« On est là en soutien à la Palestine et contre l’islamophobie », crie Georges, 16 ans. Derrière lui, devant l’entrée du lycée international des Pontonniers, deux jeunes femmes montées sur des poubelles scandent au mégaphone « la jeunesse emmerde le Front national ! » et « free Palestine ! ».

« Notre génération est en train d’assister à un génocide , on voit des gens comme nous, des lycéens, mourir sous les bombes d’Israël. C’est notre devoir d’alerter contre ça », reprend Georges. Plus tôt, vers 8 h 30, la police est intervenue pour libérer l’une des entrées du prestigieux établissement strasbourgeois. La situation s’est un peu tendue quand, au moyen de boucliers, des fonctionnaires en tenue de maintien de l’ordre ont repoussé les manifestants de l’autre côté de la rue des Pontonniers, permettant l’accès par le portail d’habitude réservé aux professeurs. Deux entrées sont restées symboliquement fermées mais les élèves qui le souhaitaient ont pu aller en cours.

Des épreuves du baccalauréat

« D’un côté, je respecte l’engagement de ces jeunes qui ont une connaissance de la géopolitique intéressante, indique Véronique Rosay, proviseure du lycée des Pontonniers. Mais il faut aussi respecter le droit des autres. Nous sommes dans une situation particulière puisque les épreuves du baccalauréat français international (BFI) se tiennent cette semaine avec des examinateurs venus de la France entière. Par ailleurs, des épreuves du diplôme d’études en langue française (Delf) se tiennent aussi chez nous. »

Le lycée Fustel-de-Coulanges, situé place du Château, est lui resté entièrement bloqué durant la première partie de la journée. « Nous ne pouvons pas assurer dans ces conditions l’accès aux cours de ce matin, a écrit aux élèves et aux familles le proviseur, Pascal Halftermeyer. Les autorités académiques et les forces de l’ordre sont informées de la situation. Les cours sont exceptionnellement suspendus jusqu’à midi. »

Des élèves de Fustel-de-Coulanges, des étudiants, des militants… sont venus rejoindre le mouvement devant les Pontonniers, formant un groupe de quelques dizaines de personnes en milieu de matinée.

Le blocus partiel levé à 11h à Marie-Curie

Un blocage partiel a également été organisé devant le lycée Marie-Curie, situé rue de Leicester. Les élèves qui le souhaitaient ont néanmoins pu pénétrer dans l’établissement du quartier de l’Esplanade.

« Les manifestants avaient prévenu qu’ils lèveraient le blocage à 11h. Ce qui a été fait », indique Jean-François, directeur de cabinet adjoint du recteur de l’académie de Strasbourg.