De l'eau stagnante qui attire les moustiques tigres.Cet été, pensez à vider tous les petits points d’eau autour de chez vous pour éviter la prolifération des moustiques tigres. © Freepik

Chaque été, c’est la même rengaine. Les moustiques tigres débarquent, et avec eux, leur cortège de démangeaisons et d’inquiétudes. Et cette année, l’équipe est arrivé plus tôt que prévue… On les attend généralement entre mai et juin, certaines régions les ont vus apparaître entre fin mars et début avril.

Si bien que certains, comme les Syndicats des eaux de l’Aube, ont déjà lancé les hostilités début février pour prévenir des dégâts printaniers. Et là où certains foyers s’équipent de moustiquaires, de répulsifs et de campagnes de désinsectisation, d’autres quartiers, souvent les plus précaires, subissent en silence une exposition bien plus intense.

Le moustique-tigre, officiellement Aedes albopictus, a colonisé la France depuis 2004, et sa progression vers le nord s’accélère avec le réchauffement climatique. Mais tous les territoires ne sont pas égaux face à ce fléau. Selon l’Agence régionale de santé (ARS) et Santé Publique France, les zones les plus touchées sont souvent les milieux urbains denses, avec peu d’espaces verts gérés, des points d’eau stagnante non traités et un manque criant de sensibilisation.

Moustiques-tigres : pourquoi certaines zones sont plus vulnérables ? Urbanisation, climat, et… inégalités

Le moustique-tigre adore les zones urbaines chaudes, les cours intérieures humides, les jardins partagés mal entretenus, ou encore les terrasses non vidées. Il pond ses œufs dans le moindre bouchon rempli d’eau. Une gouttière bouchée ? Une coupelle sous un pot de fleurs ? La colonie s’installe.

Mais surtout, dans certaines communes moins dotées, la lutte contre les moustiques-tigres est freinée par un manque de moyens municipaux : pas de campagne de piégeage, peu de pulvérisations, et une information souvent insuffisante. Les habitants les plus modestes, souvent moins informés et moins protégés, sont les plus exposés, et donc les plus à risque de contracter des maladies transmises par ces moustiques.

Quels sont les risques sanitaires ?

Le moustique-tigre n’est pas qu’un gêneur bruyant. Il peut transmettre des virus tropicaux comme :

La majorité des contaminations restent liées à des voyageurs revenant de zones endémiques, mais des cas autochtones sont désormais détectés chaque année, notamment en Provence-Alpes-Côte d’Azur et en Occitanie.

Moustiques tigres : que faire ?

Chez soi :

  • Vider tous les contenants d’eau : soucoupes, seaux, jouets, arrosoirs…
  • Nettoyer les gouttières et vérifier les évacuations d’eau.
  • Couvrir les récupérateurs d’eau de pluie avec un voile ou un filet.
  • Installer des moustiquaires aux fenêtres, surtout dans les chambres.

Dans sa commune :

  • Signaler les zones infestées à sa mairie ou à l’ARS.
  • Participer aux actions collectives : journées de nettoyage, sensibilisation.
  • Demander à la commune de rejoindre le dispositif de surveillance et de lutte mis en place par les agences régionales de santé.

Et surtout : ne pas pulvériser d’insecticide soi-même dans son jardin. C’est inefficace à long terme, et dangereux pour les pollinisateurs.

À SAVOIR

Le moustique-tigre est désormais installé dans 78 départements en France, y compris en ville, comme en Île-de-France. Certaines zones, moins bien équipées pour lutter contre sa prolifération, sont plus exposées. En Corrèze, une opération inédite de lutte contre le moustique tigre a débuté à Brive-la-Gaillarde : chaque semaine, 400 000 moustiques mâles stérilisés sont relâchés pour réduire leur reproduction. Cette méthode, appelée Technique de l’Insecte Stérile (TIS), vise à diminuer jusqu’à 90 % la population locale de ces insectes.

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