Par
Cédric Nithard
Publié le
15 mai 2025 à 18h33
Ce jeudi 15 mai, le procureur de la République Fabrice Belargent et le maire de Montpellier Michaël Delafosse ont procédé à la destruction de deux véhicules ayant servi à des rodéos urbains. Une opération plus symbolique que spectaculaire destinée à envoyer un message commun de fermeté : « Face à ce phénomène, nous agissons ».
Une infraction spécifique
Les rodéos urbains ne cessent de défrayer la chronique. Samedi dernier à Évian un sapeur-pompier volontaire était renversé devant sa caserne par un conducteur de 19 ans. Le samedi d’avant, c’est un élu de Gauriaguet en Gironde qui a été agressé pour avoir tenté d’arrêter un rodéo urbain. S’il n’y a pas toujours des agressions ou des accidents, le phénomène inquiète, car il touche toutes les villes et même désormais les campagnes avec plusieurs signalements d’agriculteurs. « Je suis membre de l’Association des Maires de France et tout le monde en parle » confirme Michaël Delafosse, dont la commune n’échappe pas à la règle. C’est pourquoi depuis deux ans un travail spécifique est opéré conjointement entre le procureur de la République, la police nationale et la police municipale.
Des opérations de contrôle sont menées régulièrement donnant l’occasion de saisir des véhicules lorsque l’infraction est constatée. Des infractions qui peuvent également être observées par les caméras de vidéoprotection. Ainsi, depuis l’année dernière, 21 véhicules ont été saisis. « Nous agissons face à ce phénomène qui est irresponsable, car il met en danger la vie d’autrui et celle des pratiquants de rodéo urbain. Nous devons avoir une réponse d’action face à cette pratique illégale » pointe Michaël Delafosse. Fabrice Belargent complétant : « Ce type d’infraction mérite une procédure pénale spécifique, ferme et effective. Ce n’est pas qu’un refus d’obtempérer, c’est une infraction bien spécifique avec des gens qui multiplient les infractions au code de la route avec des mises en danger de personne et des services de police ».
Confiscation et destruction
Une convention a ainsi été passée entre la Ville de Montpellier et le parquet du tribunal judiciaire permettant d’effectuer le gardiennage gratuit des véhicules en fourrière le temps de procédures voulues les plus rapides possibles puis d’en assurer la destruction. Une convention à laquelle a également souscrit la Ville de Pérols. Pour la première fois, ce jeudi 15 mais, une mini moto et un scooter ont été réduits en miettes. Des destructions plutôt que des ventes car, selon la procureur de la République, « ce type d’engins ne représentent pas une grande valeur marchande et sont fréquemment utilisés pour commettre des infractions ». Outre les motos, quads et scooters, les trottinettes électriques sont également concernées, ainsi que les voitures.
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Fabrice Belargent met en avant « une sanction concrète et rapide qui préserve les deniers publiques », quand Michaël Delafosse souhaite envoyer un message : « Nous faisons comprendre que c’est dangereux et qu’il n’y a pas d’impunité. Les auteurs de rodéos urbains mettent en danger la vie des autres et empoisonnent la vie des habitants ». La confiscation et la destruction des véhicules interviennent par ailleurs en complément de la sanction pénale à l’égard du conducteur et selon les cas avant même qu’elle ne soit prononcée. Et, si ce n’était pas lui qui tenait le guidon, le propriétaire peut également être inquiété si sa mauvaise foi est établie. Le message ferme est passé, les mâchoires du grappin sont prêtes à entrer en action…
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