Jeudi 15 mai, trois lycées du centre-ville font l’objet d’un blocage par des élèves mobilisés « contre le génocide et pour un cessez-le-feu à Gaza ».

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Guillaume Krempp

Publié le 15 mai 2025  ·  

Imprimé le 15 mai 2025 à 12h05  ·  

Modifié le 15 mai 2025  ·  

2 minutes

Une dizaine de lycéens, des lycéennes principalement, s’activent devant le lycée international des Pontonniers ce jeudi 15 mai à 7 heures. Quelques secondes après le passage des balayeurs municipaux, les élèves installent quelques poubelles et autres grilles de chantier devant le portail de l’établissement. Les jeunes militants finissent par cadenasser le tout avant de scotcher un drapeau palestinien sur la haut de l’entrée. Elève en terminale, Janelle explique l’action en cours :

« On se mobilise pour la Palestine parce que la situation à Gaza est alarmante, entre les bombardements qui ont repris et la famine liée au blocus de tous les convois humanitaires. On bloque pour un cessez-le-feu et parce qu’on ne veut pas être complice du génocide en cours. »

Jour d’épreuve du bac aux Pontonniers

« On demande aussi à la Ville de Strasbourg de mettre fin à son partenariat avec la ville de Ramat-Gan« , ajoute Capucine, élève en première du même établissement.

Le blocage n’a pas duré un quart d’heure quand la proviseure du lycée Véronique Rosay exige des lycéens qu’ils mettent fin à leur action. Elle envoie d’abord un agent d’entretien pour dégager l’entrée. Mais ce dernier fait face à une petite chaîne humaine de la dizaine de lycéennes. L’homme s’énerve : « Vous n’êtes que des branleurs et vous n’y connaissez rien à Gaza. Ca sert à rien ce que vous faites. Vous devriez manifester devant l’ambassade d’Israël. » A son collègue, il affirme à voix haute : « Je ne vais pas m’énerver sinon je vais en éclater un… »

La proviseure du lycée des Pontonniers appelle ensuite la police. « Je ne suis pas contre les manifestations et l’engagement des lycées, déclare-t-elle, mais aujourd’hui des lycéens passent une épreuve du baccalauréat. Il n’est pas envisageable que les élèves doivent faire face à de telles conditions pour passer leur examen. »

Deux autres lycées concernés

Au même moment, une dizaine de personnes ont mis en place un blocage au lycée Marie Curie avant de subir un contrôle d’identité de la part de la police nationale.

Vers 7h30, c’est du côté du lycée Fustel de Coulanges qu’une trentaine de lycéens mettent en place le même mode d’action pour bloquer l’établissement. Présente sur la place du Château après le blocage de l’entrée, Lucile, étudiante à l’Université de Strasbourg, appelle à rejoindre une manifestation contre l’islamophobie à l’appel du comité Palestine Unistras place Kléber à 14 heures. Elle invite aussi à rejoindre le village pour la Palestine à l’Université pour une conférence sur les moyens « de soutenir de France la résistance des peuples en lutte » à 16 heures.

Une heure plus tard, une brigade de CRS intervenait au lycée des Pontonniers pour mettre fin au blocage. A l’heure d’écrire ces lignes, les établissements Fustel de Coulanges et Marie Curie étaient toujours bloqués par les lycéens et lycéennes mobilisées.

Après l’intervention des gendarmes au lycée des Pontonniers. Photo : Document remis