Le document de 4 pages est rédigé par le Service d’information, de renseignement et d’analyse sur la criminalité organisée, un service de la Direction nationale de la Police Judiciaire.
Photo d’illustration F.B.
La DZ Mafia, le « savoir-faire marseillais »… le crime organisé de Marseille est largement cité dans une note du Service d’information, de renseignement et d’analyse sur la criminalité organisée (Sirasco). Le rapport confidentiel, dévoilé par Le Parisien puis consulté par d’autres médias, alerte sur la montée des « violences criminelles » en France.
La Sirasco dénonce aussi « la montée en puissance de certains groupes, comme la DZ Mafia, pourrait faire peser des risques sur les institutions » et ses représentants. Une pratique jusque-là plutôt répandue en Italie ou aux Pays-Bas, mais qui commence à prendre de l’ampleur en France. Les auteurs estiment qu’une « frange de la criminalité organisée cherche délibérément à instaurer un rapport de force avec l’État ».
À Marseille, la directrice de la prison des Baumettes a été menacée de mort fin 2024 par un chef de la DZ Mafia. Elle avait été placée sous protection, le 6 décembre. « Une diversification des cibles s’observe », souligne la Sirasco.
« Ubérisation de la violence »
La note appelle aussi à la vigilance quant à la multiplication des tueurs recrutés via messagerie cryptée, une « ubérisation de la violence ». Dans la région, plusieurs affaires ont eu lieu ces derniers mois. Un adolescent de 15 ans a été tué à Marseille le 2 octobre alors qu’il effectuait un contrat pour lequel il avait été recruté, via les réseaux sociaux, par un homme de 23 ans détenu au centre pénitentiaire de Luynes. Deux jours plus tard, une victime collatérale, le chauffeur VTC Nessim Ramdane, 36 ans, a été tué par un garçon de 14 ans qui avait été recruté par le même détenu.
« Le fait de faire appel à des tiers rend l’identification du commanditaire plus complexe et diminue le risque de reconnaissance par des témoins des exécutants. Des clans perpignanais en conflit avaient ainsi fait appel à des mercenaires bulgares et à une équipe de tueurs marseillais », précise le document.
Et de poursuivre : « Aujourd’hui, le ‘savoir-faire’ marseillais s’exporte sur tout le territoire, tandis que des équipes professionnelles originaires d’Île-de-France agissent à Toulouse, Rennes, Amiens, Lyon, Nice, mais aussi à Marseille”.