Créée pendant la Seconde Guerre mondiale et instrument du «soft power» américain depuis des décennies, cette radio est brocardée par la Maison-Blanche qui l’a rebaptisée dans un document «Voice of radical America» pour dénoncer son supposé parti pris de gauche.
La radio publique Voice of America (VOA), que l’administration Trump veut démanteler et dont la diffusion est suspendue, va se séparer de plusieurs centaines de contractuels, selon plusieurs médias américains. Entre 500 et 600 collaborateurs sont concernés, selon le New York Times et le Washington Post. Selon ce dernier, les contrats se termineront à partir du 30 mai.
«Conformément au décret du président Trump du 14 mars, nous sommes en train de redimensionner l’agence et de réduire la bureaucratie fédérale afin de répondre aux priorités de l’administration», a déclaré au Washington Post Kari Lake, patronne de l’organisme fédéral supervisant plusieurs médias publics américains à l’étranger (USAGM), autorité de tutelle de VOA. Le New York Times affirme que la plupart des personnes concernées sont des journalistes, mais pas exclusivement, et que le total représente environ un tiers des effectifs de VOA.
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Un instrument du «soft power» américain
Créée pendant la Seconde Guerre mondiale et instrument du «soft power» américain depuis des décennies, cette radio est brocardée par la Maison Blanche qui l’a rebaptisée dans un document «Voice of radical America» pour dénoncer son supposé parti pris de gauche.
Depuis la mi-mars, des journalistes ont été mis en congé et la diffusion de la radio est suspendue. «Je trouve cette action inexplicable et, à ma connaissance, l’USAGM n’a fourni aucune justification. Nous continuerons de déployer tous les efforts possibles pour aider les contractuels, en particulier ceux qui risquent de retourner dans des pays hostiles, en cette période difficile», a réagi sur Linkedin Michael Abramowitz, directeur de VOA. «Sachez que je continue d’œuvrer en votre nom pour rétablir VOA afin qu’elle puisse à nouveau remplir la mission qui lui a été confiée par le Congrès», a-t-il ajouté.
Des personnes pourraient être contraintes de quitter les États-Unis
Steve Herman, un des journalistes emblématiques de VOA, a souligné lui aussi que certaines des personnes concernées pourraient être contraintes de quitter les États-Unis dans les 30 jours, la perte de leur contrat signifiant la fin de leur visa de travail. «Plusieurs de ces journalistes viennent de pays où ils risquent d’être arrêtés, voire pire, en raison de leurs reportages», a-t-il dénoncé sur le réseau Mastodon.
La diffusion de VOA est arrêtée et une éventuelle reprise d’antenne est débattue devant les tribunaux. Début mai, une cour d’appel de Washington a annulé des décisions de première instance de juges de la capitale et de New York, en mars et avril, qui s’étaient opposées à une ordonnance de la Maison Blanche réclamant la suspension de la diffusion.