En fin de saison 2024, les performances de Ferrari étaient telles que l’écurie italienne s’était offert une finale pour le titre constructeurs contre McLaren à Abu Dhabi. Si l’attention du monde de la Formule 1 s’est surtout focalisée sur l’arrivée de Lewis Hamilton au sein de la Scuderia cet hiver, les attentes sur le plan sportif étaient grandes et d’aucuns s’attendaient à ce que l’équipe, sur sa lancée, soit une candidature légitime aux victoires pour entamer 2025.
Las, Ferrari a en fait nettement reculé dans la hiérarchie et a le plus souvent été la quatrième force du plateau sur le premier quart de la campagne, derrière McLaren, Red Bull et Mercedes. Même si la double disqualification de Chine a coûté cher aux points, le constructeur de Maranello ne doit le fait d’être à seulement 11 points de Red Bull au classement qu’aux difficultés rencontrées par les seconds pilotes de la RB21.
Contrairement à la plupart de ses rivaux, Ferrari a fait le choix d’un changement technique assez important sur sa monoplace, en passant d’une suspension avant à poussoirs à une suspension à tirants, afin de s’ouvrir plus d’opportunités sur le développement technique. Autre changement, dans l’équipe de conception cette fois, avec l’arrivée de Loïc Serra en tant que directeur technique au mois d’octobre, prenant la succession d’Enrico Cardile, Frédéric Vasseur ayant assuré l’intérim entre les deux.
Ce n’est pas parce que vous n’avez pas fait la meilleure voiture de votre vie que la structure ne fonctionne pas.
Quand il a été demandé frontalement à Vasseur, ce jeudi à Imola, pourquoi il devrait faire confiance à l’équipe qui a conçu la SF-25 pour mener l’important projet 2026, le Français a répondu : « D’abord, on a changé de directeur technique. Loïc est arrivé il y a six mois, il n’était pas là. C’est la même chose pour toutes les équipes : nous avons le même noyau, et je ne veux pas donner de noms, mais disons que 95% de l’équipe était là en 2023 pour 2024, en 2024 pour 2025, avec les mêmes gars qui travaillent, et je pense que seule l’équipe de cette année va probablement reculer par rapport à la fin de l’année précédente en termes de performance pure. Mais ça peut être l’inverse l’année prochaine, ça peut être l’inverse pour une autre équipe, et c’est juste que nous devons travailler sur la voiture. »
« Je pense que nous sommes toujours dans la situation où nous avons le sentiment après le week-end que nous n’avons pas tiré le meilleur de la voiture, et tant que nous avons ce sentiment, je ne suis pas certain que nous puissions être sûrs de notre réel potentiel. Il est difficile de le dire parce que ce n’est pas flagrant sur les six premières courses de la saison, mais nous progressons, vous voyez ce que je veux dire, au niveau de l’approche, de la compréhension et ainsi de suite. Ce n’est pas parce que vous n’avez pas fait la meilleure voiture de votre vie que la structure ne fonctionne pas, et nous avons une grande confiance dans l’équipe. »
Jonathan Wheatley, directeur Stake Sauber avec Frédéric Vasseur et Peter Sauber.
Photo de: Lars Baron / Motorsport Images via Getty Images
Pas question de fuir les responsabilités, mais le rappel d’un mantra immuable, celui de la recherche constante de la progression, quelle que soit la position à laquelle l’écurie se trouve. « Il est certain que nous devons nous améliorer, mais peu importe le résultat qui est le vôtre, vous pouvez être P1, P4, P10, dans mon domaine, l’ADN du sport est que vous devez faire un meilleur travail demain. Si vous êtes P1 et que vous n’avez pas cet état d’esprit, vous êtes mort pour l’année suivante, et nous sommes dans cette approche. Nous avons probablement commis quelques erreurs avec la voiture, et nous devons faire un meilleur travail, mais la motivation est là, l’état d’esprit est là, et nous devons juste continuer à nous développer, à penser aux problèmes, à les résoudre, et ça va revenir. »
À la question de savoir si Loïc Serra n’a pas travaillé sur la SF-25, Vasseur de répliquer : « ‘Il n’a pas travaillé, j’espère qu’il a fait quelque chose ! [rires] Il est arrivé en octobre, mais en octobre, je dirais que – ne faites pas trop attention aux pourcentages -, 90% du projet est terminé, je ne sais pas si c’est 80% ou 95%, mais probablement plus 90% que quelque chose d’autre. »
Et à quel niveau se situait le développement de la voiture quand Cardile est parti ? « Un peu moins que les 90% d’octobre [rires]. Cela dépend du sujet, ce n’est pas que vous fixiez X% de la voiture, la première approche est de fixer les grandes bases du projet – la répartition du poids, la position des roues, le concept général -, et ensuite vous entrez dans les détails, mais ce n’est pas que vous fixiez 80% ou autre chose à partir de l’aileron avant, très souvent les problèmes se situent dans les détails. »
Avec Roberto Chinchero et Oleg Karpov
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Dans cet article
Fabien Gaillard
Formule 1
Ferrari
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