La mission aurait pu prendre fin brusquement, si les ingénieurs de la Nasa n’étaient pas intervenus à temps. En mai 2024, Voyager 1, le vaisseau spatial le plus éloigné de notre planète a été secouru alors que ses propulseurs étaient sur le point de tomber en panne. Un an plus tard, dans une publication du 14 mai 2025, la Nasa a tenu à rassurer le public sur la réussite de cette mission.

Lancé en 1977, Voyager 1 est guidé à distance par plusieurs ensembles de propulseurs. Ceux-ci permettent d’orienter le vaisseau afin que son antenne reste pointée vers la Terre. Sans cela, les communications s’en trouveraient coupées : il ne pourrait ni recevoir de commande, ni transmettre ses données jusqu’à nous. C’est pourquoi la situation était particulièrement critique, alors que les propulseurs de secours, mis en place en 2004, commençaient eux aussi à s’encrasser.

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Opération sauvetage des propulseurs originaux

Depuis le lancement du vaisseau, de petites quantités de résidus de propergol (un mélange de carburants) se sont accumulées avec le temps, endommageant les propulseurs. Au début, les ingénieurs maintenaient la bonne orientation de Voyager 1 en lui commandant d’alterner entre ses propulseurs originaux et de secours. Mais depuis plus de 20 ans, les propulseurs originaux ont cessé de fonctionner en raison d’une panne de courant. Les ingénieurs ont donc fait reposer la mission uniquement sur les propulseurs de secours, sans imaginer qu’elle allait durer encore longtemps.

Mais comme le raconte CNN, alors que ces propulseurs de secours commençaient sérieusement à faiblir, les ingénieurs de la Nasa ont dû faire preuve d’imagination pour relancer les propulseurs principaux. Première étape : comprendre ce qui leur avait fait défaut. Selon eux, l’origine du problème résidait probablement dans la mauvaise position d’un interrupteur, qui aurait entraîné un dysfonctionnement du système de chauffage. Cependant, le remettre en bonne position de si loin semblait plutôt délicat.

Le goût du risque

Pour tenter de sauver Voyager 1, les ingénieurs de la NASA ont pris une décision risquée : réactiver ses propulseurs principaux, avant même de pouvoir réparer les chauffages qui leur permettent de fonctionner. Un choix d’autant plus délicat que sans chauffages actifs, cela aurait pu provoquer une petite explosion.

Pour ne rien arranger, un autre facteur rendait la mission particulièrement urgente : la seule antenne terrestre capable d’envoyer des commandes à Voyager 1 était sur le point d’être envoyée en maintenance jusqu’en 2026. Il fallait agir vite ! L’équipe devait impérativement tester les propulseurs avant de perdre toute capacité de communication avec la sonde pendant plusieurs mois. Le 20 mars 2024, après l’envoi des commandes, l’équipe a attendu plus de 23 heures avant de recevoir une réponse. À leur immense soulagement, les données ont confirmé la montée en température des chauffages, signe que le redémarrage avait réussi. Un succès inespéré pour l’équipe, convaincue d’avoir ramené à la vie des systèmes jugés irréparables depuis plus de 20 ans.