Pour le moment, on ne sait que très peu de choses sur le F-47, le futur avion de combat de 6e génération que Boeing doit mettre au point dans le cadre du programme NGAD [Next Generation Air Dominance] lancé par l’US Air Force. Si ce n’est que son rayon d’action sera d’environ 1 000 nautiques [1 852 km], qu’il sera évidemment « furtif », qu’il sera accompagné par des drones de combat collaboratifs [CCA -Collaborative Combat Aircraft] et que sa « disponibilité sera supérieure à celle des chasseurs de 5e génération ».
Enfin, selon le chef d’état-major de l’US Air Force, le général David Allvin, le F-47 « volera sous l’administration Trump » car « pendant que nos avions X [X pour expérimentaux] volaient dans l’ombre, nous consolidions notre domination aérienne en accélérant le développement technologique, en affinant nos concepts opérationnels et en prouvant que nous pouvons déployer cette capacité plus rapidement que jamais ».
A priori, et outre le F/A-XX destiné à l’US Navy [et dont le choix du constructeur se faite attendre alors qu’il aurait dû être déjà annoncé], le Pentagone a d’autres projets dans ses tiroirs. Projets ayant sans doute été en partie financés au titre de ses « programmes secrets » [également appelés « black programs »].
En effet, ce 15 mai, alors en visite officielle à Doha [Qatar], le président Trump a affirmé que les États-Unis envisageaient le développement d’un autre avion de combat, le F-55 et que le F-22A Raptor serait porté à un nouveau standard, appelé « Super Raptor ».
« Nous allons lancer le F-55 et – je pense que, si nous obtenons le bon prix, il faut obtenir le bon prix – ce sera un bimoteur et une super mise à niveau du F-35 [qui est monomoteur, ndlr], puis nous allons nous occuper du F-22 », a en effet déclaré M. Trump.
« Je pense que le plus bel avion de chasse du monde, c’est le F-22, mais nous allons faire un super F-22, qui sera une version très moderne de ce chasseur », a ajouté le chef de la Maison Blanche. « Nous allons avancer assez rapidement sur ce dossier », a-t-il insisté.
Les propos de M. Trump ne manque de susciter quelques interrogations. Depuis son admission au service actif, en 2005, le F-22A Raptor, dont les réelles capacités sont confidentielles, a constamment été modernisé… sur fond d’un bras de fer entre le Congrès et le Pentagone, lequel voudrait retirer les appareils les plus anciens, c’est-à-dire ceux restés au standard Block 20.
En avril 2023, l’US Air Force avait estimé que maintenir le F-22A Raptor au « meilleur niveau » jusqu’en 2030 coûterait « au moins 9 milliards de dollars », dont 3,2 milliards au titre de recherche, du développement et des essais.
Pour moment, Lockheed Martin a été chargé d’intégrer de nouveaux capteurs infrarouge de type IRDS à bord des F-22A pour 270 millions de dollars.
Quant au F-55, il se pourrait qu’il s’agisse du « F-35+ », récemment évoqué par James Taiclet, le PDG de Lockheed Martin.
« Le défi est d’atteindre 80 % des capacités de la sixième génération à moitié prix. Et c’est quelque chose que les ingénieurs […] n’auraient pas accepté s’ils n’avaient pas pensé qu’il y avait une voie pour y parvenir », avait-il expliqué lors d’une conférence téléphonique avec la presse, le mois dernier.
En clair, l’idée est d’intégrer au F-35 des technologies développées par Lockheed Martin pour le programme NGAD, comme celles relatives à la mise en œuvre de drones collorabatifs et autres effectueurs connectés.
Seulement, cela nécessite une motorisation plus puissante… alors que celle du F-35 est déjà insuffisante pour l’ensemble des fonctionnalités inscrites dans son cahier des charges. C’est sans doute la raison pour laquelle M. Trump a parlé d’un « bimoteur ». Mais ajouter un second moteur suppose de redessiner la cellule du chasseur-bombardier de Lockheed Martin. Ce qui, de facto, reviendra à développer un nouvel appareil.