Ce jeudi 15 mai, le tribunal correctionnel de Marseille a condamné Guy Orsoni et Antò Simonu Moretti à respectivement 13 et 12 ans de prison pour une association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Pour les deux hommes, la décision des magistrats s’accompagne d’une peine de sureté de moitié.
Thomas Milani a lui été condamné à trois ans de prison, dont deux avec sursis. Il sera laissé libre et placé sous surveillance électronique.
Le procureur, Olivier Capaccio, avait requis des peines de 15 et 14 ans, assorties d’une période de sûreté des deux tiers, contre les deux premiers et trois ans dont deux avec sursis pour celui à qui il est reproché d’avoir apporté une aide logistique, dans le cadre de cette association de malfaiteurs. Ce qu’il conteste, son avocate, Me Valérie Vincenti, ayant plaidé l’absence totale d’intentionnalité de la part de son client.
Antò Simonu Moretti et Guy Orsoni interpellés un mois après une tentative d’assassinat sur ce dernier
Les faits sont anciens, ils remontent au 19 octobre 2018. Un mois après avoir été victime d’une tentative d’assassinat, Guy Orsoni, accompagné d’Antò Simonu Moretti, est arrêté à proximité du domicile de Pascal Porri, un membre du Petit Bar, une équipe criminelle « rivale » selon la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Marseille. Ils sont appréhendés au guidon d’une BMW GS 1200 volée, « armés jusqu’aux dents », pour reprendre les propos d’une juge assesseur durant l’audience, qui s’est ouverte lundi 12 mai.
« Il a été découvert un pas de tirs, avec un jerricane sur lequel se trouvait l’ADN de Guy Orsoni, a rappelé le procureur Olivier Capaccio dans son réquisitoire. Ils sont porteurs d’une arme de destruction, ce n’est pas une arme de chasse. C’est une arme pour tuer une cible, percer le pare-brise d’un véhicule blindé »
À la barre, alors qu’Antò Simonu Moretti a plutôt économisé sa parole, Guy Orsoni s’est longuement expliqué sur les raisons qui l’ont conduit « à monter sur cette moto ». Il a néanmoins contesté l’existence d’un projet criminel sur la personne de Pascal Porri. Pour l’accusation, la cible du commando « interpellé en flagrant délit était parfaitement identifiée en la personne de Pascal Porri, même si lui-même ne se définit pas comme tel ».
Les avocats de Guy Orsoni martèlent son intention de s’exiler à l’étranger
Les avocats de Guy Orsoni, Mes Martin Reynaud et Camille Romani, ont repris cette ligne de défense durant leurs plaidoiries, actant l’exil futur de Guy Orsoni, à l’étranger, une fois sa peine purgée. Tous les avocats ont pointé le quantum des peines requises, les opposant à certaines condamnations pour des faits similaires : « Quatorze et quinze ans de prison dont deux tiers de sûreté demandés pour des gens qui n’ont pas tiré ! Alors que quand on cherche à abattre Alain Orsoni, ça vaut six ans de prison ! »
« Dans ce dossier, il n’y a pas d’acte irréversible, pas de tir, ni de mort… la peine prononcée ne devrait pas l’être non plus », a aussi plaidé Me Aymeric Ros, avocat d’Antò Simonu Moretti aux côtés de Damien Benedetti.
Avant que le tribunal ne se retire pour délibérer, Antò Simonu Moretti a prononcé quelques mots : « Tout ce que je veux, c’est quitter la France avec ma femme et fonder une famille. »
Guy Orsoni, lui, a soutenu qu’il regrettait « amèrement les faits », ajoutant « l’homme d’aujourd’hui ne serait pas monté sur la moto ».
Les magistrats, eux, ne l’ont pas entendu ainsi.