecteurs en plein cœur.


Lisa Giraud s’est plongée dans son histoire familiale. Photo DR

Parlez-vous le Sud ? Yves Pujol décrypte le patois provençal

« Arrête de faire le cacou, t’y es un ravan. Moi, je crains degun ». Si vous n’avez pas tout compris alors allez voir Yves Pujol, il va tout vous expliquer. En effet, le leader du groupe Aïoli vient de publier le tome 3 de Parlez-vous le Sud ? aux éditions Les Presses du Midi.

Après le succès de la pastille télévisuelle sur France 3, le chanteur-humoriste a pris la plume pour enfoncer le clou et dévoiler le sens mais aussi les origines de mots qui sentent bon la Provence. Chaque région possède son propre langage, son patois local. Et dans le Sud-Est, c’est tout autant un moyen de communication que d’intégration. Ce tome 3 dévoile les secrets d’expressions comme « Mains de Pati », « Estouffe Gari », « De Biscanti » ou « Le Oaï », entre autres. Les illustrations d’Odile Bertrand apportent le visuel qui colle parfaitement avec le son, à la lecture des différentes définitions. Un moment de détente à la sauce Yves Pujol.


Audrey Wierre. Photo An. D..

Audrey Wierre, habituée des lieux

Finaliste du concours Fyctia avec son premier ouvrage, Et si c’était pour Noël ?, Audrey Wierre poursuit sa route littéraire en autoédition.

La Crauroise sera présente au Forum du casino pour dédicacer son deuxième titre, Quand s’exposent nos cœurs, un roman feel good surprenant à bien des égards. Déjà par l’un des endroits où se déroule l’histoire : un musée totalement atypique. « C’est un lieu qui existe vraiment à Zagreb, dans lequel des anonymes donnent des lots symbolisant la fin de leur histoire d’amour », explique-t-elle.

C’est là que vient travailler Raphaël qui a tout plaqué suite au décès de son frère. Déstabilisé psychologiquement, il va croiser la route de Gabriella qui cherche à guérir de ses blessures après une déception sentimentale. La quête commune du centième lot du musée va les obliger à se découvrir l’un l’autre. « Il est question de deuil, de non-dits et de relations familiales », poursuit-elle.

Des thèmes forts abordés via des flash-backs en Espagne notamment, mais aussi avec un soupçon de suspense et une pincée d’humour. L’écriture raffinée d’Audrey Wierre fait merveille.