Depuis quelques années, de plus en plus de Franciliens adoptent des modes de déplacement plus légers – et moins onéreux – que la voiture. Vélo, trottinette, scooter, moto… Tous ces usagers ont pour point commun de ne pas être protégés par un habitacle et d’être beaucoup plus vulnérables en cas de chute ou de collision.

Jusqu’au 25 mai se déroule « la Quinzaine régionale de la sécurité routière dédiée aux usagers vulnérables de la route » en Île-de-France. La préfecture de police et de nombreux partenaires proposent une série d’ateliers et d’animations au sein des entreprises et administrations (programme complet en ligne sur le site de la DRIEAT).

Des conseils et des rappels en matière d’équipement et de réglementation sont dispensés à tous ceux et celles qui choisissent les « mobilités douces », notamment. Des ateliers sensibilisent aussi les automobilistes aux « bonnes pratiques », telles que l’ouverture de portière « à la hollandaise ». Pour les conducteurs, celle-ci consiste à utiliser sa main droite pour ouvrir la portière de gauche, de mieux voir ainsi un éventuel cycliste et d’éviter un dangereux « emportiérage ». Une pratique qui figure parmi les 40 recommandations du rapport de la commission sur « la prévention des violences routières et le partage de la voie publique », remis fin avril au ministre des Transports, qui pourrait être intégrée dans l’examen du permis de conduire.

Les statistiques de la sécurité routière montrent en effet que, si le nombre global d’accidents est en recul depuis 2010, les usagers vulnérables payent toujours un lourd tribut.

63 % des tués sur la route

Entre 2010 et 2024, l’accidentalité globale a baissé en Île-de-France. Elle a encore reculé entre 2023 et 2025, pour tomber à 15 352 accidents (- 3,7 %), 262 tués (- 2,2 %) et 18 753 blessés (- 2,6 %). Cependant, « la part des usagers vulnérables dans l’accidentalité reste inchangée (63 % en 2024, 62 % en 2010), représentant plus de 6 personnes tuées sur 10 » , note la préfecture de police de Paris.

L’an passé, toujours en Île-de-France, on dénombrait parmi les tués 74 piétons (- 3 par rapport à 2023), 12 cyclistes (chiffre stable), 8 usagers de trottinettes électriques (- 1) et 71 utilisateurs de deux-roues motorisés (- 1 par rapport à 2023). « Cette baisse des accidents, tués et blessés se poursuit au premier trimestre 2025 » , note la préfecture.

Une bonne nouvelle mais qui ne veut pas dire que le climat soit pour autant apaisé. La mort tragique du cycliste Paul Varry, en octobre dernier en plein Paris, a mis en lumière le phénomène des « violences routières » et mises en danger volontaires que subissent ces usagers. Une réalité qui échappe pour l’instant aux statistiques, malgré les demandes des associations de cyclistes.