Avec l’offensive douanière de Donald Trump, les bourses mondiales s’effondrent. L’occasion de revenir sur les longs-métrages les plus emblématiques consacrés au monde de la finance.

Les marchés financiers craquent de toute part. Donald Trump a semé la panique en annonçant d’importantes hausses des droits de douane imposée aux partenaires commerciaux des États-Unis. Résultat : les bourses européennes et asiatiques chutent. Paris a dégringolé de 6,19%, Londres de 5,83%, la Suisse de 6,82%, New York d’environ 3%… Le Figaro vous propose une sélection de films pour essayer de comprendre au mieux ces crises financières et plonger au cœur de ces marchés.

Le Loup de Wall Street de Martin Scorsese (2013)

C’est probablement le film le plus connu sur le krach boursier. Martin Scorsese a frappé fort avec Le Loup de Wall Street, devenu le plus gros succès commercial du réalisateur américain. Le cinéaste retrace pendant trois heures, l’ascension puis la déchéance de Jordan Belfort, incarné par Leonardo DiCaprio, qui rêve de conquérir Wall Street. Ses projets sont anéantis lorsqu’il est licencié, son entreprise n’ayant pas survécu au krach boursier du 19 octobre 1987. Il se rabat donc sur une petite entreprise à Long Island et monte sa propre affaire de courtage. Son créneau : le hors-cote. Sa méthode : l’arnaque. Son équipe : des vendeurs ou des petits trafiquants. À ses risques et périls…

Margin Call de J. C. Chandor (2011)

« Il y a trois moyens de gagner sa vie dans ce métier. Être le premier, le plus intelligent ou tricher. » J.C Chandor ne peut pas être plus clair. Dans Margin Call, le spectateur suit pendant 36 heures le déclenchement de la crise financière de 2008, où les employés découvrent que la banque compte dans ses actifs une masse de produits financiers capables de l’acculer à la faillite. 80% des salariés ont été virés, seuls les meilleurs ont été gardés. Ces derniers sont contraints de vendre des choses sans valeur à des acheteurs consentants pour qu’ils puissent survivre.

Les Raisins de la colère de John Ford (1940)

Montrer les conséquences des crises économiques. De 1929 à 1939, les États-Unis connaissent la crise économique la plus importante de leur histoire. En 1932, un tiers de la population est au chômage. Cet épisode inspire John Ford qui décide d’en faire un film, adapté du roman de John Steinbeck. Les raisins de la colère raconte l’histoire de la famille Joad, lors de la Grande Dépression aux États-Unis. Le cinéaste montre la vie des Américains poussés sur les routes et plongés dans la misère lorsqu’ils sont chassés de leurs terres par les banques qui prennent possession de leurs biens fonciers.

American Psycho de Mary Harron (2000)

En 2000, la réalisatrice Mary Harron livre American Psycho, un thriller avec Christian Bale (Patrick Bateman), Jared Leto (Paul Allen) et Willem Dafoe (Donald Kimball). L’intrigue se déroule au moment du krach boursier d’octobre 1987, où l’indice Dow Jones de la Bourse de New York s’effondre de 22,6 %, la seconde baisse la plus importante jamais enregistrée sur un marché d’actions. En plein Wall Street, Patrick Bateman, riche banquier d’affaires beau, intelligent mais obsédé par lui-même, se livre à des actes de plus en sadiques et horribles. Il est un psychopathe. Il tue, décapite, égorge, viole des pauvres, des homosexuels ou des femmes pour s’enrichir. Avec ce personnage, American Psycho brosse un portrait du côté excessif et dangereux de la finance.

L’Outsider de Christophe Barratier (2016)

On part cette fois-ci du côté de l’hexagone avec un thriller de Christophe Barratier sur la crise financière de janvier 2008 à la Société générale. Jérôme Kerviel intègre cette société en 2000. Il travaille au middle office, au service des traders. Rapidement, il rejoint la mythique salle des marchés. Il devient alors l’assistant du desk de Fabien Keller, qui fait de lui un trader et lui apprend la spéculation boursière et la dissimulation de ses profits. Kerviel va se prendre au jeu et risquer chaque jour un peu plus d’argent, sans jamais inquiéter ses supérieurs.

Les Initiés de Ben Younger (2000)

Le réalisateur américain Ben Younger sort Les Initiés, du titre original Boiler Room, en 2000, film inspiré de l’affaire Stratton Oakmont, plus grand cabinet de gré à gré aux États-Unis à la fin des années 1980 et 1990. Avec un casting composé de Giovanni Ribisi, Vin Diesel et Nia Long, le cinéaste raconte l’histoire de Seth Davis, 19 ans, qui intègre la « boiler room » (le centre d’appels) de JT Martin après avoir abandonné ses études. Là-bas, de nombreux jeunes courtiers en bourse vendent par téléphone n’importe quel placement en prélevant des commissions exorbitantes. Seth les envie et espère faire fortune pour regagner l’estime de son père. L’appât du gain est tel : un million de dollars. Le film dépeint le monde impitoyable de la bourse, où les courtiers sont motivés par l’appât du gain et la promesse de s’enrichir, aux dépens de leurs clients.

