En Allemagne, les expatriés indiens brillent par leur réussite professionnelle, explique Die Zeit. Selon l’Institut allemand de l’économie (IW), ils touchent en moyenne 5 359 euros brut par mois, soit plus que les salariés allemands (3 945 euros) et bien plus que les autres immigrés. Un phénomène que résume le titre sans détour du quotidien : “Plus de 65 000 euros par an ? Ce n’est pas rare.”
Cette réussite tient à un cocktail de qualifications pointues, de secteurs porteurs (informatique, ingénierie) et d’une politique migratoire favorable. La blue card, qui facilite l’accès au marché du travail pour les diplômés bien rémunérés, est attribuée en priorité aux Indiens. “Cette sécurité de l’emploi est importante pour moi”, confie Sumit Naza, ingénieur automobile à Munich, qui apprécie autant les 30 jours de congés payés que les horaires encadrés.
Des discriminations qui perdurent
Mais le tableau n’est pas exempt d’ombres. Arjun Gupta, cadre très bien rémunéré dans la tech, souligne que “parler ouvertement de salaire peut poser problème”. Dans un pays où la politique migratoire se veut accueillante, les discriminations restent latentes. “À l’aéroport, je suis souvent celui qu’on contrôle”, témoigne-t-il.
Compte tenu du ralentissement de l’économie allemande et la montée de l’extrême droite, certains songent à repartir. D’autant qu’en Inde, les géants allemands investissent massivement, tandis que les expatriés y sont courtisés. Le retour est parfois planifié dès l’arrivée : Gupta espère économiser 1 million d’euros avant de rentrer acheter une maison.
Reste que l’Allemagne continue d’attirer. Les universités, peu coûteuses et réputées, séduisent des milliers d’étudiants indiens – première nationalité étrangère sur les campus. Pour la spécialiste Seeta Sharma, c’est une stratégie nationale : “L’Inde a trop d’ingénieurs et d’experts IT”. Exporter ses talents, c’est aussi renforcer sa réputation mondiale.