Par

Thibault Nadal

Publié le

16 mai 2025 à 6h08

« S’ils ne mettent pas nos préconisations en place, on le fera nous. » À l’occasion de la première présentation du plan « Marseille en vrai » ce jeudi 15 mai 2025, le député (LFI) Sébastien Delogu a lancé un sérieux avertissement aux politiques aux affaires dans la cité phocéenne.

Le message est passé : il faudra composer avec La France insoumise pour les prochaines élections municipales à Marseille. Et l’union à gauche apparaît encore bien lointaine.

« Marseille en grand est une supercherie »

Le projet « Marseille en vrai », dont les conclusions définitives seront présentées dans les prochaines semaines au bureau de l’Assemblée nationale, est une réponse au plan « Marseille en grand » lancé en septembre 2021 par Emmanuel Macron et qui a été fortement critiqué, notamment par la Cour des comptes.

Durant plus d’une heure de conférence dans le 16e arrondissement de Marseille, Sébastien Delogu et Manuel Bompard ont dénoncé « la supercherie » du plan d’Emmanuel Macron. « De nombreux projets annoncés sont toujours inexistants, selon eux.

Les six points clés du programme de LFI

Les députés insoumis, accompagnés de plusieurs militants, ont répondu aux six points présentés il y a quatre ans par le chef de l’État : compétence, transports, éducation et école, culture, sécurité et logement. Une ébauche des grands thèmes qui figureront dans le programme de La France insoumise pour les municipales ?

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On appelle les personnes à mettre en place nos préconisations immédiatement. Mais on a des doutes. S’ils ne les mettent pas en place, on le fera nous.

Sébastien Delogu
Député LFI de Marseille

« On en oublierait beaucoup qui dépendent des compétences de la ville et de la métropole », rétorque, avec le sourire, Manuel Bompard. Le coordinateur national de la France insoumise précise tout de même que son parti « travaille un programme pour les prochaines échéances électorales », donc les municipales, et que ces préconisations seront « évidemment reprises dans nos programmes ».

Benoît Payan et Martine Vassal dans le viseur

« Notre objectif, c’est de travailler à une alternative. Les problèmes n’ont pas été réglés et on ne va pas régler avec ceux qui ne les ont pas réglés », poursuit Manuel Bompard qui cite sans les nommer, Martine Vassal, la présidente de la Métropole et… Benoît Payan, le maire de Marseille.

Car les insoumis reprochent au plan « Marseille en grand » d’être « déraciné » et d’avoir été « imposé en haut sans concertation locale ». « Les collectifs, les citoyens ou les associations ont appris le plan à la télé ou à travers des directives nationales. Ça fait peur de savoir que tout se décide d’en haut », regrette Sébastien Delogu.

C’est pour cela que durant plusieurs mois qu’une cinquantaine de personnes ont travaillé sur l’élaboration de « Marseille en vrai ». Tour à tour, les militants ont rappelé les « échecs » des politiques en place et effectué un certain nombre de préconisations qui restent encore à affiner et à chiffrer précisément : moratoire sur la question des caméras de surveillance, construction de logements sociaux ou débat sur l’avenir de la Métropole.

Sécurité, école, transports…

Sur la question des transports, les insoumis ont dénoncé les projets de Martine Vassal avec « une situation qui se dégrade » et une présidente de Métropole qui se préoccupe plus du « prolongement du tramway vers les Catalans » que « du désenclavement des quartiers nord et de l’est ». Pour cela, ils veulent d’urgence « un plan bus » et à plus long terme développer de nouveaux modes de transports en créant un nouveau métro et tramway.

Sur la question de l’école, c’est Benoît Payan qui a été égratigné. « C’est un échec de la mairie de Marseille et de son maire. Les 188 rénovations d’écoles n’ont pas eu lieu », déplore Sébastien Delogu.

Enfin, sur la question de la sécurité, le parti de gauche a dénoncé les opérations places nettes et les visites du ministre de Bruno Retailleau à Marseille qui « sont des coups de communication qui déplacent et accentuent les problèmes plutôt que les régler ». Sur ce volet, ils souhaitent « sortir du tout répressif », « s’attaquer aux têtes de réseau » et « enrayer le trafic d’armes ».

Des premières propositions pour bâtir l’avenir de Marseille. Mais avec quel candidat ? Si Sébastien Delogu apparaît comme le candidat idéal, sa candidature n’est toujours pas officielle. Du côté de la France insoumise, on assure que la réponse sera rapidement connue.

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