« On est sur le feu tout le temps, en première ligne pour tout. » Linda, assistante d’éducation (AED) depuis cinq ans, exerce actuellement dans un collège de Salon-de-Provence. Son constat est sans appel : « On est dans une précarité structurelle, en étant embauchés année après année, et titulaires seulement au bout de six ans. Les contraintes de budget aboutissent au non-remplacement des AED en arrêt maladie, mais on nous demande d’assurer quel que soit l’effectif en place, s’il y a un problème c’est notre faute, mais si tout se passe bien, personne ne reconnaît notre travail. »

C’est cette absence de reconnaissance que les AED des collèges et lycées sont notamment venus dénoncer ce jeudi 15 mai en se rassemblant devant la Direction des services départementaux de l’Éducation nationale, à Marseille, où une délégation, emmenée par la CGT Éduc’action et Sud Éducation, était reçue.

Soutenus par les AESH (accompagnant des élèves en situation de handicap), ils demandent une augmentation des salaires, la reconnaissance de leur statut, de leur expérience, de leurs diplômes et de leurs compétences, ainsi que des effectifs suffisants pour assurer la sécurité des élèves.

« Des missions éducatives essentielles »

« On continue de faire croire qu’il ne s’agit que d’un job étudiant alors qu’en parallèle, on recrute des AED de plus en plus âgés et compétents, poursuit Linda. Le boulot n’est plus du tout celui des surveillants de notre jeunesse, on est devenus de véritables assistants des conseillers principaux d’éducation, avec des missions éducatives essentielles parce que nous sommes ceux qui sont au plus près du terrain et des élèves, sans pour autant qu’on soit valorisés. »

Dans un communiqué, la CGT demande également la création d’une grille salariale comme celle existant pour les AESH. « Ensemble, nous formons le plus grand corps d’employés de l’Éducation nationale, c’est pourquoi AESH et AED veulent être reconnus comme fonctionnaires d’État de catégorie B », ajoute Lionel, AESH d’une école marseillaise venu boulevard Charles-Nédelec (1er) soutenir ses collègues avec lesquels il partage « la précarité des statuts et des salaires au Smic horaire ».