Le vice-président d’une section parallèle au Festival de Cannes mais indépendante de celui-ci, l’Acid, a été « mis en retrait » jeudi 15 mai, a appris l’AFP de sources concordantes. Il a été accusé de violences sexuelles le matin même par une femme lors d’un évènement public sur la Croisette.

Alors que le festival vient d’écarter l’acteur Théo Navarro-Mussy en raison d’accusations de violences sexuelles, c’est au tour du vice-président de l’Acid – section parallèle au Festival de Cannes mais indépendante de celui-ci – d’être lui aussi « mis en retrait », jeudi 15 mai, a appris l’AFP de sources concordantes. Il a été accusé de violences sexuelles le matin même par une femme lors d’un évènement public sur la Croisette. Lors d’une rencontre organisée par le Centre national de la cinématographie (CNC) pour aborder notamment la question des violences sexistes et sexuelles, une femme a pris la parole pour accuser publiquement cet homme de l’avoir agressée, ont rapporté plusieurs participants à l’AFP.

« La jeune femme a agi avec beaucoup de courage, elle a tout de suite été prise en charge par les associations présentes », a raconté à l’AFP le député Erwan Balanant, rapporteur d’une commission d’enquête parlementaire sur les violences dans le milieu de la culture, présent sur les lieux. « Aujourd’hui, lors d’une table ronde publique, nous avons entendu un témoignage mettant en cause l’un de nos membres, actuellement vice-président de l’Acid, pour des faits graves pouvant s’apparenter à des violences sexuelles », ont confirmé les deux coprésidents de l’Acid dans un communiqué à l’AFP.

Un acteur évincé du festival pour les mêmes raisons

« Devant ces charges, auparavant méconnues de l’association, les présidents enclenchent dès à présent des mesures conservatoires à son égard, entraînant sa mise en retrait de la vie associative, et lancent un processus d’enquête interne confié à un organisme extérieur », ont-ils ajouté. « L’Acid tient à rappeler sa position de principe, à savoir le soutien, l’accompagnement et l’écoute de toutes les victimes et témoins de faits » de violences et harcèlement sexistes, sexuels et moraux, ont-ils poursuivi.

Créé en 1992 par des cinéastes, l’Acid (association du cinéma indépendant pour sa diffusion) anime la plus confidentielle des sections parallèles du Festival de Cannes, programmant des films peu distribués par ailleurs. Voisine et organisée aux mêmes dates, la structure est indépendante du Festival, plus grand évènement mondial du 7e art, qui se tient jusqu’au 24 mai.

Pas plus tard qu’hier, le Festival de Cannes a interdit à l’acteur français Théo Navarro-Mussy de présenter le film Dossier 137 de Dominik Moll en raison d’accusations de violences sexuelles. Ce dernier a été visé par une plainte de trois anciennes compagnes pour « viols, violences physiques et morales », en 2018, 2019 et 2020. Cette plainte a été classée sans suite le mois dernier mais les supposées victimes comptent déposer un recours, contraignant le festival à écarter l’acteur de l’événement.