François Monnier, de Blois (Loir-et-Cher) : « L’offensive “ éclair ” promise par Vladimir Poutine en février 2022 est devenue une guerre d’usure, et aucun accord de paix n’est à l’ordre du jour.
« Le fou de Moscou promettait une guerre rapide avec la prise de Kiev en quelques jours, mais l’armée russe a buté sur la défense ukrainienne et la solidarité de ses alliés occidentaux.
« Ce conflit s’enlise, nous entraînant dans un embargo qui nous coûte très cher, nous engageant dans des dépenses militaires sans compter, nous plongeant dans une aide financière abyssale.
« Cet affrontement évolue dans une guerre de positions, déstabilisant le monde entier par des décisions interétatiques. Les frappes de drones risquent de durer encore, d’autant que Poutine se complaît dans ce marasme guerrier. Pauvre peuple ukrainien ! »
Misère française
Edwige Tranchemer, de Tours (Indre-et-Loire) : « Je trouve scandaleux de donner encore deux milliards d’euros à l’Ukraine, quand on nous demande de nous serrer la ceinture.
« Il ne s’agit pas d’anéantir l’adversaire, mais de l’inciter à déposer les armes »
« On nous parle de guerre, mais comment faire face à cette menace, quand on n’a que trois jours pour nous défendre ? Tout augmente de jour en jour. Si ça continue, nous ne pourrons plus nous nourrir, ni nous soigner, enfin plus rien payer. Je ne vis pas, je survis ; nous ne voyons pas ce qui se passe réellement. »
Dialogue précise : L’effort de solidarité et de confiance dans ceux qui nous gouvernent et défendent patrie, alliances et principes démocratiques, implique effectivement des sacrifices maintenant, pour une paix supposée durable, ensuite.
Indulgences
Armand Morlighem, de Fondettes (Indre-et-Loire) : « Certains partis politiques français manifestent une grande indulgence vis-à-vis de M. Poutine, en dépit de toutes les guerres qu’il a provoquées, accompagnées d’une cohorte d’horreurs, de destructions et de morts par milliers.
« Jusque très récemment, ces partis persistaient à présenter le maître du Kremlin comme un gentil voisin, à qui les méchants occidentaux, inféodés aux Américains, ne faisaient que des misères ! Voyez la Russie, ce pays de 17 millions de km2 et peuplé de 145 millions d’habitants, odieusement agressé par l’Ukraine, 30 fois moins étendue et 5 fois moins peuplée ! Personne ne peut y croire, mais pourtant à leurs yeux, les Ukrainiens sont les agresseurs !
« Mais voilà, depuis que M. Trump “ est passé à l’est ”, le raisonnement tombe à l’eau puisque les vilains Américains font copain copain avec les Russes ! Il sera très intéressant de voir avec quelles astuces de langage, ces thuriféraires du maître de la Russie vont pouvoir expliquer cette nouvelle situation, dans laquelle ils se retrouvent aux côtés des Américains honnis, dans leur soumission à M. Poutine !
« On a du mal à comprendre comment des Français peuvent ainsi se rallier à la propagande russe ! Si, pour eux, l’idéal est de vivre dans un pays où les libertés sont restreintes, où les opposants sont emprisonnés, voire assassinés, où les élections sont truquées, où les citoyens n’ont pas d’autres choix que celui de vénérer le “ chef ”, alors je souhaite que les électeurs aient la lucidité de ne jamais les porter au pouvoir ! »
Gouvernance
Georges Poupard, de Châteauroux (Indre) : « En observant sur une certaine durée, on peut tirer quelques enseignements sur la gouvernance de notre président. Tout d’abord il est évident que rien ne se décide sans l’accord de l’Élysée, et c’est là que l’on peut juger de ce mode de gouvernance.
« Plutôt que de dire “ nous ” pour toutes les décisions qu’il prend, il semble qu’il devrait plutôt dire “ je ” et assumer ses choix, ses décisions. Je ne partage pas ses décisions guerrières pour la défense de l’Ukraine, et ses silences en ce qui concerne les questions relatives à l’Algérie. Sur ces questions, comme sur tant d’autres, qu’il ait le courage d’assumer ses décisions en disant : “ J’ai décidé de… ”.
« Il n’est pas le seul à jouir de ce pouvoir que notre démocratie donne à une majorité d’élus, et il me semble difficile, voire impossible, de changer actuellement la gouvernance de notre pays, qui nous conduit droit dans le mur ! »
Paix mythique
Jean-Paul Gatard, de Vouneuil-sous-Biard (Vienne) : « La paix devrait être l’état normal d’une société, or elle semble une quête perpétuelle. En effet, les conflits ne sont guère évitables, malgré les leçons de l’histoire et les efforts déployés en matière de diplomatie.
« Ils sont inhérents à la condition humaine qui est loin d’un univers de Bisounours. Il est donc nécessaire de se former à la gestion des conflits en ayant des opinions nuancées, ni iréniques, ni bellicistes, et en essayant de comprendre pourquoi l’adversaire agit ainsi.
« Toute guerre, à condition d’être purement défensive, pourrait avoir des raisons d’être, principalement dans la protection du citoyen. On peut, à la fois, aspirer à la paix, être pacifique dans l’âme, sans pour autant être aveuglément pacifiste, en cas de nécessité.
« Il ne s’agit pas d’anéantir l’adversaire mais de l’inciter à déposer les armes, comme le montrent les négociations actuelles avec la Russie. “ La paix n’a de signification que là où les droits de l’homme sont respectés, là où les individus et les nations sont libres ”, a écrit le Dalaï-Lama. »
Trêve forcée
Sylvio Le Blanc, de Montréal (Canada) : « Le président Donald Trump a déclaré stupidement : “ Si, pour une raison ou une autre, une des deux parties rend les choses très difficiles, nous passerons notre tour. ”
« C’est tout ce que souhaite Vladimir Poutine, qui ne veut surtout pas d’une trêve. Il n’a même pas respecté celle qu’il avait unilatéralement décrétée pour Pâques, qui ouvrirait la porte aux soldats des pays amis de l’Ukraine éventuellement missionnés pour la faire respecter. Car le président russe craint qu’une fois ces troupes sur le sol ukrainien, elles n’en soient plus délogeables.
« C’est l’heure de vérité. Ou Trump prend franchement le parti de Poutine et de l’autocratie en jetant l’éponge et en laissant l’Europe seule face à la Russie. Ou bien, il prend le parti de l’Ukraine et de la démocratie en forçant son ennemie jurée à respecter une trêve inconditionnelle de trente jours ».
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