Une jeune infirmière a été licenciée de l’Ehpad Les Astrées de Saint-Etienne, à la fin de l’année 2024, après avoir filmé des mises en scènes odieuses de plusieurs résidents ensuite publiées sur Snapchat.

Les mises en scène odieuses sont particulièrement dégradantes pour les personnes âgées filmées, jusque sur son lit de mort pour l’une d’entre elles. Une jeune infirmière salariée de l’Ephad Les Astrées de Saint-Etienne a été licencié après avoir mis en ligne des vidéos particulièrement révoltantes de certains résidents, selon une information du Progrès confirmée au Figaro par plusieurs sources proches du dossier. Le groupe Korian, qui exploite la structure assure avoir mis en place un plan d’action de manière immédiate et effectué les signalements requis aux autorités compétentes, en contradiction avec la version de ces dernières.

La description des vidéos par le journal local fait froid dans le dos. L’une d’elles fait apparaître une mise en scène d’une patiente décédée, à laquelle on a glissé un paquet de cigarette entre les mains, ponctuée d’un commentaire qui se veut humoristique. Une autre montre une femme apparaissant le haut du corps dénudé pendant sa toilette, imitant la danse réalisée par un employé qui effectue sa toilette. Ce dernier, vacataire, a également été renvoyé, indique Korian. D’autres vidéos font apparaître des moqueries envers un vieil homme.

La version de Korian contredite par les autorités

«Ces faits de maltraitance sont graves et totalement contraires aux règles de l’établissement L’Astrée, mais aussi aux valeurs humaines et professionnelles portées par Korian», a réagi la direction du groupe auprès du Figaro évoquant «un comportement isolé et exceptionnel». Elle assure avoir mis en place «un plan d’action» «dans la semaine», comprenant notamment une opération de sensibilisation au droit à l’image des collaborateurs de la structure. Korian assure avoir effectué les signalements requis et licencié l’infirmière, précisant qu’elle ne travaillera plus pour aucun de ses 269 Ehpad.

Le Progrès assure pourtant que l’affaire aurait été étouffée dans un premier temps par la directrice en poste jusqu’au début de l’année 2025. Et explique avoir été contacté par un groupe de lanceurs d’alerte. Le même qui a sollicité l’ordre des infirmiers en décembre. Korian dément, assurant sa diligence et sa transparence. Mais l’Agence régionale de santé (ARS) explique elle aussi au Figaro avoir reçu ces vidéos de manière anonyme et demandé des comptes à la direction de l’Ehpad. Ce n’est qu’à la suite de cette rencontre que les sanctions disciplinaires et poursuites pénales ont été engagées contre l’infirmière identifiée dans les vidéos. Cette dernière ayant rapidement reconnu les faits.

Les signalements au procureur de la république de Saint-Étienne et à l’ordre départemental des infirmiers n’auraient été réalisés qu’à ce moment-là. «En plus des sanctions disciplinaires prises par le gestionnaire lui-même et du signalement qu’il a transmis au parquet de Saint-Étienne, l’Agence régionale Auvergne-Rhône-Alpes a de son côté décidé de saisir la chambre disciplinaire régionale de l’ordre des infirmiers et dans l’attente de sa décision l’a suspendue de tout exercice de la profession», précise-t-elle.

Korian assure que la situation a été traitée de manière transparente avec les familles à qui il a même été rappelé leur droit de porter plainte. Ce qu’a fait l’une d’elles.