Grande silhouette athlétique et verbe fort. Il reste chez Gérard Bertrand quelque chose du joueur de rugby de haut niveau qu’il a été dans les années 80.

Mais à 60 ans, c’est pour sa deuxième carrière qu’il est finalement reconnu. En 1987, son père vigneron décède dans un accident de voiture. Il prend son relais plus tôt que prévu à la tête du domaine familial, le château Villemajou dans les Corbières (Aude).

Près de quarante ans plus tard, le groupe viticole Gérard Bertrand affiche des statistiques impressionnantes : dix-sept domaines répartis dans le Languedoc (avec désormais aussi un pied en Cahors), plus grand vignoble mené en biodynamie dans le monde (1 000 hectares), bon an mal an 200 millions d’euros de chiffres d’affaires, création du rosé le plus cher du monde (Le Clos du Temple, 200 € la bouteille) mais aussi de toute une colonie de cuvées à 9,90 €…

Le vigneron était le 28 avril à Marseille, chez son ami restaurateur Gérald Passedat, dans un Petit Nice privatisé, pour la présentation de sa dernière création, la cuvée La Grande bleue, un blanc en IGP méditerranée. La bouteille est aussi l’occasion d’un partenariat avec l’ONG de défense des milieux marins Oceana.

Parcours, passions et avenir du vin, Gérard Bertrand nous a livré sa vision d’un monde dont il est l’un des acteurs majeurs en France et dans le monde.

Pourquoi cette cuvée La Grande bleue et le partenariat avec l’ONG Oceana ?

Dans les trente dernières années, on a perdu 40 % de la biodiversité marine, les fonds marins sont dégradés, on détruit les coraux. Ça n’aurait pas de sens de mener mes domaines en biodynamie et de ne pas être sensible à ça. Il ne s’agit pas de renverser la table, de pointer du doigt, mais on ne peut plus faire comme si de rien n’était, on doit faire évoluer les consciences et changer nos pratiques.