Par
Yann Rivallan
Publié le
15 mai 2025 à 11h36
Le groupe derrière le mythique restaurant était en grande difficulté depuis plusieurs mois. La Walsheim, restaurant emblématique de spécialités alsaciennes à Rouen, vient de fermer brutalement ses portes mercredi 14 mai 2025, apprend-on du tribunal de commerce.
En plus du restaurant ouvert en 1974 au pied de l’église Saint-Maclou, le Trio, bar à vin mitoyen, le Diapason, bar de l’allée Eugène-Delacroix et le restaurant les Coquets, dans le centre commercial de Mont-Saint-Aignan, ferment également leurs portes. Ces quatre établissements font partie d’un même groupe : Amaroche. Il vient de faire l’objet d’une liquidation judiciaire.
Un prêt bancaire impossible à rembourser
En octobre 2024, 76actu revenait sur cette situation délicate. Placé en redressement judiciaire au mois d’août 2023, le groupe Amaroche peinait à se maintenir à flot financièrement depuis quelques années.
La société accusait un total de dettes de 146 369 euros, pour un actif disponible de seulement 30 000 euros, rappelait brièvement un compte rendu d’audience du tribunal de commerce en 2023. Interrogé sur la question, Jean Coves, le président du groupe de restauration, imputait ses difficultés à la crise sanitaire et un contexte économique tendu.
Depuis mercredi 14 mai 2025, le mythique restaurant la Walsheim est fermé à Rouen. Avec lui, d’autres enseignes de restauration ferment. On vous explique pourquoi. (©YR/76actu)
À la tête de la Walsheim depuis 2013, il précisait que le groupe avait doublé de taille en 2018 avec l’acquisition de nouveaux établissements. Le prêt bancaire généré par cette expansion a vraisemblablement mis le groupe en difficulté à partir du premier confinement, en 2020. Amaroche n’a jamais retrouvé un niveau de rentabilité suffisant pour le rembourser.
Liquidation, licenciements, augmentation des prix…
Pour s’en sortir après la crise sanitaire, une filiale du groupe qui détenait les restaurants de burgers Rythm n’ Food a été liquidée. Dans le même temps, la société Amaroche a licencié six personnes et augmenté les prix dans ses différents établissements « en deux fois », comme l’expliquait Jean Coves en fin d’année 2024.
Le long de l’allée Eugène-Delacroix, toutes les terrasses sont de sorties sauf celle du Diapason, qui vient de fermer. (©YR/76actu)
Une première fois courant 2023 et une seconde fois au mois de septembre 2024, avec une hausse de 7 % des tarifs dans l’ensemble de ses établissements et de 10 % pour le seul Diapason.
Mais force est de constater qu’aujourd’hui, la situation n’est toujours pas stabilisée. Un salarié anonyme nous confie d’ailleurs ne pas avoir « été payé depuis un mois ». Autant d’éléments qui ont poussé le tribunal de commerce à mettre fin à l’ensemble de l’activité du groupe. Contacté, Jean Coves n’a pour le moment pas répondu à nos sollicitations.
Des offres de reprise
Reste que tout n’est peut-être pas fini pour les établissements du groupe Amaroche. Selon nos informations, plusieurs patrons de bar ou restaurant rouennais seraient intéressés par la reprise de certaines enseignes.
D’ailleurs, deux offres de reprise partielle avaient été formulées en début d’année 2025 pour la Walsheim et le Trio. Mais ces dernières n’étaient pas assez complètes et n’apportaient pas suffisamment « de garanties sur le maintien des emplois et de l’activité », aux yeux du tribunal de commerce. Elles avaient été rejetées.
Quoi qu’il en soit, avec la fermeture de la Walsheim, c’est une adresse emblématique de Rouen qui disparaît pour le moment.
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