The Big Short : Le Casse du siècle d’Adam McKay (2015)

La crise des subprimes, de 2007 à 2008, a inspiré de nombreux cinéastes au courant des années 2010. Parmi eux, un certain Adam McKay, qui adapte en 2015 un livre de Michael Lewis sur le grand écran avec The Big Short. Le film se déroule dans le Wall Street de 2005, où un groupe de marginaux incarnés par Christian Bale, Ryan Gosling, Steve Carell et Brad Pitt président la crise financière et en tirent profit. Ils sont les seuls à se positionner dans le sens de la débâcle qui leur apparaît certaine. Ils négocient avec les banques des produits financiers et gagnent des millions de dollars au déclenchement de la crise en 2008. Il donne à réfléchir, trouve parfaitement l’équilibre entre l’humour et le drame et explique les concepts financiers de façon créative.

Wall Street – L’argent ne dort jamais d’Oliver Stone (2010)

Ce film d’Oliver Stone est la suite de Wall Street réalisé en 1987. Il plonge le spectateur à New York durant la crise de 2008 et raconte l’histoire de Jacob Moore, joué par Shia LaBeouf, un jeune trader qui souhaite venger la mort de son mentor suicidé en raison de transactions financières douteuses. Pour mener à bien son objectif, il sollicite Gordon Gekko (l’un des héros du premier film), un véritable malfrat de la finance et père de sa petite amie. Mais peu à peu, Jacob Moore comprend que Gordon Gekko reste un maître de la manipulation financière…

Too Big to Fail : Débâcle à Wall Street de Curtis Hanson (2011)

À l’instar de Wall Street – L’argent ne dort jamais, l’intrigue de Too Big to Fail prend place lors de la crise de 2008. Adapté du livre du même nom d’Andrew Ross Sorkin, le téléfilm réalisé par Curtis Hanson raconte la nomination d’Henry Paulson (William Hurt) au poste de secrétaire de Trésor. Le héros est alors chargé de concevoir un plan avec le président de la Réserve fédérale de New York, Timothy Geithner. Réunissant les dirigeants des grandes banques américaines, les deux hommes tentent en vain de les convaincre de ne plus acheter d’autres entreprises en faillite. Finalement grâce à un investissement de plus de 700 millions de dollars, Henry Paulson et son comparse réussissent à sauver les banques d’un krach total.

La Ruée de Frank Capra (1932)

La bourse et le cinéma sont une vieille histoire d’amour. En 1932, Frank Capra s’empare de la Grande Dépression des années 1930 pour inspirer son film La Ruée, que les Américains préfèrent nommer American Madness. Véritable révolution, il s’agit de l’un des premiers films hollywoodiens à traiter ouvertement des difficultés financières rencontrées à cette époque. Walter Huston, Pat O’Brien, ou encore Kay Johnson partagent l’affiche de ce drame. L’intrigue se concentre sur Thomas Dickson, directeur d’une banque depuis 25 ans, qui accorde des prêts à ses clients sans garantie. Il doit aussi faire face à son conseil d’administration frileux. Sa femme le trompe avec le caissier principal qui prépare un hold-up. Et Matt, un ancien prisonnier qui aura toute la confiance de Thomas parviendra à sauver la banque de la faillite. Un film ambitieux, en noir et blanc, qui met en image l’une des crises financières les plus importantes de l’histoire contemporaine, partie du krach boursier américain de 1929 jusqu’à la Seconde Guerre mondiale.

L’Argent de Marcel L’Herbier (1928)

La haine de l’argent et de la spéculation. Voici le sujet abordé par Marcel L’Herbier dans L’Argent, un film muet impressionniste, mélange entre le documentaire et le fictif, sorti en 1928. Le réalisateur adapte le roman éponyme d’Émile Zola, qu’il transpose dans le contexte des années 1920. L’écrivain français raconte l’histoire d’Aristide Saccard, frère du ministre Eugène Rougon. L’intrigue se déroule en 1864, et évoque la spéculation financière à une période où Paris et Londres occupaient la première place boursière du monde. L’auteur s’inspire notamment du scandale de Panama et les spéculations d’Eugène Secrétan qui causent la faillite du Comptoir national d’escompte de Paris et le suicide de son président, Eugène Denfert-Rochereau.