Après plusieurs années d’évolution dans le secteur des technologies de mobilité, Uber élargit considérablement sa stratégie de véhicules autonomes. La plateforme de VTC ne se contente plus du marché américain et s’apprête désormais à conquérir l’Europe grâce à un nouveau partenariat stratégique avec le spécialiste chinois de la conduite autonome, Momenta.
Un réseau de taxis autonomes qui s’étend au-delà des États-Unis
La récente alliance entre Uber et Momenta marque une étape déterminante dans le déploiement de robotaxis en Europe, prévu pour début 2026. Cette annonce intervient peu après la signature d’un autre partenariat majeur avec May Mobility pour le marché américain, confirmant la volonté d’Uber d’accélérer son développement dans le secteur des véhicules sans conducteur.
Ce nouveau partenariat permettra à Uber d’associer son vaste réseau de transport à la technologie de conduite autonome développée par Momenta. Cette entreprise chinoise, soutenue financièrement par General Motors, s’est déjà forgé une solide réputation dans son pays d’origine. Le PDG d’Uber, Dara Khosrowshahi, a souligné l’importance de cette collaboration qui “ouvre la voie à un futur où davantage d’utilisateurs à travers le monde pourront bénéficier d’une mobilité autonome fiable et abordable”.
Une mise en place progressive des véhicules autonomes
Le déploiement des robotaxis Momenta sur la plateforme Uber suivra un protocole bien défini. Les premiers véhicules circuleront avec des opérateurs de sécurité à bord, avant d’évoluer progressivement vers des trajets totalement autonomes. Cette approche prudente reflète les enjeux de sécurité et réglementaires qui entourent encore cette technologie en Europe.
Uber n’en est pas à son premier essai dans le domaine des véhicules autonomes. L’entreprise a déjà noué des partenariats stratégiques avec plusieurs acteurs majeurs du secteur :
- Waymo, avec qui Uber propose déjà des trajets sans conducteur à Phoenix et Austin (Texas)
- May Mobility, qui prévoit de déployer plusieurs milliers de véhicules sur la plateforme Uber aux États-Unis
- Motional et Serve Robotics, pour les livraisons autonomes via Uber Eats
Les défis techniques et réglementaires en Europe
L’arrivée des robotaxis Uber en Europe présente des défis particuliers. Les réglementations concernant les véhicules autonomes varient considérablement d’un pays européen à l’autre, et sont généralement plus strictes qu’aux États-Unis. De plus, les infrastructures routières européennes, avec leurs rues étroites et leurs centres-villes historiques, exigent une adaptation technique spécifique des algorithmes de conduite autonome.
La technologie Momenta, déjà éprouvée dans les conditions de circulation complexes de Chine, pourrait néanmoins s’avérer particulièrement adaptée aux exigences européennes. Les véhicules utiliseront une combinaison de capteurs LiDAR, caméras et radars pour naviguer dans l’environnement urbain avec une précision accrue.
Un marché de la mobilité autonome en pleine transformation
Cette expansion internationale d’Uber dans le secteur des robotaxis s’inscrit dans une transformation plus large du marché des transports. Avec l’autonomie de conduite qui progresse rapidement, les entreprises de VTC cherchent à réduire leurs coûts opérationnels tout en améliorant la disponibilité de leurs services.
Le tableau ci-dessous compare les différentes alliances stratégiques d’Uber dans le domaine des véhicules autonomes :
Ces alliances stratégiques illustrent la vision à long terme d’Uber. Plutôt que de développer sa propre technologie de conduite autonome – une stratégie abandonnée après plusieurs années d’investissements – l’entreprise préfère désormais s’associer avec des spécialistes du secteur pour accélérer le déploiement de ces services sur sa plateforme.
Pour les utilisateurs européens, l’arrivée des taxis sans chauffeur pourrait signifier des trajets moins coûteux et une disponibilité accrue, notamment dans les zones urbaines denses où la demande est forte. Reste à voir comment cette technologie sera accueillie par le public et les autorités réglementaires européennes, traditionnellement plus prudentes face aux innovations de rupture dans le domaine des transports.
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