Des artistes déjà bien installés. Et ceux qui le seront sans doute dans un avenir proche. Voilà comment on pourrait définir le savoureux mélange que tente de réussir chaque année le Festival de Saint-Paul-de-Vence.
Ses autres caractéristiques? Sa dimension intimiste, sa capacité à fidéliser les talents qu’il accueille, mais aussi le fait d’installer ses scènes dans des écrins particulièrement prestigieux. Le « QG » de l’événement, c’est la place de la Courtine, au cœur du village, avec sa vision panoramique.
Partenaire historique de la manifestation, la Fondation Maeght accueille aussi des performances, forcément atypiques, dans le jardin du labyrinthe Miró. En 2025, pour la première fois, un nouveau spot sera exploré.
Du côté de la Fondation CAB, on pourra aussi s’attendre à un show particulier. Au total, cela donnera donc huit soirées, balançant entre jazz et musique classique, avec un soupçon d’électro, entre le 19 et le 27 juillet.
1. Deux pointures classiques pour commencer
À l’origine du Festival de Saint-Paul, dont il assure la direction artistique, le Quatuor Modigliani, considéré comme une référence internationale, ouvrira le bal le 19 juillet. L’occasion pour cette formation de naviguer entre les répertoires de Debussy, Haydn et Beethoven.
Le 20 juillet, on restera dans la sphère classique, avec la venue du Trio Busch, à retrouver du côté de la Fondation Maeght. Devenu une référence de la musique de chambre, le groupe a d’abord exploré Schubert et Dvořák. À Saint-Paul, ils se tourneront vers Mendelssohn, Beethoven et Frank Bridge.
2. Deux chanteuses inclassables pour continuer
Changement de registre, ensuite, le 21 juillet. Sur la place de la Courtine, on retrouvera la talentueuse Gabi Hartmann, chanteuse à l’âme voyageuse et tout-terrain.
« J’ai toujours été très grand public. Dans ma manière d’écrire des chansons, dans tout, j’ai toujours été plutôt folk. On a pu me mettre cette étiquette jazz, même si ça ne me correspond pas forcément au départ », nous expliquait-elle en 2023, avant une date à Èze, aux Nuits Dime On du Cap Estel.
En sextet, elle présentera La Femme aux yeux de sel, son deuxième album.
Le 22 juillet, autre voix magique à l’affiche. Célia Kameni débarquera avec Méduse, un très beau projet avec lequel elle avait envoûté le public de Jazz à Valrose, l’an dernier. Qu’elle définit elle-même comme un mélange entre « sensibilité et profondeur, avec un côté planant ».
Là encore, le carcan jazz volera en éclats, pour laisser place à une émancipation. « Pendant longtemps, j’ai été au service des idées et des envies des autres, avec plaisir. Là, j’essaye vraiment de changer de rôle et de voir si cela me convient », glissait Célia Kameni en 2024. Le chemin emprunté depuis semble lui convenir…
3. Un chœur a cappella, une fusion électro-viole de gambe
La suite du programme réservera d’autres surprises. Le 24 juillet, place aux King’s Singers, parfois qualifiés de « Beatles du chœur a cappella ». Depuis sa formation en 1968 au King’s College de Cambridge, le groupe façonne sa légende à coup de Grammy et d’Emmy Awards. Dans ses cordes? Aussi bien du Gershwin que les Beach Boys ou Lennon et McCartney. De quoi éveiller la curiosité.
Curiosité maximale, également, pour le concert de Valentin Tournet et Djedjotronic. Le premier qui joue de la viole de gambe est devenu le premier spécialiste de son instrument à être nommé aux Victoires de la musique classique. Le second excelle derrière les platines et a notamment collaboré avec Miss Kittin, reine de l’électroclash, ou encore l’Allemand Boys Noize. Cette association inattendue, à découvrir le 25 juillet à la Fondation CAB, explorera « l’altérité, des mutations technologiques et de notre rapport au changement ».
4. Des pianistes virtuoses et un « vieil ami » renommé
La dernière ligne droite du Festival, plus académique (quoique… mais pas moins emballante, loin de là. Retour place de la Courtine les 26 et 27 juillet, d’abord avec le duo de pianistes Beatrice Rana et Massimo Spada. Des virtuoses qui embarqueront le public dans un registre assez surnaturel et féerique.
Et pour finir, les Saint-Paulois retrouveront Renaud Capuçon, figure de proue du violon classique en France, déjà programmé dans ce festival il y a dix ans. Pour cette nouvelle halte, il sera accompagné par le pianiste Guillaume Bellom, avec lequel il s’aventurera dans le romantisme de Robert Schumann et Johannes Brahms.
Festival de Saint-Paul. De 26 à 39 euros la soirée, réduit à 15 euros. Rens. festivalsaintpauldevence.com