Par

Mathias Souteyrat

Publié le

15 mai 2025 à 12h29

Après la révélation du Progrès des faits de maltraitances d’une infirmière qui a filmé (et diffusé sur Snapchat) de façon dégradante des résidents (jusqu’à montrer une vieille dame sur son lit de mort) à l’Ehpad l’Astrée de Saint-Etienne, l’Agence régionale de santé et Korian, gestionnaire de l’établissement, nous ont répondu ce jeudi 15 mai 2025.
L’affaire commence à la suite d’un signalement d’un lanceur d’alerte en décembre 2024.

« Des sanctions disciplinaires et des poursuites pénales ont été engagées à l’encontre de l’infirmière identifiée dans les vidéos »

L’Agence régionale de santé a reçu de façon anonyme des vidéos éphémères diffusées sur les réseaux sociaux impliquant une professionnelle de l’Ehpad Astrée à Saint-Etienne.

L’ARS a immédiatement demandé à rencontrer les directions (régionale du groupe et de l’Ehpad) pour leur rappeler leur obligation de signalement d’évènement indésirable grave. À la suite de cette rencontre, des sanctions disciplinaires et des poursuites pénales ont été engagées à l’encontre de l’infirmière identifiée dans les vidéos.

Agence régionale de santé (ARS)

« En plus des sanctions disciplinaires prises par le gestionnaire lui-même et du signalement qu’il a transmis au parquet de Saint-Etienne, l’Agence régionale Auvergne-Rhône Alpes a de son côté décidé de saisir la chambre disciplinaire régionale de l’ordre des infirmiers et dans l’attente de sa décision l’a suspendue de tout exercice de la profession. Ces procédures sont en cours de traitement », nous explique l’ARS.

« Elle a été convoquée, a reconnu les faits et licenciée »

Contacté, le groupe Korian, nous informe avoir reçu en décembre 2024 par e-mail des vidéos anonymes enregistrées sur Snapchat, « montrant des résidents dans des situations inacceptables.

« C’est de la maltraitance. Nous avons une tolérance zéro, cela va à l’encontre de nos valeurs », martèle le gestionnaire des lieux.

Une famille porte plainte

« Dès réception de ces vidéos, nous avons agi, en enquêtant et identifiant l’infirmière en question. Elle a été convoquée, a reconnu les faits et licenciée », explique la direction de l’établissement Korian, qui a prévenu « immédiatement » les familles concernées, leur précisant qu’elles pouvaient porter plainte.

Une d’entre elles a en effet saisi la justice.

Korian répond aux accusations 

Face aux accusations de lenteur ou de minimisation des faits pour que l’affaire « reste en interne », Korian répond.

Le plan d’action montre qu’on a agi rapidement. Il y a des procédures à suivre, il faut vérifier les choses. L’ensemble des familles a été tenu au courant via le Conseil de la vie sociale. Un signalement a été fait auprès de l’ARS, du conseil départemental, du procureur de la République et de l’ordre des infirmiers.

Le groupe Korian

Le leader français des exploitants d’Ehpad indique avoir réalisé une nouvelle campagne de formation et sensibilisation sur l’ensemble de ses salariés.

Concernant les suites judiciaires, le parquet stéphanois n’a pas encore répondu à nos sollicitations.

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